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Nous présentons le texte de l’allocution de Salim Mansur. Celui des deux autres orateurs, Tarek Fatah et Raheel Raja, ainsi que les vidéos de la conférence, seront affichés dans les prochains jours./ We present the opening remarks by Salim Mansur. Those of the two other speakers, Tarek Fatah and Raheel Raza, and the video of the conference, will be posted in the next few days.
L’objectif de la conférence était de sensibiliser le public et les médias à l’importance d’un large débat sur l’idéologie politique islamiste de manière à comprendre la menace qu’elle fait peser sur nos libertés, particulièrement la liberté d’expression, et être en mesure de l’affronter.
Nous avons réuni trois orateurs, représentant tant la droite que la gauche, qui ont un rayonnement international. Nous tenons à les honorer publiquement pour leur engagement sans relâche dans la défense et la promotion des valeurs fondamentales canadiennes et québécoises de démocratie et de liberté, et à leur exprimer notre reconnaissance pour leur appui à la diffusion du message de Point de Bascule. Nos élites ne pourront pas dire qu’elles ne savaient pas. Si nos leaders passent outre au message grave, urgent et extrêmement préoccupant livré avec force et conviction par nos concitoyens musulmans éclairés, ils auront des comptes à rendre aux générations futures.
Leur expérience personnelle des ravages de l’idéologie islamiste place nos conférenciers dans une position exceptionnelle pour nous informer du modus operandi des islamistes à l’œuvre chez nous. L’objectif ouvertement avoué des islamistes est de subvertir la liberté et vaincre les démocraties, et d’implanter des sociétés islamiques régies par la charia. Le tout se fait graduellement et insidieusement sous couvert d’accommodements religieux, par le détournement de nos chartes des droits, l’infiltration de nos partis politiques et de nos institutions, et la création de sociétés parallèles.
Salim Mansur, Ph.D.
Professeur agrégé de sciences politiques à l’Université de Western Ontario, il écrit dans de nombreuses publications où il présente ses analyses sur le monde musulman, l’islam, l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et la politique étrangère. Il est membre du conseil d’administration du « Center for Islamic Pluralism » basé à Washington, et Senior Fellow du « Canadian Coalition for Democracies ». Il a agi comme consultant universitaire pour le « Center for Security Policy » de Washington ainsi que pour l’ACDI.
Je tiens à remercier les organisateurs de cette conférence, ainsi que les membres et amis de Point de Bascule, de nous réunir à ce moment très important dans la vie de notre pays en cette période électorale, pour discuter de l’islamisme.
Je suis musulman, comme mes collègues sur ce panel. Mais je suis Canadien, et en ce qui concerne mon identité politique et nationale, ainsi que ma place et ma loyauté dans ce monde en tant que citoyen, je suis d’abord et avant tout un citoyen canadien. L’islam est ma foi, ma conviction intime, ma conscience, le Dieu auquel je rendrai des comptes au jour du Jugement dans ma tradition et celle de mes parents. Ma foi ne l’emporte pas sur mes devoirs et mes obligations en tant que citoyen d’un Canada libre et démocratique et de sa constitution, que j’ai adopté librement et auquel je voue ma loyauté. Ce n’est que dans une société libre telle que le Canada que les musulmans peuvent pratiquer leur foi sans contrainte ni coercition politique, et être des citoyens à part entière sans discrimination aucune.
Il n’y a que dans des sociétés libres que vous trouverez l’expression non diluée de l’islam en tant que foi plutôt que religion politique. Comme il n’y a pas de liberté dans le monde arabo-musulman, il n’y a pas d’islam. Ce que vous avez à la place c’est l’«islam officiel» et l’islamisme.
La religion n’est pas la politique, et la politique n’est pas la religion. Quand la religion s’immisce dans la politique, et que la politique se fait passer pour la religion, alors on a l’Inquisition. L’Inquisition que sont l’islam officiel et l’islamisme, est le lot quotidien des musulmans où qu’ils vivent, du Maroc à l’Indonésie, de l’Asie centrale à l’Afrique sub-saharienne. Nous voyons le résultat de cette Inquisition quotidienne dans le monde arabo-musulman : des sociétés du tiers-monde réduites à la pauvreté, à la corruption, au fanatisme et aux guerres.
L’islamisme est une idéologie politique, une idéologie politique armée similaire au bolchevisme et au maoïsme. Tout comme le communisme était un mouvement internationaliste poursuivant un objectif internationaliste de subvertir la liberté et vaincre les démocraties, aujourd’hui l’islamisme est engagé dans un effort mondial pour renverser les démocraties et étendre les frontières où son idéologie, la charia, est mise en oeuvre. Voici comment Tayyip Erdogan, le Premier Ministre de Turquie, décrit sa vision de l’islam officiel et de l’islamisme:
«Les mosquées sont nos casernes, les minarets
sont nos baïonnettes. Les coupoles nos casques
et les croyants nos soldats».
Dans le monde arabo-musulman, l’islamisme complète l’islam officiel, qu’il s’agisse de l’idéologie pratiquée et financée par les Saoudiens et leurs alliés dans le monde arabe, au Pakistan ou ailleurs, ou de l’idéologie pratiquée et financée par les dirigeants de l’Iran de Khomeiny. L’islamisme cherche à intimider, à contraindre ou à éliminer tout musulman qui remet en question ou s’oppose à l’idéologie politique de l’Inquisition islamiste, comme dans le cas de l’assassinat du président égyptien Anwar Sadat en 1981 et de l’assassinat de l’ancienne première ministre du Pakistan Benazir Bhutto en 2007.
L’idéologie est l’application de la charia. Les idéologues islamistes et les prêtres de l’islam officiel insistent que la charia est la loi sacrée de l’islam, et que le musulman qui n’y adhère pas ou qui la rejette est un apostat, et donc une personne à éliminer. La charia est représentée comme l’islam par la puissance de l’épée et du canon. Mais la charia est la loi islamique qui a été codifiée il y a plus de mille ans par des hommes dirigeant un empire. C’est un corpus de lois et de doctrine figées dans le temps et sans rapport avec les besoins du monde moderne. La charia ne reconnaît pas la liberté individuelle, la liberté de conscience, l’égalité entre les sexes, la séparation de la religion et du politique, l’égalité de toutes les traditions religieuses, qui sont les fondements essentiels de la vie moderne, de la science moderne et de la démocratie que nous prenons pour acquis au Canada.
L’islam officiel impose la charia aux musulmans et aux non-musulmans à l’intérieur des frontières du monde arabo-musulman. L’islamisme promeut la charia au-delà des frontières du monde musulman, en particulier en Occident, et demande aux gouvernements occidentaux de reconnaître les islamistes comme les seuls représentants autorisés des musulmans.
Le modus operandi des islamistes est le djihad ou la guerre. Depuis le 11/9, l’Occident a été confronté à cette réalité, mais malheureusement, la grande majorité des citoyens en Occident ignorent tout des islamistes et de leur agenda. Il y a également une version furtive du djihad, soit le recours à des institutions démocratiques occidentales pour subvertir la liberté et la démocratie tout en faisant progresser la charia. C’est le djihad juridique. L’objectif des islamistes est d’établir une société parallèle régie par la charia à l’intérieur du Québec et du Canada, comme ils le font en Europe. Nous avons donc des demandes islamistes dans notre société multiculturelle pour la ségrégation des sexes, des tribunaux d’arbitrage appliquant la charia au Québec et en Ontario, la promotion de la finance islamique, l’insistance sur le droit des femmes à voter le visage voilé, etc. Chaque accommodement accordé est un précédent pour de nouvelles exigences, avec pour objectif la création d’une société parallèle régie par la charia à l’intérieur du Québec et du Canada.
Ces objectifs ne sont pas secrets. Ils sont prêchés tous les jours dans les mosquées à travers le Québec et le Canada, et l’agenda des islamistes est présenté comme des demandes à caractère religieux à nos politiciens et partis politiques. Il n’y a aucune excuse aujourd’hui justifiant qu’un parti politique au Canada, ou un politicien canadien briguant une charge publique, ignore tout des islamistes et de l’islamisme, tout comme il n’y avait aucune excuse pour ne rien connaître sur les communistes et le communisme pendant la guerre froide. Nous musulmans, qui connaissons par expérience l’immense danger de l’islamisme pour notre monde et pour le Canada, notre patrie, sommes extrêmement préoccupés par le fait que des partis politiques tels que le NPD, ici au Québec et ailleurs au Canada, se soient alliés avec des agents islamistes du Congrès islamique canadien et d’autres organismes tels que le CAIR-Canada, MSA, ISNA, etc. pour des raisons de pur opportunisme électoral, au détriment de la sécurité de nos concitoyens et de la défense des valeurs fondamentales de notre démocratie.
Je vous remercie
Political Islam : A Threat to Our Freedoms
Salim Mansur, Ph. D.
An Associate Professor of Political Science at the University of Western Ontario, he contributes to numerous publications where he presents analysis on the Muslim world, Islam, South Asia, Middle East and foreign policy. He is a member of the Board of Directors for the Center for Islamic Pluralism based in Washington, D.C. and a Senior Fellow with the Canadian Coalition for Democracies. He has been an academic consultant with the Center for Security Policy (Washington D.C) and CIDA.
I want to thank the organizers of this meeting, the members and friends of Point de Bascule, to bring us together at this very important time in the life of our country as we go into a general election, to discuss Islamism. I am a Muslim, as are my colleagues on this panel. But I am Canadian and, in terms of my national and political identity, my place and loyalty in this world as a citizen, I am first and, most importantly, a Canadian citizen. Islam is my faith, my private belief, my conscience, my reckoning with God of my tradition and that of my parents on the Day of Judgment in afterlife. My faith does not take precedence over my duties and obligations as a citizen of a free and democratic Canada and its constitution which I embraced freely and to which I remain bound. It is only in a free society as is Canada Muslims can practice their faith without compulsion and political coercion, and be a full citizen without facing any discrimination.
It is only in a free society you will find the undiluted expression of Islam as a faith and not as a political religion. Since there is an absence of freedom in the Arab-Muslim world, there is also an absence of Islam. What we have instead is Official Islam and Islamism.
Faith is not politics, and politics is not faith. Once faith is coerced into politics, and politics masquerades as faith, what we then have is Inquisition. Official Islam and Islamism are daily Inquisition in the lives of Muslims wherever they live from Morocco to Indonesia, from Central Asia to sub-Saharan Africa. We see the result of this daily Inquisition in the Arab-Muslim world turning societies into a wasteland of third world poverty, corruption, bigotry, and wars.
Islamism is a political ideology, an armed political ideology similar to Bolshevism and Maoism. And just as communism was an internationalist movement with an internationalist agenda of subverting freedom and defeating democracies, similarly today Islamism is engaged in a worldwide effort to subvert democracies and expand the space for the implementation of its ideology, the Shariah. This is how Tayyip Erdogan, the prime minister of Turkey, expresses his views about Official Islam and Islamism:
The mosques are our barracks, the domes
our helmets, the minarets our bayonets and
the faithful our soldiers.
Within the Arab-Muslim world Islamism complements Official Islam, whether it is the ideology practiced and financed by the Saudis and their allies in the Arab world, in Pakistan and elsewhere, or it is the ideology practiced and financed by the rulers of Khomeini’s Iran. Islamism seeks to intimidate, coerce or eliminate any Muslim who question or oppose the political ideology of Islamist Inquisition as in the instance of the murder of Anwar Sadat, the president of Egypt in 1981 and the murder of Benazir Bhutto, the former prime minister of Pakistan, in 2007.
The ideology is the enforcement of Shariah. Islamist ideologues and priests of Official Islam, insist Shariah is the sacred law of Islam, and non-adherence or rejection of Shariah by a Muslim makes him or her apostate, and therefore, an individual to be eliminated. Shariah is represented as Islam through the power of the sword and the gun. But Shariah is the codification of Islamic laws as was done more than a thousand years ago by men running the affairs of an empire, and it is a body of laws and doctrine frozen in time and irrelevant to the needs of the modern world. It is a body of law that does not recognize individual freedom, freedom of conscience, gender equality, separation of faith and politics, equality of all faith traditions, these being the essential basis of modern life, and of modern science and democracy that we take for granted in Canada.
Official Islam imposes Shariah on Muslims and non-Muslims within the borders of the Arab-Muslim world. Islamism promotes Shariah beyond the borders of the Muslim world, especially in the West, and demands recognition from Western governments that Islamists are the only authoritative representative of Muslims.
The modus operandi of Islamists is jihad or warfare. Since 9/11 the West has been brought face to face with this reality, but unfortunately a great majority of citizens in the West remain clueless about Islamists and their agenda. There is also a soft version of jihad, the use of western democratic institutions to subvert freedom and democracy while promoting Shariah. This is lawfare. The objective of Islamists is to establish a parallel society within Quebec, within Canada, as they are doing in Europe that will be administered on the basis of Shariah. So we have the Islamist demand in our multicultural society for gender exclusion, the demand for legal arbitration on the basis of Shariah in Quebec and Ontario, the promotion of Shariah finance, the insistence on the rights of women to remain covered when entering voting booths during election, etc. Concessions to these demands become precedence for further demands all the while keeping the objective of a parallel society based on Shariah to be established within Quebec and Canada.
Finally, these objectives are not secret. They are preached daily in the mosques across Quebec and Canada, and the Islamist agenda is presented as religious demands to our politicians and political parties. There is no excuse today for any political party in Canada, or any Canadian politician seeking public office, to be ignorant of Islamist and Islamism, just as there was no excuse to be ignorant of Communists and Communism during the Cold War years. We Muslims who understand by our life experience the immense danger of Islamism to our world, and to Canada which is our home, are immensely concerned that political parties such as the NDP here in Quebec and elsewhere in Canada have gone to bed with Islamist operatives of the Canadian Islamic Congress and other organizations such as CAIR-Canada, MSA, ISNA etc for reasons of sheer electoral opportunism at the expense of the security of our citizens and defending the fundamental values of our democracy.
Thank you.
Voir aussi:
Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique
Réponse à Sébastien Robert, responsable des communications à Québec Solidaire