Le procès contre Macleans/Steyn qui se déroule à Vancouver est une honte pour la conception canadienne des droits et libertés et l’administration de la justice. Tous les citoyens doivent s’inquiéter de cette justice kangourou qui dispose de pouvoirs exorbitants menaçant la démocratie. Cette anomalie requiert une intervention législative ferme en vue d’empêcher que des procès aussi grotesques – et à grands frais pour les contribuables et les défendeurs – ne se reproduisent.
Le procès Mohamed Elmasry contre Macleans/Steyn est transmis via le blog du journaliste Andrew Coyne. Du McCarthysme «en direct», la banalité de l’Inquisition moderne sous les auspices d’un Tribunal des «droits de la personne»… Ou quand les «droits» invoqués par certains menacent la démocratie et la liberté… ! Sur le blog de Coyne, le journaliste et écrivain canadien Tarek Fatah a écrit que les véritables protagonistes dans cette cause sont en fait: «The Muslim Brotherhood vs. Canada».
Lisez aussi l’édito d’aujourd’hui par Mario Roy de La Presse: Les «droits» c. la liberté. Il écrit que «L’extrait de America Alone publié par Maclean’s est en effet largement factuel. Il se propose essentiellement de démontrer que la société occidentale s’effrite et que «l’avenir appartient à l’islam» d’un point de vue surtout démographique, mais aussi politique, psychologique et moral. C’est une démonstration qui a de célèbres précédents: en 1976, dans La Chute finale, l’historien et sociologue Emmanuel Todd avait par exemple prédit, 15 ans avant le fait et uniquement à partir de données démographiques, l’effondrement de la société soviétique. Bref, ceux qui ont lu l’intégralité de America Alone savent que Mark Steyn est, à tort ou à raison, capable d’envolées beaucoup plus audacieuses.»
«Mais surtout, son exposé est un instantané – pris au grand-angulaire – de la réalité, dont on ne voit pas pourquoi il serait censuré dans une société qui aime se dire libre de paroles et ouverte aux idées».
Brian Hutchinson du National Post écrit aujourd’hui une chronique donnant des détails sur les deux premières journées de cette parodie de procès qui doit durer toute la semaine.
Traduction de: Maclean’s hearing missing relevance, par Brian Hutchinson, National Post, le 4 juin 2008
VANCOUVER – S’ils n’étaient pas inexorablement liés à la simulation de procès du magazine Maclean’s et à la tentative de limiter l’expression légale d’opinions dans ce pays, les quatre amis assis à la table des plaignants devant le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique seraient presque pitoyables. Non, ils seraient pitoyables.
Me Faisal Joseph est un ancien procureur de la Couronne maintenant en pratique privée, et l’avocat qui a entamé deux plaintes pour violation des droits de la personne contre Macleans au nom de «tous les résidents musulmans de la province de la Colombie-Britannique».
Cela en soi est ridicule, présomptueux, et faux. La communauté musulmane de la province n’a pas été sondée avant le procès. Elle n’a pas endossé la mission de Me Joseph. En effet, en dehors de Me Joseph et de ses assistants juridiques, seul un petit nombre de musulmans ont assisté à l’audience qui a lieu cette semaine dans une salle du palais de justice provincial de la C.-B.
Mais la preuve n’est pas pertinente devant ce Tribunal. On peut revendiquer n’importe quoi.
Les seuls plaignants identifiés sont deux hommes musulmans: Mohamed Elmasry de Waterloo en Ontario, président du Congrès islamique canadien, et Naiyer Habib, récemment de la Saskatchewan, et maintenant de la Colombie-Britannique. Seul M. Habib a pris la peine de se présenter à l’audience, mais il refuse de discuter du procès et de ses implications avec les journalistes. Il reste donc là, seul dans ses pensées, assis derrière la table des procureurs des plaignants.
Au moins Me Joseph a de la compagnie sur la ligne de front: trois jeunes étudiants en droit fraîchement diplômés de la Osgoode Hall Law School à Toronto, tous désireux de soutenir les efforts visant à poursuivre le magazine Macleans en Colombie-Britannique pour sa publication il y a presque deux ans d’un extrait de 4800 mots du livre prétendument haineux et islamophobe écrit par l’acerbe journaliste Mark Steyn.
Les étudiants en droit avaient tenté de négocier une sorte de règlement à l’amiable avec Macleans avant cette audience, selon ce qui a été dit devant le Tribunal. Cette tentative ayant échoué, ils font maintenant de la «recherche». Nous avons appris qu’ils surfent sur Internet à la recherche de liens entre les écrits de Steyn et l’article de Macleans dans des messages anonymes portant sur l’islam. Ils remettent à Me Joseph des documents que celui-ci tente de déposer en preuve, le plus souvent sans succès. Ils remplissent son verre d’eau en plastique, ce qu’il ignore.
Hier, tout comme lundi, un des trois étudiants a servi de témoin au Tribunal. Khurrum Awan a été appelé à interpréter les paroles de M. Steyn. L’avocat de Macleans a tenté de s’objecter à ce petit jeu de rôles multiples, demandant quelle est la pertinence des vues personnelles de M. Awan sur la question en litige. Mais son objection a été rejetée.
Le contre-interrogatoire, mené par l’avocat torontois chèrement payé Julian Porter, a été heureusement bref. Même en direct, M. Awan n’avait pas grand-chose à dire. Il n’en a pas vraiment eu la chance. L’audition d’hier s’est déroulée à un rythme d’escargot à cause de l’argumentation sur les prétendues preuves soumises par Me Joseph.
Me Joseph semblait déterminé à soumettre en preuve des documents qui ont très peu, sinon rien à voir, avec le livre de Steyn dont des extraits ont été publiés dans Macleans. Me Joseph a d’abord essayé de soumettre un «sondage» sur les attitudes à l’égard des musulmans, pour ensuite demander à l’étudiant en droit M. Awan d’interpréter sa signification pour le Tribunal.
M. Awan n’est pas un expert en sondages. Mais le véritable problème, a noté Me Roger McConchie, l’avocat de Macleans, est que le «sondage» était, en fait, tiré d’un article de nouvelles publié dans le Ottawa Citizen en septembre 2006, soit des semaines avant la publication des extraits du livre de Steyn dans Macleans.
Pertinence? Aucune. Le Tribunal a refusé d’admettre le faux sondage en preuve.
Déterminé, Me Joseph a ensuite cherché à soumettre une couple de rapports relatifs aux attitudes envers l’islam et la représentation des musulmans dans les médias occidentaux dans le monde post-11/9. Me McConchie s’est à nouveau objecté.
Les rapports n’ont pas été écrits en Colombie-Britannique, ou au Canada, ni même en Amérique du Nord. Ils ont plutôt été écrits en Europe, l’un pour les Nations Unies, l’autre pour ce qu’on appelle l’Observatoire européen sur le racisme et la xénophobie. Aucun des deux rapports n’a un quelconque lien avec l’affaire Macleans/Mark Steyn.
Pertinence? Aucune. Sans expliquer pourquoi, le Tribunal a accepté le rapport pour l’ONU, et rejeté les autres.
M. Awan a finalement témoigné. Un article écrit par Steyn en 2007 louangait un humoriste musulman – à tort, selon M. Awan. Le problème, a-t-il dit, est que M. Steyn semblait heureux du «plus petit dénominateur commun» de l’Islam, un humoriste, alors qu’il a écrit une critique négative sur un sitcom de la TV canadienne («La petite mosquée dans la prairie»).
Quant à un article publié par Mme Amiel, le témoin a dit qu’elle «attaquait» le multiculturalisme tout en souscrivant aux vues mises de l’avant par M. Steyn dans America alone. Apparemment, tout cela a quelque chose à voir avec la propagande haineuse promue par les extraits du livre de Steyn publiés en 2006. Seul M. Awan pouvait dire quel était le lien, mais il ne l’a pas fait. Pertinence? Aucune.
Me Joseph s’est finalement tourné vers l’Internet, et les soit-disant experts auto-proclamés qui affichent des messages anonymes sur la bloguosphere. Des choses méchantes ont été écrites sur l’Islam, et Me Joseph a dit que c’était la faute de Macleans. Il a cité en exemple un commentaire écrit en décembre dernier par l’avocat et journaliste Ezra Levant sur le site aux vues conservatrices du Western Standard. Le message affiché par M. Levant a été suivi de commentaires incendiaires écrits par des lecteurs pour la plupart anonymes. (M. Levant est lui-même la cible d’une plainte devant la commission des droits de la personne de l’Alberta. Il était présent à l’audition devant le Tribunal hier).
Me McConchie s’est objecté une fois de plus. Le billet de Ezra Levant et les commentaires qu’il a attirés «n’ont aucune pertinence sur la question en litige… On peut y trouver les divagations d’idiots ou les savantes réflexions d’éminents experts internationaux… Le fait est que cela représente, au mieux, le contenu du blog de quelqu’un d’autre et un pot-pourri de messages par des personnes dont l’identité et l’adresse sont inconnues».
Me Joseph a saisi l’expression «blog d’idiots». Il se retourna dans son fauteuil et lorgna en direction de M. Levant assis dans la galerie des spectateurs. Une fois, deux fois, trois fois. Il a ensuite utilisé l’expression lui-même, se référant aux «blogueurs idiots sur le Western Standard». Et s’est retourné à nouveau pour lorgner en direction de M. Levant.
Conduite regrettable, mais tel était le meilleur moment de Me Joseph. Le Tribunal a admis en preuve les commentaires sur le blog de Ezra Levant, et d’autres.
Pertinence? Aucune. L’audience se poursuit aujourd’hui.
bhutchinson@nationalpost.com
Voir aussi:
Macleans et Congrès islamique du Canada – mise à jour du djihad juridique
La censure au nom des « droits humains » par l’apologiste de l’islamo-fascisme Mohamed Elmasry
L’islam menace nos libertés et nos droits. Et nos élites dhimmis collaborent !
Commission des droits de l’Alberta contre Ezra Levant – caricatures de Mahomet
Commissions des droits et censure : trahison de la position internationale du Canada