Selon le magazine français L’Express, lorsqu’il a été détourné par des pirates somaliens le 15 novembre 2008, le superpétrolier saoudien Sirius Star est devenu le plus grand navire de l’histoire moderne capturé par des pirates.
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Newswise – Les affaires des pirates somaliens sont en pleine croissance – expansion de leur zone d’opérations, gestion des relations publiques, réinvestissement dans leur entreprise – et les pirates semblent accroître leurs liens avec des militants islamistes, a déclaré Jana Shakarian de l’Université du Maryland, dont les recherches portent sur les conditions politiques et sociales ainsi que les conditions de sécurité en Afrique.
«La piraterie en Somalie est l’activité économique la plus rentable de la Corne de l’Afrique», dit Shakarian. «Son succès pourrait en faire un modèle pour les autres régions du monde, notamment en Asie. D’un problème régional, cette activité est devenue un grave problème international».
Croissance et liens avec les islamistes
La piraterie au large des côtes somaliennes se développe sous plusieurs aspects – économiques, politiques et en termes de sophistication des opérations. Le nombre d’actes perpétrés cette année est d’au moins 60 et le rayon d’activité ne cesse de s’élargir. La récente saisie d’un pétrolier saoudien a eu lieu à 450 milles au large des côtes de la Somalie. En outre, les prises des pirates semblent de plus en plus grosses: tout récemment, un pétrolier et un cargo ukrainien chargé d’armes. Nous pouvons tenir pour acquis que les rançons perçues sont réinvesties dans l’entreprise.
En étudiant les mouvements des navires piratés, on peut supposer que la majorité des pirates sont basés dans le nord-est de la Somalie, une partie du pays jusqu’ici relativement stable, appelée Somaliland. Néanmoins, certains navires piratés semblent avoir mouillé dans les ports du Sud – une partie de la Somalie actuellement contrôlée par Al-Shabaab («Les Jeunes»). Ce groupe de militants islamiques a fait ses débuts comme aile militaire d’une autre organisation appelée l’Union des tribunaux islamiques. Mais des frictions internes ont mené les deux groupes à se séparer.
Al-Shabaab est soupçonné d’entretenir des relations avec Al-Qaida. Ces liens expliquent le raid aérien par les États-Unis contre son leader en mai dernier, ce qui a décapité le groupe, mais seulement pour une courte période. Le groupe nie régulièrement maintenir des liens avec Al-Qaida, et certains enquêteurs estiment qu’il est plutôt affilié avec le Hezbollah. Al-Shabaab semble profiter de la business du piratage. Le groupe se livre à une forme de commerce d’armes avec les pirates et leur fournit un « refuge » et, bien sûr, de l’argent.
La piraterie et les relations publiques
Une récente interview à la radio du leader d’un groupe de pirates à partir du cargo d’armements fraîchement détourné a démontré qu’il connaît bien les médias occidentaux. Il savait qu’ils ne pourraient pas résister à une mystérieuse histoire de pirates: Un cargo chargé d’armes et de chars d’origine « douteuse » et une destination inconnue. Il a également tenté de réhabiliter l’image ternie des pirates en prétendant qu’ils apportaient la loi et l’ordre dans une Somalie en proie au chaos.
Préoccupations internationales
Politiquement, la piraterie bénéficie à Al-Shabaab et à l’Union des tribunaux islamiques. Elle révèle la faiblesse du Gouvernement fédéral de transition et la volatilité persistante de la situation, qui reste fondamentalement inchangée depuis 1991.
L’augmentation de la piraterie et ses liens avec des groupes terroristes ou militants explique la forte préoccupation internationale. Ce n’est pas un problème purement régional. Le pire est la mise en évidence de la faiblesse du gouvernement du Somaliland, qui a œuvré pendant des années à faire reconnaître le Somaliland comme un pays distinct par la communauté internationale. Le Somaliland a également été la cible d’un attentat à la bombe sophistiqué il y a environ deux semaines.
Les bateaux qui naviguent dans les eaux infestées par les pirates devraient songer à exploiter l’incroyable peur de l’enfer des musulmans, et transporter les choses impures qui sont susceptibles de les condamner à un Au-delà des plus atroces.
Voir aussi:
Somalie – Djihad maritime : une frégate de la Marine indienne coule un navire amiral des pirates
Somalie – Dhijad maritime : la piraterie rapporte des millions
Somalie – Avis aux marchands : fermez boutique 5 fois par jour pour la prière, sinon on vous tue !
US Navy : créée en 1794 pour lutter contre la piraterie islamique
