L’Europe veut se doter de mesures légales pour surveiller les lieux de prière musulmans et en particulier les imams qui prêchent la haine[a]. L’Europe sort-elle enfin de sa rectitude politique afin de mettre en place des mesures voulues par le simple bon sens?
Reste à voir comment elle réalisera ce programme. Les Européens s’inspireront peut-être de l’Australie qui arrive à démontrer, grâce à une surveillance des mosquées et des centres islamiques, quels étaient les fondements de l’islam qui étaient propagés dans leur pays. Les médias australiens dénoncent régulièrement des leaders musulmans aux paroles haineuses, des discours violents, du racisme, de la discrimination contre les non-musulmans, sans oublier la promotion de l’apartheid contre les femmes. Cette surveillance a permis de distinguer les musulmans radicaux des musulmans laïques. Par exemple, une des plus hautes autorités musulmanes d’Australie, le maintenant célèbre Mufti El-Din Hilaly[b] s’est fait connaître pour avoir prêché la haine et le mépris, ainsi que pour sa vision de la femme non voilée qu’il a comparée à de la viande crue laissée en pleine rue…[c]
Une minorité… qui prêche devant des salles combles!
Il faut faire plus que de la surveillance des lieux de « prière », il faut aussi définir ce qu’est une minorité de partisans. Le mot « minorité » est constamment utilisé pour minimiser un problème réel. Ce qui étonne est non pas le fait que ces prédicateurs soient parmi nous, mais qu’ils existent grâce à un auditoire captif, attentif et nombreux. En effet, dans le cas de Hilaly, les salles sont encore et toujours bien remplies. Malgré ses prises de position sexistes, homophobes et racistes, il n’a pas été remercié par sa communauté.
Reste que les médias australiens arrivent enfin à dénoncer le double discours des leaders musulmans, à exposer comment ceux-ci rabaissent les lois votées par le parlement démocratiquement élu d’Australie avec pour objectif avoué de les remplacer ultimement par la charia, le corpus juridique islamique.
Au Canada, des leaders musulmans éclairés comme les imans Sayyid Ahmed Amiruddin et Dr. Yahya Fadlalla exigent depuis longtemps que le gouvernement fasse une surveillance des mosquées et des lieux de diffusion de l’enseignement islamique. Ils exigent, dans l’intérêt de tous les canadiens y compris ceux de la communauté musulmane, que le gouvernement mette fin à l’institutionnalisation d’un enseignement haineux, à la promotion de la charia et à l’incitation au djihad.
Ces imams dénoncent le cœur du problème. La montée du radicalisme islamique au pays est nourrie par des pétrodollars, elle est le résultat d’une idéologie islamiste radicale que l’on retrouve en Occident comme en Asie. Cette idéologie se répand grâce à différents moyens dont:
-# une littérature haineuse qui incite à la haine, à la violence, au racisme religieux et au djihad (combat armé non figuratif)
-# des prédicateurs prêchant le radicalisme, imams, ayatollahs ou muftis, leaders de communautés musulmanes qui prêchent la haine contre les ennemis de l’islam (Les pas assez musulmans et les non-musulmans)
-# des lieux de prière et des centres d’éducation de l’islam servant de tremplins pour recruter, enseigner et faire la promotion de cette violence et de cette haine organisée et institutionnalisée.
-# le dawa (prosélytisme) et recrutement qui se répand à travers le système carcéral canadien, les lieux de savoir (universités, écoles, etc), afin d’exposer des jeunes désabusés à une propagande qui incite au djihad, à la violence et à la haine.
-# une communauté musulmane de plus en plus réceptive au discours radical et qui supporte ces leaders pris à inciter la haine ou à faire des discours clairement opposés aux valeurs fondamentales canadiennes.
Au lendemain des arrestations des 17 présumés terroristes à Toronto en juin 2006, Sayyid Ahmed Amiruddin, un imam soufi qui connaissait certains des jeunes accusés de terrorisme, indique avoir été témoin d’une transformation radicale chez ceux-ci. Il explique que ces jeunes musulmans ont fréquenté une autre mosquée et ont été « séduits » par la propagande radicale financée par le gouvernement saoudien[d].
Le discours de l’imam Amiruddin se distingue du discours de l’islam canadien dominant puisqu’il rejette et dénonce ouvertement le djihad violent. Il démontre aussi que la majorité des mosquées de Toronto et du Canada distribuent des Corans et de la littérature haineuse provenant de l’Arabie saoudite. Les Corans saoudiens ont la particularité d’inclure des suppléments sur un djihad offensif incitant à la haine de l’autre. En septembre 2006, la mosquée Assuna Annabawiyah (lieu de recrutement de la cellule terroriste montréalaise[e]) du quartier Parc Extension à Montréal, distribuait encore, ou laissait à la disposition de ses visiteurs, ces Corans ainsi que de la littérature incitant à la guerre offensive contre les non-musulmans[f].
L’attention de nos leaders va à des organisations douteuses
Nos élus et les leaders de nos institutions ont une attitude complaisante. Ils font tout pour encourager le communautarisme. Certains leaders politiques québécois et canadiens font preuve de naïveté et d’irresponsabilité face à l’islamisme radical qui prend, non pas sa place dans la marge mais « de la place »[g] au centre de la société.
Certains politiciens semblent être plus à l’écoute d’organisations qui ont des feuilles de route préoccupantes plutôt que d’être à l’écoute de celles qui nous indiquent la vigilance. Des leaders musulmans crédibles dénoncent vertement cette dynamique. C’est le cas des imans Amiruddin[d] et Fadlalla[i] qui déclarent ouvertement que la vraie source du problème réside au sein même des organisations musulmanes principales au Canada. Ces faits sont exposés entre autres dans « Who Speaks for Islam? » cet exceptionnel documentaire de la CBC diffusé en mars 2007[j].
L’imam Fadlalla soutient que « Le Canada devra faire face à des attaques terroristes si certaines choses ne changent pas ». Selon lui, il y a trois aspects au problème actuel : Les médias, le gouvernement et la communauté musulmane.
Les musulmans laïques comme la population générale semblent perturbés par la faillite des médias. La culture de la rectitude politique nous donne encore des inepties comme ce reportage de l’émission Second regard[k] qui donne la parole, encore une fois, à l’imam Jaziri et aux adhérents de sa mosquée, malgré l’accumulation étonnante de faits accablants à son sujet, comme l’a démontré Fabrice de Pierrebourg dans son livre Montréalistan. Avant même la publication de ce livre, n’importe quel journaliste vigilant aurait découvert que Said Jaziri mentait, faisait usage de violence et surtout, prêchait des enseignements qui allaient à l’encontre des valeurs fondamentales du Québec et du Canada. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Nos gouvernements sont incapables de s’afficher et de s’affirmer contre la propagande islamique à l’instar du gouvernement australien. Ils continuent à dépenser des milliards dans une stratégie de sécurité incohérente en s’attaquant à l’épée plutôt qu’à ceux qui en font usage. Il n’y a aucune volonté de déraciner les causes de la montée de l’islamisme au Canada. Nos gouvernements sont sous le charme d’organisations musulmanes aux allégeances et aux actions préoccupantes comme CAIR-Can. Ce lobby réussit à influencer la direction de nos institutions en organisant des formations de sensibilisation sur l’islam spécifiquement conçu pour nos leaders institutionnels[l]. Pourtant, cette organisation est carrément financée par des pétrodollars[m].
Les lobbys et les organisations musulmanes non crédibles réussissent à influencer les politiques gouvernementales. Elles suscitent une complaisance face à nos valeurs canadiennes et québécoises. Elles minimisent les problèmes réels de sécurité nationale. En réalité, nos institutions accueillent des idéologies qui s’arriment en tout point aux fondements de l’islamisme.
Selon l’imam Fadlalla, la communauté a elle aussi une grande responsabilité dans la montée du radicalisme et de la violence islamique. Pourtant, devant cette violence, le musulman moyen continue à déresponsabiliser sa communauté:
-* Oui mais tous les musulmans ne sont pas violents, ce n’est qu’une minorité.
-* Oui mais il faut comprendre que c’est pour se défendre contre l’impérialisme américain.
-* Oui mais le vrai islam est une religion de paix…
Nous nous sommes habitués à ce discours du « oui mais ». Ce « mais » culturel sert à endosser des comportements islamistes comme les attentats du Hamas et du Hezbollah ou à banaliser les propos génocidaires du président iranien sur les juifs.
Des leaders comme Said Jaziri[n], des porte-parole comme Najat Moustapha[n] ou des commentateurs publiés comme Youssef Nacef[p] n’aident en rien à faire avancer la cause des musulmans. En réfutant les responsabilités qui incombent à la communauté musulmane en ce qui concerne la montée de l’islamisme, le racisme et l’occidentalophobie au Canada, ils l’enferment dans l’inertie et l’apathie, ils l’isolent du reste de la société.
Comment expliquer que la mosquée d’Assuna Annabawiyah, après qu’ait été documentée son implication dans la création de la cellule terroriste montréalaise[e], puisse encore se permettre d’avoir des prédicateurs qui enseignent des propos qui – de loin ou de près – incitent à la violence ?[f] Comment expliquer que des communautés musulmanes invitent des prédicateurs de haine comme Ul-Haq qui remplit des stades de jeunes et moins jeunes musulmans?[n]
L’imam Fadlalla invite le gouvernement à faire la surveillance des mosquées au Canada, comme c’est le cas en Australie. Il veut que l’on fasse la distinction entre les musulmans qui adhèrent aux lois et chartes canadiennes et les musulmans qui prêchent un système de justice à deux vitesses: le droit canadien pour la majorité et la charia pour les musulmans. Nous devons cesser ce jeu de l’autruche et renvoyer dans la marge ces discours obscurantistes et haineux qui infestent la communauté qu’ils prétendent défendre. Ce sont aux imams progressistes, modernes et réformateurs qu’il faut donner la parole. Ce sont eux qui méritent, à tous les niveaux, d’avoir la tribune médiatique, l’oreille du politique et la reconnaissance de leur communauté. Il faut que cesse le temps de la propagande islamiste radicale.
Bibliographie
Barry, Colleen, EU proposes monitoring radical mosques, Associated Press, 12 mai 2007
Hilaly, El Din, Imam de la mosque Lakemba, Sydney, Australie, Wikipedia
CBC News, Teacher witnessed transformation of some bomb-plot suspects, CBC News, 8 juin 2006
CBC The National, Who speaks for Islam?, CBC National, 6 mars 2007
CTV.ca News Staff, Islamic education campaign demystifies faith, CTV News, 14 février 2006
De Pierrebourg, Patrice, Montréalistan, Stanké, 2007
Dubuc, Pierre, Pour les islamistes l’Internet a remplacé les mosquées, L’autjournal, 19 avril 2007
SRC, Zone-Libre, Y a-t-il vraiment un islam violent au Canada?, Radio-Canada, Septembre 2006
Fadlalla, Yahya, Un-Islamic Islam, The Hamilton Spectator, 10 juillet 2006
Fateh, Tarek, Race and Religion at the Liberal Convention, Globe and Mail, 6 décembre 2006
Lucas, Fred, What they say about CAIR, CNS News.com, 16 janvier 2007
Nacef, Youssef, Le “Top” 5 Québécois pure laine, Maghreb Canada Express, Vol.V No 5, Mai 2007
Ouellette, David, Montreal Imam Said Jaziri, a Jihad Preacher ?, Judeoscope, 19 mars 2007
Second Regard, Les musulmans se sentent-ils acceptés au Québec?, Radio-Canada, 13 mai 2007
World News Australia, Read Sheik Hilaly’s comments, World News Australia, 28 octobre 2006
- Barry
- Hilaly
- World News Australia
- CBC News
- Dubuc
- Zone Libre
- Tarek Fatah
- CBC News
- Fadlalla
- The National
- Second regard
- CTV News
- Lucas
- Ouellette
- Ouellette
- Nacef
- Dubuc
- Zone Libre
- Ouellette