ORIGINAL ENGLISH VERSION ON THE TORONTO SUN / ARCHIVE.TODAY
Vienne repoussant l’invasion ottomane / 11 septembre 1683
La semaine dernière, Tarek Fatah a été invité à une conférence organisée par l’Université de Vienne qui portait sur le concept d’État islamique. Le titre de la conférence était inspiré de son livre Chasing a Mirage: The Tragic Illusion of an Islamic State (Courir après un mirage : l’illusion tragique d’un État islamique).
Après des discussions avec des étudiants de l’université, Tarek Fatah a écrit un commentaire qui rapportait leurs craintes de l’idéologie islamiste en Autriche et, il ajoute, en République tchèque, en Pologne, en Hongrie et en Bulgarie. Tarek Fatah présente son commentaire sur la menace islamiste dans une perspective historique en rappelant l’attaque militaire de la capitale autrichienne par les forces ottomanes en 1683. En 1529, Vienne avait également subi un siège des Ottomans qui s’était terminé par un repli des envahisseurs.
De nos jours, les leaders islamistes et les pays qui les soutiennent présentent l’offensive idéologique islamiste en cours en Occident comme le prolongement des offensives militaires musulmanes du passé en Europe. Le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a expliqué en 1990 en Algérie que ce sont des lacunes technologiques qui contraignent de nos jours le monde musulman à mener une offensive idéologique plutôt que militaire pour conquérir l’Europe. Des pays comme le Qatar (qui appuie matériellement Qaradawi) produisent du matériel pédagogique qui fait la promotion des invasions militaires islamiques passées en Europe.
Youssef Qaradawi / Les priorités du mouvement islamique (1990) : [Traduction de Point de Bascule] Nous [les musulmans] sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre jihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit!
Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives [militaires] pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre?
Youssef Qaradawi sur IslamOnLine.net (2002) : [Traduction de Point de Bascule] L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie [Espagne – 1492] et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes [1830]. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie.
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TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteur : Tarek Fatah
Référence : Toronto Sun, 31 mai 2016
Titre original : Fear of Islamism in Vienna / Archive.Today
C’était le 11 septembre mais ce n’était pas en 2001, ni à New York.
C’était plutôt le 11 septembre 1683 que l’Europe stoppa l’invasion des armées islamiques aux portes de Vienne, ce qui marqua la fin des conquêtes islamiques en Europe.
Jusqu’à maintenant s’entend. La bataille de Vienne s’est déroulée après que la ville ait été assiégée par 300 000 djihadistes du califat ottoman durant deux mois.
Derrière les portes de la ville de Vienne se trouvait l’armée du Saint-Empire romain dirigée par la monarchie des Habsbourg appuyée par des régiments polonais et lithuaniens.
Aujourd’hui, aucune troupe turque n’assiège Vienne mais l’islam radical et l’idée d’État islamique hantent toujours l’Autriche.
La semaine dernière, j’étais invité par l’Université de Vienne à une conférence dont le thème était inspiré par mon livre Chasing a Mirage: The Tragic Illusion of an Islamic State.
Des chercheurs universitaires des Maldives jusqu’en Malaisie, en passant par l’Indonésie, Israël, la Turquie, le Tatarstan et l’Égypte se sont joints à des professeurs du Nigeria, du Sénégal et du Royaume-Uni pour des discussions souvent fort animées.
Une semaine c’est trop peu pour se faire une idée sur une ville et encore moins sur un pays. Mais mes interactions avec des étudiants gradués de cette université vieille de 600 ans et leurs questions m’ont néanmoins permis de percevoir leur crainte tangible de l’idéologie islamiste en Autriche. (Et, on me dit, en République tchèque, en Pologne, en Hongrie et en Bulgarie également.)
Peu avant la conférence, le facteur islamiste a joué un rôle clé dans l’élection présidentielle du 22 mai en Autriche. Le candidat indépendant Alexander Van der Bellen a défait Norbert Hofer du Freedom Party, un parti de droite anti-islamiste, par une très faible marge : 50,35% contre 49,65%.
Un sondage publié par l’Institut OGM en 2015 a déterminé que 58% des Autrichiens considéraient que la radicalisation des musulmans vivant en leur sein est en cours. Une vague de crimes commis par des musulmans récemment arrivés au pays a renforcé leurs craintes.
Plus tôt ce mois-ci, le New York Times [/ Archive.Today] a rapporté qu’une grand-mère qui promenait son chien avait été violée tandis qu’un garçon de 10 ans avait été agressé sexuellement dans une piscine.
Une étudiante de 21 ans a subi un viol collectif au fameux parc Prater de Vienne et une femme de 54 ans a été battue à mort dans la rue.
En Allemagne, le pays voisin, les nombreux reportages sur les agressions sexuelles du Nouvel An perpétrées à Cologne ont contribué à la popularité du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD en allemand).
Le philosophe allemand Marc Jongen, qui est associé à l’AfD, a récemment abordé le ‘facteur culturel’ rattaché aux récents immigrants dans une interview au Times of India.
«Ils viennent de pays musulmans, là où les valeurs sont différentes… Ils vont garder leur façon de penser, leurs habitudes et nous y voyons là un problème. Des musulmans se sont installés ici depuis des dizaines d’années et ils ont de la difficulté à s’intégrer», a-t-il confié au journal.
Durant la conférence à laquelle j’ai participé à l’université, une jeune femme d’origine turque dont la famille vit en Autriche depuis deux générations m’a demandé comment on pouvait distinguer ceux qui s’étaient intégrés à la société autrichienne de ceux qui avaient échoué.
J’ai suggéré un test pour les musulmans d’Autriche qui est relativement simple.
«Quand vous pensez au siège de Vienne en 1683, si vous vous identifiez à la population assiégée à l’intérieur des murs de la ville, c’est que vous vous êtes intégrés. Mais si vous applaudissez les Ottomans, alors vous ne l’êtes pas.»
Il y a eu quelques murmures puis un silence complet dans la salle. Plus tard, l’étudiante est venue me serrer la main.
«Merci», m’a-t-elle dit alors qu’elle et sa mère avaient un grand sourire.
Références supplémentaires
Hansard (24 novembre 2014) : Témoignage de Tarek Fatah sur la menace islamiste au Canada présenté devant un comité du Sénat canadien / Un échange bref mais intense entre Tarek Fatah et le sénateur libéral Grant Mitchell est disponible sur vidéo.
Point de Bascule : FICHE Charia / Hijra (Migration)
Point de Bascule (11 novembre 2011) : Le projet de conquête islamique