Salman Rushdie, le Geert Wilders des années 80:
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Le renvoi de Geert Wilders par les autorités britanniques d’une lâcheté sans nom à la Chamberlain, rappelle la controverse qui s’est emparée de la Grande-Bretagne il y a 20 ans autour d’une œuvre littéraire. La fatwa de Khomeiny a eu des effets qui se font ressentir aujourd’hui encore sur la liberté de la presse et la liberté dans les arts.
Outre les médias et les artistes, les politiciens sont également victimes de la peur qu’inspirent des islamistes, comme en témoigne leur réaction à la venue de Geert Wilders. Peur inavouée et honteuse, recyclée en discours lénifiants sur le respect dû aux «sensibilités musulmanes» et en diabolisation éhontée de Geert Wilders, ce blasphémateur à la Salman Rushdie. On qualifie Wilders d’extrémiste parce qu’il réclame l’interdiction du Coran au même titre que Mein Kampf, un livre interdit au Pays Bas. S’il avait demandé l’interdiction de la Bible ou du livre du fondateur de la Scientologie… pensez-vous qu’il aurait été traité de cette façon? Bien sûr que non.
Dans sa chronique du 12 février intitulée Les versets sataniques, Richard Martineau parle de la peur qui fait taire les journalistes et les artistes. Voici des extraits:
Samedi, le monde célèbrera un triste anniversaire. C’est le 14 février 1989, sur les ondes de la très go-go Radio Téhéran, que l’Ayatollah Khomeini a lancé sa fatwa contre l’écrivain Salman Rushdie, le forçant à vivre dans la clandestinité pendant une dizaine d’années.
C’est la première fois qu’un chef d’État offrait une importante somme d’argent pour qu’on lui apporte la tête d’un artiste sur un plateau d’argent.
Rushdie a survécu, mais son traducteur japonais a été assassiné, son traducteur italien a été poignardé et son éditeur norvégien a reçu trois balles dans le corps.
«ON AVAIT PEUR…»
Vingt ans plus tard, le monde a-t-il changé ?
Oui. Les leaders arriérés n’ont plus besoin de lancer des fatwas pour faire taire les écrivains et les journalistes.
Ceux-ci se taisent eux-mêmes. Ils ont tellement peur de se faire agresser (ou de passer pour des racistes) qu’ils ferment leur gueule et prennent leur trou.
Prenez l’histoire des caricatures de Mahomet qui a enflammé l’Europe en 2005.
Combien de quotidiens ont accepté de publier ces dessins ? Très peu. «On a décidé de ne pas publier ces caricatures par respect pour les musulmans», disaient les rédacteurs en chef.
Mais la vraie raison, c’est qu’ils avaient la chienne.
Comme l’a dit Jean-Robert Sansfaçon, rédacteur en chef du Devoir, lors d’un débat organisé à l’Université de Montréal : «La peur a joué pour beaucoup dans les décisions des grands journaux de ne pas publier ces caricatures. On disait qu’on ne voulait pas jeter de l’huile sur le feu, mais dans le fond, on avait peur…»
AUTOCENSURE
Non seulement les journalistes s’autocensurent, mais les tenants du multiculturalisme gnangnan se sont transformés en alliés des barbus zélés.
C’est ainsi qu’au Canada, le magazine Maclean’s a été accusé de racisme par la Commission ontarienne des droits de la personne juste pour avoir publié un texte affirmant que l’Islam allait bientôt régner sur la planète, car les musulmans faisaient beaucoup d’enfants !
Khomeini est mort mais sa fatwa menace encore la liberté de presse en imposant une autocensure étouffante.
«C’est troublant de voir que la liberté de presse, que nous avons mis tant de temps à bâtir, est aujourd’hui limitée parce que nous avons peur des extrémistes, a dit l’ex-journaliste Jean-François Lisée. Nous vivons aujourd’hui le premier millimètre de recul de cette liberté…»
Une bonne façon de souligner cet anniversaire serait justement d’acheter une copie des Versets sataniques, juste pour montrer que nous refusons de céder à la peur…
Le 11 février, les autorités iraniennes ont décrété que la fatwa était toujours valable. En fait, cette fatwa sera suspendue au-dessus de la tête de Salman Rushdie jusqu’à sa mort.
La fatwa de mort contre Salman Rushdie toujours valable, selon l’Iran, AFP, le 11 février 2009
Les autorités iraniennes ont estimé mercredi «toujours valable» la fatwa condamnant à mort l’écrivain britannique Salman Rushdie, décrétée il y a 20 ans par l’ayatollah Khomeiny.
«La fatwa n’a pas encore été annulée, et est donc toujours valable», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi, lors d’un point de presse à Téhéran.
Salman Rushdie, né en Inde, a été contraint de vivre pendant une dizaine d’années caché après la fatwa prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeiny, guide de la révolution islamique, à la suite de la publication de son livre Les Versets sataniques, jugé blasphématoire à l’égard de l’islam.
En janvier 2005, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu’il croyait toujours que l’écrivain britannique était un apostat dont l’assassinat est, selon lui, autorisé par l’islam.
En 2005, Salman Rushdie a reçu le titre de chevalier de la couronne. L’Iran a alors accusé la Grande-Bretagne d’islamophobie.
Voir aussi:
Salman Rushdie, la fatwa et la lâcheté des élites, par Helios d’Alexandrie
Irshad Manji interview Salman Rushdie