Original English version on the TORONTO SUN
http://www.torontosun.com/2016/10/24/its-ok-to-ask-tough-questions-about-immigration
En 2010, le vérificateur général du Québec a adressé plusieurs critiques au gouvernement sur sa politique d’immigration. Selon son estimation, la moitié des dossiers d’évaluation des immigrants contenaient des erreurs ou des omissions, à peine 9% des candidats sélectionnés en 2009 avaient une formation dans un domaine que Québec privilégie et le vérificateur notait un taux de chômage substantiellement plus élevé chez les des immigrants au Québec comparativement à ceux des autres provinces du Canada.
Tommy Chouinard (La Presse – 12 mai 2010) : Des lacunes dans l’intégration des immigrants / WebArchive – Archive.Today
À la même époque, le journal Les Affaires avait suggéré que cette différence entre les taux de chômage des immigrants du Québec et ceux de l’extérieur s’expliquait par la prévalence ou non d’une culture entreprenariale dans leur pays d’origine : «Dans le reste du Canada, 80% des immigrants viennent de régions où le taux d’entrepreneuriat est élevé, comme l’Inde ou la Chine. Au Québec, ce taux est de 25%.»
Claudine Hébert (Les Affaires – 13 mars 2010) : ‘Développer notre capacité entrepreneuriale’ / WebArchive – Archive.Today
Dans un commentaire récent sur la nécessité de mieux sélectionner les immigrants admis aux États-Unis, l’économiste libéral classique Thomas Sowell a référé à une étude menée par la Suède dans le passé qui a fait ressortir que «moins de 7% des immigrants originaires de Scandinavie ou d’Europe occidentale ont eu recours à l’aide sociale alors que 44% des immigrants du Moyen-Orient faisaient appel à l’État providence».
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TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteur : Thomas Sowell
Référence : Toronto Sun, 24 octobre 2016
Titre original : It’s OK to ask tough questions about immigration / Archive.Today
Malgré les débats qui font rage au sujet de l’immigration, il est difficile de voir comment on peut être pour ou contre les immigrants en général. D’abord, il n’y a pas d’immigrants en général.
Autant aujourd’hui que dans le passé, certains groupes d’immigrants ont fait de grandes contributions à la société américaine alors que d’autres ont plutôt tiré avantage des programmes sociaux ou peuplé les prisons. La même conclusion s’applique à la Suède et aux autres pays d’Europe et d’ailleurs. Pendant longtemps, la Suède a été l’un des pays les plus ethniquement homogènes dans le monde. En 1940, à peine 1% de la population suédoise était composé d’immigrants. Même quand la proportion d’immigrants a graduellement commencé à augmenter dans les années 70, 90% des étrangers en Suède provenaient d’autres pays scandinaves ou d’Europe occidentale.
Ces immigrants étaient généralement bien éduqués et leur taux de chômage était souvent plus faible que celui des Suédois d’origine. Tout cela a commencé à changer quand un nombre croissant d’immigrants est venu du Moyen-Orient et que les Irakiens sont devenus le plus important bassin d’immigrants de la Suède. Cette nouvelle tendance a été accompagnée d’une forte augmentation du recours aux programmes d’assistance sociale du gouvernement. Alors que 6% des immigrants avaient recours aux programmes sociaux avant 1976, ce pourcentage a grimpé à 41% durant la période 1996-1999. Dans une période plus récente, moins de 7% des immigrants originaires de Scandinavie ou d’Europe occidentale ont eu recours à l’aide sociale alors que 44% des immigrants du Moyen-Orient faisaient appel à l’État providence.
Il y a une centaine d’années, quand la composition [démographique] de l’immigration qui venait aux États-Unis était bien différente de l’actuelle, on étudiait en profondeur comment les immigrants réussissaient à s’adapter à leur nouveau pays en fonction de leur pays d’origine. On examinait comment ils performaient dans différentes industries et dans l’agriculture et comment leurs enfants réussissaient à l’école.
Certaines gens réfèrent à cette période comme à «une époque où tout était plus simple». Pourtant, c’est nous aujourd’hui qui sommes les simples d’esprit et qui considérons tabou de sélectionner les immigrants en fonction de leur pays d’origine. Comme l’a déjà déclaré Hillary Clinton dans un de ses courriels qui a été rendus publics, elle est pour l’élimination des frontières [‘open-borders’].
Cependant, aussi attirante que cette idée de l’élimination des frontières puisse être pour les élites qui se considèrent comme des citoyens du monde, il ne sera pas possible que les États-Unis demeurent les États-Unis si tout le monde afflue ici.
Qu’est-ce qui différencie ce pays et qui, depuis des siècles, a incité tant de personnes à vouloir venir s’y installer plus que n’importe tout ailleurs? Ce n’est pas le sol ou le climat qui ne sont pas différents de ce qu’on retrouve dans plus autres endroits.
Ce n’est pas non plus la composition raciale de ce pays. On retrouve les mêmes groupes raciaux que sur d’autres continents. Ce qui est unique ce sont les institutions américaines, la culture américaine, l’économie américaine et d’autres réalisations qui s’inscrivent dans ce cadre.
Les gens qui venaient ici il y a un siècle le faisaient habituellement pour s’intégrer au cadre américain et devenir des Américains. C’est encore la motivation de certains qui arrivent aujourd’hui. Mais plusieurs viennent de pays très différents du nôtre et les tenants des dogmes multiculturalistes et les lobbies du ressentiment font tout en leur pouvoir pour qu’ils demeurent à l’écart et éprouvent de la rancœur à l’égard de ceux qui ont mieux réussi qu’eux.
Certains groupes d’immigrants tentent d’amener avec eux aux États-Unis les cultures mêmes dont l’échec les a incités à fuir vers ce pays. Pas tous les immigrants ni tous les groupes d’immigrants. Cependant, bon nombre d’Américains sont devenus tellement crédules qu’ils ont peur d’examiner les faits qui permettent de distinguer les immigrants qui ont bien réussi et qui ont contribué aux États-Unis de ceux qui sont devenus un fardeau qui peut nous causer un tort considérable [‘that can drag us all down’].
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Hijra (Migration)
Margaret Wente (The Globe and Mail – 11 septembre 2015) : Le problème d’immigration de la Suède / WebArchive – Archive.Today [Article en anglais]
Tove Lifvendahl (The Spectator – 3 septembre 2016) : La Suède est devenu le modèle à ne pas suivre en matière d’immigration / WebArchive – Archive.Today [Article en anglais]