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TARIQ RAMADAN: ERDOĞAN SHOULD PRACTICE WHAT HE PREACHED TO MUBARAK
TARIQ RAMADAN : ERDOGAN DEVRAIT FAIRE CE QU’IL A PRÊCHÉ À MOUBARAK
Au troisième jour de la conférence Reviving the Islamic Spirit (RIS) de Toronto le 29 décembre dernier, Tariq Ramadan s’est joint à ceux qui demandent la démission du PM Erdogan depuis qu’un scandale de corruption a éclaté en Turquie : «J’ai dit ce qu’Erdogan a dit à (l’ancien président égyptien) Moubarak. Un jour, vous devez savoir comment partir. (…) Le pouvoir c’est pour un temps et puis vous partez. Partez. Partez et laissez les gens venir.»
Le 2 janvier, après que son appel à la démission de son ancien allié ait fait les manchettes en Turquie, Tariq Ramadan a prétendu qu’il avait été cité «hors contexte». Afin de démontrer sa bonne foi, Ramadan a fait valoir qu’il n’avait pas attendu que le scandale de corruption n’éclate pour demander la démission d’Erdogan mais qu’il l’avait fait dès l’année dernière. Ramadan a décrit sa demande de démission d’Erdogan comme une «critique positive». Il est douteux que ces précisions puissent restaurer la crédibilité de Ramadan auprès des partisans d’Erdogan qui étaient, dans une large mesure, également les siens jusqu’à récemment.
#Turkey #Erdogan #Revolution TURKEY : STATEMENT OUT OF CONTEXT Last Sunday, during my final RIS lectures, I (cont) http://tl.gd/n_1rvbud9 Jan
Dans une allocution télévisée de fin d’année, Erdogan a répliqué à Fethullah Gülen, Tariq Ramadan et à ses autres critiques «qui ont été impliqués dans ce jeu (du scandale de corruption)» que «l’histoire ne leur pardonnera pas». Durant son discours critiquant Erdogan à la conférence RIS, Tariq Ramadan a révélé que, dans le passé, il avait également été tassé par le leadership des Frères Musulmans en Égypte après qu’il se soit adonné à d’autres «critiques positives». Ramadan s’est offusqué de la situation et en a fait part aux milliers de personnes qui étaient venues l’écouter à Toronto. Cette portion de son discours est transcrite à l’extrait 4 d’un précédent article portant sur la conférence RIS 2013.
«L’histoire ne pardonnera pas à ceux qui ont été impliqués dans ce jeu», a déclaré Erdogan dans une allocution télévisée de fin d’année.
Transcription du discours de Tariq Ramadan à la conférence RIS 2013 demandant au PM Erdogan de démissionner – «Le pouvoir c’est pour un temps et puis vous partez. Partez. Partez.»
Traduction de Point de Bascule
Jour 3 (Vidéo TR 10:41) Les gens viennent me voir et disent : «Vous savez quoi? La Turquie c’est le modèle.» Je réponds que j’ai été critique. La Turquie n’est pas le modèle pour tous les pays à majorité musulmane. La Turquie a une histoire qui lui est propre. Et j’ai été critique même ici avec le gouvernement. Je l’ai répété quand j’étais là-bas, je l’ai répété quand j’étais aux Nations Unies… J’ai dit ce que (le premier ministre turc Recep Tayyip) Erdogan a dit à (l’ancien président égyptien Hosni) Moubarak. Un jour, vous devez savoir comment partir. Il (Erdogan) doit prendre la bonne décision parce que selon ce qu’envisageaient les gens au pouvoir … devait passer du poste de premier ministre à celui de président et garder… C’est quelque chose au sujet duquel vous devez réfléchir. Une stratégie très intéressante mais parfois vous devez faire montre d’esprit critique en… Le pouvoir c’est pour un temps et puis vous partez. Partez. Partez et laissez les gens venir. N’allez pas de … Vous savez …
Jour 3 (Vidéo TR 11:30) J’ai été tellement critique à l’égard (du président russe Vladimir) Poutine (quand il a changé de fonction avec l’actuel premier ministre Dimitri Medvedev). De voir ça arriver en Turquie. Non. Nous devons faire montre d’autocritique. Ces critiques sont constructives. Pas pour détruire mais pour partager. Mais pour certains de nos frères et sœurs, quand vous critiquez de façon constructive, ils l’interprètent comme «Vous êtes contre moi», et parfois même certains pensent que vous avez perdu la foi.
Plus tôt dans son discours, Ramadan a fait allusion à la corruption qui sévit en Turquie et dans les pays musulmans en général :
Jour 3 (Vidéo TR 07:58) Il y a d’autres défis. Le premier, après la nature de l’État, c’est la corruption. La corruption est l’un des principaux défis auxquels nous devons faire face dans les pays à majorité musulmane.
Manchettes au sujet du scandale de corruption en Turquie
Traduction des extraits de journaux par Point de Bascule
L’ENQUÊTE SUR LA CORRUPTION EN TURQUIE PROVOQUE UNE CRISE GOUVERNEMENTALE
Turkish corruption investigation throws government into crisis
Charles Recknagel (Radio Free Europe (19 décembre 2013)
Une enquête de la police turque sur un système d’achat de plusieurs millions de dollars d’or impliquant l’Iran provoque une crise politique majeure affectant le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Dans cette affaire compliquée, Erdogan a accusé des haut gradés de la police cette semaine d’avoir lancé une «opération de salissage» contre son gouvernement après qu’ils aient interpellé les fils de trois membres de son cabinet ainsi que 80 hommes d’affaire et bureaucrates dans l’enquête sur la corruption et la fraude.
Au même moment, Erdogan a insinué que ceux qui ont lancé l’enquête appartiennent à une organisation qui cherche à ternir son gouvernement et «à devenir un État dans l’État”.
Erdogan n’a pas identifié l’organisation mais a donné suffisamment d’indices pour permettre à ses auditeurs turcs de comprendre qu’il accuse les partisans de Fethullah Gulen, un leader religieux musulman vivant aux États-Unis.
LE PM TURC ET UN LEADER RELIGIEUX DANS UNE GUERRE DE MOTS AU SUJET DES DÉTOURNEMENTS DE FONDS
Turkish PM, cleric in war of words over graft scandal
Ayla Jean Yackley et Seda Sezer (Reuters – 24 décembre 2013)
Le public suit l’affaire avec intérêt, alors que les médias diffusent des vidéos de la police montrant des boîtes de souliers remplies de millions d’euros d’argent comptant apparemment trouvées aux domiciles de ceux qui sont soupçonnées de corruption.
Le gouvernement a été ouvertement condamné par Fethullah Gulen, dont le mouvement Hizmet qui déclare pouvoir compter sur au moins un million de partisans, incluant des juges et des haut gradés de la police, gère des écoles et des organismes charitables en Turquie et à l’étranger.
Gulen, qui vit en Pennsylvanie, s’en est pris au gouvernement vendredi dernier en priant que «Dieu brûle leurs maisons». Erdogan a répliqué dimanche sans nommer Gulen directement mais en accusant des gens de l’extérieur «d’installer des pièges sombres et méchants dans notre pays en utilisant leurs pions locaux pour perturber l’unité et l’intégrité de la Turquie».
ERGOGAN : LE SCANDALE DE CORRUPTION EST UNE CONSPIRATION DES ÉTATS-UNIS ET D’ISRAËL
Erdoğan: Corruption scandal a US-Israel conspiracy
Arutz Sheva / Israël (24 décembre 2013)
LE PM TURC ERDOGAN SE DÉBAT POUR GARDER SON POSTE ALORS QUE LE SCANDALE PREND DE L’AMPLEUR
Turkish PM Erdogan struggles to hold on to job as corruption scandal widens
Richard Spencer (The Telegraph / Grande-Bretagne – 26 décembre 2013)
ERDOGAN RALLIE LES TURCS CONTRE DES «COMPLOTS» ÉTRANGERS
Erdogan rallies Turks against ‘foreign’ plots
On Islam (2 janvier 2014)
Dans une ferme allocution de fin d’année télévisée mardi, Erdogan a parlé d’une enquête de corruption qui a été planifiée par la police et par des juges et comment il la perçoit comme une tentative de déstabiliser son gouvernement et d’affaiblir son influence au Moyen-Orient et au-delà.
Erdogan a répliqué en congédiant 70 officiers (de la police) impliqués dans l’enquête et en empêchant une autre enquête sur de gros projets d’infrastructure dont il fait la promotion.
Sept députés ont résignés de l’AKP (le parti d’Erdogan) depuis la fin-novembre, dont cinq depuis les descentes de police en décembre.
ERDOGAN PRÉFÈRE QUE LES OFFICIERS EMPRISONNÉS SOIENT JUGÉS DE NOUVEAU
Erdogan favors retrial of jailed officers
Press TV / Iran (5 janvier 2014)
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan déclare qu’il préfère que les centaines d’officiers militaires emprisonnés soient jugés de nouveau et accusés d’avoir planifié un coup d’État contre le gouvernement.
Dans un discours à Istanbul samedi, Erdogan a dit que le scandale de corruption était un prétexte pour une tentative d’assassinat. «Ce qu’ils voulaient faire, c’était une tentative d’assassinat de la volonté nationale».
«Ils ont tenté de mener un coup d’État judiciaire en Turquie… Mais nous allons nous opposer à cette opération, ce complot du 17 décembre qui visait le futur et la stabilité du pays», a-t-il ajouté.
LA FAMILLE D’ERDOGAN MENTIONNÉE DANS L’ENQUÊTE SUR LA CORRUPTION
Erdogan family drawn into corruption probe
Thomas Siebert (Deutsche Welle / Allemagne – 6 janvier 2014)
À la mi-décembre 2013, les procureurs d’Istanbul ont arrêté plusieurs douzaines de personnes accusées d’avoir accepté des pots-de-vin d’un homme d’affaire iranien qui a également été détenu. Deux fils de ministres et le dirigeant de la banque Halkbank, propriété de l’État, sont également détenus durant l’enquête.
Alors que la poursuite se préparait à ordonner une deuxième vague d’arrestations, le procureur en chef Muammer Akkas a été retiré du dossier de façon expéditive. Selon les médias, le propre fils du premier ministre, Bilal Erdogan, devait être convoqué pour interrogation.
EN PLEIN SCANDALE DE CORRUPTION, ERDOGAN RÉAFFECTE 350 POLICIERS D’ANKARA
Amid corruption scandal, Erdogan reassigns 350 Ankara police
Voice of America (7 janvier 2014)
L’agence d’État Anadolu a déclaré mardi que les haut gradés travaillaient au quartier-général de la police à Ankara. D’autres rapports mentionnent que certains travaillent désormais à la circulation ou ont été transférés vers des stations de police à l’extérieur de la ville.
Ces mesures surviennent alors que le PM Erdogan essaie de limiter les retombées d’une enquête sur la corruption qu’il affirme être un complot de l’étranger visant à faire tomber son gouvernement.
L’enquête a impliqué des douzaines d’ex-politiciens de haut niveau et d’hommes d’affaire et provoqué un remaniement ministériel par le PM Erdogan après que trois ministres aient démissionné à la fin-décembre.
Erdogan a répliqué en congédiant des centaines de policiers dont il a dit qu’ils étaient impliqués dans l’enquête.
Le «modèle turc» a déjà été promu par Tariq Ramadan
Dans son discours à la conférence RIS 2013 critiquant le PM turc Erdogan, Tariq Ramadan a déclaré à ses auditeurs qu’il était critique à l’égard du «modèle turc». Ça n’a pas toujours été le cas. En 2011, le journal français Le Monde a cité Ramadan qui vantait la Turquie d’Erdogan comme un modèle pour les révolutions arabes.
Deux citations notoires de Recep Erdogan
Alors qu’il était maire d’Istanbul en 1996, Recep Erdogan a déclaré que la démocratie n’était qu’une tactique pour arriver à ses fins : «La démocratie c’est comme un tramway. Vous le prenez jusqu’à ce que vous arriviez à destination puis vous descendez.»
En 1998, Erdogan a lu en public un poème islamique comprenant les lignes suivantes : «Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats.»
L’appel de Tariq Ramadan pour la démission d’Erdogan a fait les manchettes du principal quotidien en langue anglaise de Turquie
RAMADAN : ERDOGAN DEVRAIT FAIRE CE QU’IL PRÊCHAIT À MOUBARAK
Today’s Zaman (Istanbul)
2 janvier 2014, pp.1 & 6
RAMADAN : LES REMARQUES SUR ERDOGAN NE SE RAPPORTENT PAS AU DÉBAT SUR LA CORRUPTION
Today’s Zaman (Istanbul)
3 janvier 2014, pp.1 & 6
Deux journalistes du Today’s Zaman réfutent Tariq Ramadan qui affirme que ses propos ont été cités «hors contexte» lorsque son appel à la résignation d’Erdogan a été rapporté
Bülent Keneş et Mahir Zeynalov ont contredit Tariq Ramadan sur Twitter après qu’il ait affirmé avoir été cité «hors contexte». Tous les deux travaillent pour le Today’s Zaman, le plus important quotidien en langue anglaise de Turquie. Keneş en est l’éditeur en chef tandis que Zeynalov y est journaliste basé à Istanbul.
#Zaman still spreading false information, pretending it wasn’t on purpose. Video’s accessible http://bit.ly/1htlX57 & http://bit.ly/1a4RmmF
Baha Özşarlak @bahaozsarlak
fazla zorlama kasetini falan çıkarırlar @TariqRamadan
Mahir Zeynalov @MahirZeynalov
@TariqRamadan We wrote exactly what happened without any comment; it is astonishing how you describe it as ‘false information.’
Mahir Zeynalov @MahirZeynalov
@TariqRamadan What is false is your fabrication that we used your remarks out of context.
Bulent Kenes @bkenes
Dear Mr @TariqRamadan, you are an honorable intellectual and you habe been expected to stand behind what you said. @todayszamancom +
Bulent Kenes @bkenes
+ there is no distortion or exegeration in Today’s Zaman reporting. TZ has also broadcasted your speech’s video@TariqRamadan. Pls be fair.
Bulent Kenes @bkenes
+What kind of “false information” you are talking about? TZ has written only what you said… All are available in the video. @TariqRamadan 9:39 PM – 7 Jan 14
Références supplémentaires
Point de Bascule : Fiche Tariq Ramadan
Tariq Ramadan (RIS 2013 – 27-29 décembre 2013) : VIDÉO «Nous ne sommes pas ici pour être acceptés. Nous sommes ici pour changer la société.»
Tariq Ramadan (Meeting d’ICNA à Dallas – 27 juillet 2011) : VIDÉO «Ça devrait être nous, avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes qui colonisons positivement les États-Unis d’Amérique.»
Wikipedia : 2013 corruption scandal in Turkey (Le scandale de corruption de 2013 en Turquie)