Sur France Info: Anina, ingénieure palestinienne réfugiée en France, parle du Hamas:
France Info a recueilli le témoignage d’Anina, une palestinienne réfugiée en France. Elle est ingénieure et jusqu’à l’an dernier, elle vivait dans la bande de Gaza. Elle blâme Israël pour ce désastre humain. Mais selon elle, le véritable coupable reste le Hamas.
C’est le genre de point de vue qui n’est pas diffusé chez nous, et qui met en lumière les dimensions multiples d’un conflit d’une grande complexité.
Est-ce que nos syndicats peuvent se permettre de proposer des actions militantes partisanes et de marcher sous les drapeaux du Hamas et du Hezbollah sans une bonne compréhension du conflit? Est-ce qu’ils ne risquent pas de se peinturer dans un coin en défilant aux côtés de partisans d’entités terroristes, des fossoyeurs de droits humains? Ont-ils évalué les conséquences potentielles que leur prise de position pourrait avoir dans l’avenir? Où seront-ils le jour où des défenseurs des droits humains prendront fait et cause pour les victimes du Hamas et du Hezbollah?
On se demande aussi pourquoi nos lobbies musulmans semblent TOUS soutenir le Hamas et le Hezbollah. Y a-t-il un leadership musulman au Québec capable de faire la part des choses dans ce conflit, et pour rappeler la distinction entre le Hamas et les Palestiniens? Si oui, où sont-ils?
Anina : C’est vrai, des civils, des enfants, des femmes tombent à Gaza. C’est parce qu’Israël bombarde les Palestiniens. Mais aussi il faut revenir sur la cause. Pourquoi Israël a bombardé les Palestiniens, ou pourquoi ça se passe de cette façon-là.
Moi je tiens, en étant palestinienne, moi je tiens responsable le Hamas. Parce que c’est le Hamas qui a refusé la trêve après le 19 décembre. C’est le Hamas qui utilise les civils comme boucliers humain. Ils utilisent les régions les plus peuplées pour lancer leurs roquettes. Ils font ce qu’ils veulent ! Ils lancent des roquettes et les civils meurent à leur place.
L’explosion qui s’est passée à l’école à Jabaliya: les hommes étaient là et les gens sont sortis pour demander aux militants de Hamas de foutre le camp. Dans la cité où j’habitais, ils sont venus devant le bâtiment. Ils ont lancé deux roquettes et j’ai perdu deux voisins et j’en ai une centaine qui semblent blessés jusqu’à maintenant.
France info : Vous voulez dire que la Hamas lance des roquettes d’endroits où il y a des civils et des enfants?
Anina : Oui.
France Info : …en sachant que les bombardements israéliens vont faire des victimes parmi cette population ?
Anina : Oui. Les gens n’ont pas le droit de dire non à Hamas, parce que Hamas va les faire payer très chèr après l’incursion israélienne. Hamas ne représente pas toute la Palestine. Moi j’étais très touchée de voir qu’il y a une solidarité internationale pour manifester en ce qui concerne ce qui se passe actuellement à Gaza. Mais j’étais aussi désolée parce qu’il y avait un ou deux drapeaux palestiniens et le reste c’était des drapeaux du Hamas.
Et les gens doivent comprendre que vous êtes en train de soutenir le Hamas. Il faut soutenir les Palestiniens parce que le Hamas ce n’est pas la Palestine. Ça c’est premièrement. Et deuxièmement, c’est tout ce que vous êtes en train de voir comme aide humanitaire. Les sympathisants et les membres du Hamas bénéficient de cette aide humanitaire et jusqu’à maintenant, je connais des gens qui n’ont même pas de farine, même pas du pain. Ça fait deux jours ou trois jours qu’ils n’ont rien mangé. Parce qu’ils ne sont pas du Hamas, tout simplement. Vous n’êtes pas partie du Hamas, vous n’avez pas le droit à l’aide humanitaire…