Suppression de l’aide fédérale au groupe «Alternatives »
«Ce groupe ne répond plus à nos priorités» déclare une source.
Par John Ivison,
Publié dans le National Post le 5 décembre 2009
Traduction Point de Bascule
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Le gouvernement conservateur a décidé de ne plus verser des millions de dollars à Alternatives, une ONG basée à Montréal qui a défendu un certain nombre de causes de gauche et qui a critiqué la participation du Canada à la guerre en Afghanistan.
Alternatives a été fondé en 1994 «pour favoriser la justice sociale, la démocratie participative et l’égalité entre le Nord et le Sud» affirme son rapport annuel de 2007-08.
Le rapport révèle que l’organisme a reçu 2,4 millions de dollars de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et 1,4 million de dollars d’autres agences fédérales.
Un porte-parole de l’ACDI a refusé de commenter la suppression des fonds à Alternatives mais a confirmé que sa demande de renouvellement de fonds ne sera pas approuvée. ” Ce groupe ne répond plus à nos priorités ” a-t-il dit.
Le directeur d’Alternatives, Michel Lambert a dit ne pas avoir été informé de cette décision et il a fait savoir que l’organisme avait demandé 3 millions de dollars sur 3 ans pour financer divers projets en Afghanistan, en Iraq et à la République démocratique du Congo.
Monsieur Lambert a ajouté que la demande de fonds se trouvait maintenant sur le bureau de la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda.
Si la décision de l’ACDI est confirmée, Alternatives devient la deuxième ONG dont les fonds ont été supprimés récemment.
Cette semaine, l’ACDI a décidé de ne plus allouer de fonds à Kairos, une organisation confessionnelle de défense des droits de l’homme qui espérait recevoir 7 millions de dollars. Kairos a critiqué les décisions environnementales du Canada et a adopté ce qu’un critique a appelé ” une position partisane ” sur les conflits du Moyen-Orient.
Le dernier rapport annuel d’Alternatives révèle que l’organisation a demandé à Ottawa d’exercer des pressions sur Israël pour mettre fin à ses attaques contre les Palestiniens.Elle a également critiqué l’intervention du Canada en Afghanistan, la qualifiant de «trop militarisée» et il a invité au dialogue avec les talibans.
Le bruit court qu’Ottawa est particulièrement mécontent d’un camp d’éducation organisé par Alternatives en août 2008. L’événement qui a eu lieu à Saint-Alphonse de Rodriguez au Québec a réuni «500 militants motivés» du Liban, de l’Iraq, de la «Palestine» et du Venezuela.
Selon certaines sources, le gouvernement s’est montré préoccupé que des partisans du Hezbollah et du Hamas, comme Ali Mallah, vice-président de la Fédération canadienne arabe, siège au conseil d’Alternatives.
Ali Mallah a déjà déclaré que le Hezbollah est un «symbole de la lutte contre les injustices, l’oppression et l’occupation par Israël» tandis que la Fédération canadienne arabe a demandé au gouvernement canadien de rayer «des partis politiques légitimes » comme le Hamas et le Hezbollah de sa liste des organisations interdites. Monsieur Mallah qui est également un militant du syndicat canadien des employés de la fonction publique et membre du NPD, n’a pas rappelé pour faire connaître ses réactions.
Tom Quiggin, qui a 20 ans d’expérience dans le domaine du renseignement communautaire et agit maintenant comme conseiller pour le magazine Global Brief, affirme avoir observé un soutien de plus en plus fort de l’extrême gauche à des organisations comme le Hamas et le Hezbollah, considérés comme des organisations terroristes par le Canada.
«Un certain nombre des organisations financées par l’ACDI se sont donné des objectifs légitimes quand elles ont été fondées, mais elles ont outrepassé leur mandat en adoptant des positions très partisanes ce qui explique la réaction du gouvernement», a-t-il dit. La suppression des fonds alloués à Alternatives arrive au moment où un groupe d’experts vient de déposer un rapport sur une nouvelle agence de promotion de la démocratie, que les conservateurs ont promis de créer dans le dernier discours du trône.
Le groupe, présidé par l’ex-principal secrétaire de Pierre Trudeau, Tom Axworthy, recommande la création d’une nouvelle agence de 30 à 70 millions de dollars, le Centre canadien pour l’avancement de la démocratie, qui aurait pour mandat d’établir et renforcer les institutions démocratiques dans les pays où elles sont absentes ou fragiles.
Le rapport suggère que l’agence développe ses propres programmes et ouvre des bureaux dans un nombre limité de pays de la francophonie, du Commonwealth et des Amériques.
«Ces pays devraient refléter les priorités du Canada», recommande le groupe d’experts.
jivison@nationalpost.com
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