En 2004, Tariq Ramadan critiqua les leaders musulmans opérant au Canada pour avoir promu ouvertement la charia. Il leur suggéra de plutôt utiliser le cadre légal canadien actuel pour discrètement faire passer les principes de charia un à un.
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En 2004, dans une interview accordée à un périodique égyptien, Tariq Ramadan critiqua les leaders musulmans opérant au Canada parce qu’ils avaient ouvertement promu la charia et les tribunaux islamiques. Ramadan leur reprocha de «manquer de créativité» en révélant ouvertement la nature des objectifs qu’ils poursuivaient. Le terme charia étant «perçu de façon négative par les Occidentaux», déclarait Ramadan, il valait mieux ne pas en parler ouvertement «pour le moment», précisa-t-il. Ramadan suggéra plutôt d’utiliser le cadre légal canadien actuel («un des plus ouverts dans le monde») pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. C’est cette approche qui incita les islamistes à faire des pressions pour la mise en place d’accommodements raisonnables dans les années qui suivirent.
EXTRAIT DE L’INTERVIEW DE TARIQ RAMADAN À EGYPT TODAY
Il est préférable pour les musulmans d’étudier le cadre légal en vigueur au Canada, un des plus ouverts dans le monde, et d’élaborer des solutions islamiques qui peuvent s’ajuster à la réalité canadienne. Le mot charia est perçu de façon négative par les Occidentaux. C’est inutile de mettre l’accent là-dessus.
Dans un article publié le 5 novembre 2009 par le National Post, Tarek Fatah a commenté le programme de Tariq Ramadan en ces termes :
(Traduction PdeB) (Tariq Ramadan) n’était pas opposé à l’introduction de la charia au Canada; il ne croyait simplement pas que c’était le bon moment de le faire. Dans ses propres mots, les musulmans démontraient «un manque de créativité». Il suggéra qu’au lieu de réclamer ouvertement la charia, les islamistes devraient tenter de l’introduire en catimini dans le cadre légal déjà existant.
Ça me rappelle la doctrine de la taqiyya, une méthode que les islamistes utilisent pour dissimuler leurs véritables intentions dans le but de paraître inoffensifs à leurs adversaires et les inciter à baisser la garde.
Salah Basalamah : Des «agoras citoyennes» pour discuter des «questions qui fâchent»
Dans une interview accordée à une publication syndicale du Québec en 2010, Salah Basalamah, un proche de Tariq Ramadan, a promu un «complément» à l’approche des accommodements raisonnables.
Basalamah a proposé d’organiser des rencontres («agoras citoyennes») au niveau des quartiers, des villes et des régions du Québec lors desquelles les citoyens seraient invités à soulever les «questions qui fâchent».
Basalamah précisa que ces rencontres devraient se dérouler «loin des médias et des tribunaux».
On imagine la scène d’ici. Un restaurateur est convoqué par un groupe d’islamistes à cette rencontre, cette soi-disant agora citoyenne. Sa vente d’alcool constituant une «question qui fâche», on l’avise qu’il doit cesser de vendre de l’alcool. Vous ne voudriez quand même pas fâcher vos voisins islamistes. N’est-ce pas? Tout ça «loin des médias et des tribunaux», comme l’a prévu Basalamah.
Imaginez l’intimidation à laquelle ce genre de meetings ouvrirait la porte. Vous servez de la nourriture durant le Ramadan. Vous devez vous expliquer. Vous ne portez pas le voile. Vous devez vous expliquer. Vous décorez votre maison pour Noël. Vous devez vous expliquer. Toutes des «questions qui fâchent» vos voisins islamistes.
Dans son livre Le droit de traduire (Presses de l’Université d’Ottawa, 2009), Salah Basalamah présente Tariq Ramadan comme son «frère d’armes intellectuel». Dans un colloque auquel participait Salah Basalamah à Montréal en 2008, l’organisateur Peter Leuprecht, un ancien doyen de la Faculté de droit de McGill l’a présenté comme le «représentant de Tariq Ramadan ici au Canada». (Le Devoir [Montréal], 13 septembre 2008, p. G11)
Lors d’un passage à Dallas en juillet 2011, Tariq Ramadan a incité ses supporteurs à coloniser les États-Unis «avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes». Ramadan a également préfacé un des recueils de fatwas de Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans. Il l’a présenté comme «un des exégètes de l’islam les plus importants» à s’être prononcé sur la question des attitudes et des comportements que les musulmans doivent adopter lorsqu’ils vivent en Occident. (Radical Reform, New York, Oxford University Press, 2009, pp. 31 et 326)
En raison de ses «appel(s) à la haine et à la violence», Youssef Qaradawi a récemment été interdit de séjour en France. En 2007, Salah Basalamah a endossé ce même Qaradawi qui incite les musulmans à conquérir l’Occident et qui présente Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs. En 2002, Basalamah a été choisi par Qaradawi pour traduire un de ses livres.