KHARTOUM, Soudan, 4 août 2009
Par Mohamed Osman, The Associated Press
La police a lancé des grenades de gaz lacrymogène et battu des femmes manifestant devant le tribunal où se déroule le procès de Lubna Hussein, une journaliste accusée d’avoir violé le code vestimentaire islamique en portant un pantalon. Pour ce ‘crime’, elle pourrait être reconnue coupable ‘de tenue indécente’ et recevoir 40 coups de fouet.
La police est intervenue rapidement pour disperser les quelque 50 manifestants, la majorité des femmes dont certaines portaient des pantalons pour témoigner leur solidarité. Le port du pantalon est considéré comme indécent selon l’interprétation stricte de la loi islamique adoptée par le Soudan à la suite du coup d’État de 1989 qui a porté au pouvoir une junte arabo-islamiste.
Lubna Hussein, une employée de l’ONU, est l’une des 13 femmes arrêtées dans un café populaire de Khartoum parce qu’elles portaient un pantalon. Dix d’entre elles ont été fouettées à un poste de police et condamnées à payer une amende de 250 livres soudanaises, environ 120 dollars.
Madame Hussein a l’intention de porter sa cause devant la cour constitutionnelle s’il le faut et si elle perd, elle se dit «prête à recevoir quarante mille coups de fouet».
Son cas n’est pas clair pour la justice parce qu’elle a été arrêtée alors qu’elle travaillait pour l’ONU et bénéficiait de ce fait d’une protection contre les poursuites. Elle a démissionné quand son procès à débuté parce qu’elle veut assumer pleinement les conséquences de sa contestation du code vestimentaire imposée aux femmes. Cependant, son employeur n’a pas accepté sa démission.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon s’est dit très préoccupé par cette affaire et a rappelé que la peine du fouet viole les normes internationales des droits de la personne.
Source: Women beaten at protest over Sudan dress code trial, par Par Mohamed Osman, The Associated Press, publié dans le Toronto Star le 4 août 2009
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