Cet officiel européen s’était illustré jusqu’ici par ses critiques fermes des politiques d’Israël…
Les menaces de mort à son endroit ne devraient pas tarder.
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GAZA (AFP) — Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a
lancé lundi à Gaza une virulente attaque contre le Hamas qui contrôle le
territoire, lui imputant une «responsabilité écrasante» dans la guerre et
excluant tout dialogue avec un mouvement qualifié de «terroriste».
«Ce que j’ai vu est abominable, est injustifiable, est inacceptable»,
a-t-il dit lors d’une conférence de presse au siège de l’Agence de l’ONU
pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza, après avoir vu l’étendue
des destructions dans le nord de la bande de Gaza suite à l’offensive
israélienne.
«Il faut aussi rappeler quand même la responsabilité écrasante du Hamas.
Je le dis ici à dessein, le Hamas est un mouvement terroriste et il faut
le dénoncer comme tel», avait-il dit plus tôt à Jabaliya (nord).
Plus tard lors d’une réunion de presse à Tel-Aviv, M. Michel a ajouté que
«tout le monde sait que derrière le Hamas il y a l’Iran et qu’un mouvement
qui pratique le terrorisme est incompatible avec les valeurs que défend
l’Union européenne».
M. Michel, qui s’illustre d’habitude par ses critiques fermes envers la
politique israélienne, est le premier responsable européen de ce rang à
visiter la bande de Gaza depuis que le mouvement islamiste palestinien
Hamas y a pris le pouvoir en juin 2007, au détriment de l’Autorité
palestinienne.
Le Hamas a «raté une opportunité d’être un interlocuteur de la communauté internationale» après sa victoire électorale en janvier 2006, en ne répondant pas à la proposition européenne de dialogue, à condition qu’il reconnaisse le droit à l’existence d’Israël et abandonne la lutte armée, a
estimé M. Michel.
«On ne peut pas discuter avec un mouvement terroriste qui utilise le
terrorisme comme moyen. Nous ne pouvons accepter que la manière dont le Hamas se comporte soit confondue avec de la résistance. Quand on tue des civils innocents, ce n’est pas de la résistance, c’est du terrorisme»,
a-t-il martelé.
M. Michel a condamné les tirs de roquettes palestiniennes mais aussi «les
opérations militaires visant les civils». «Rien ne justifie le non respect
du droit humanitaire international, celui-ci n’a pas été respecté par les
deux parties».
M. Michel a également critiqué une «réaction disproportionnée qui ne peut
que nourrir l’extrémisme». Il s’est toutefois refusé à accuser Israël de
«crimes de guerre» tout en estimant qu’en «tant que démocratie, les
Israéliens ont la capacité de faire une enquête indépendante».
Le Hamas a dénoncé ces propos, les qualifiant de «déclarations odieuses
qui traduisent une partialité totale en faveur de l’ennemi qu’il cherche à
exonérer des massacres atroces commis contre le peuple palestinien», selon le porte-parole du gouvernement Hamas, Taher al-Nounou.
Il a accusé M. Michel de vouloir «faire plaisir à l’administration
américaine et au lobby sioniste pour faire avancer sa carrière.»
M. Michel a également dénoncé l’ampleur des destructions causées par
l’offensive israélienne.
Il a jugé que la reconstruction sera «extrêmement difficile», appelant
Israël à ouvrir entièrement les points de passage pour laisser entrer les
matériaux de construction.
Rappelant l’octroi d’une aide d’urgence de 58 millions d’euros de l’UE aux
Palestiniens, il a exprimé le «ras-le-bol» de l’opinion publique européenne
de voir les aides partir souvent en fumée en raison des violences.
Après Gaza, il s’est rendu à Sdérot (sud d’Israël), où il a affirmé «très
bien comprendre» le désarroi de la population, cible des tirs de roquettes
de Gaza.