René Guitton est interviewé par Paul Arcand sur les ondes du 98.5FM Montréal. Il soulève le fait que l’attitude de l’Occident face aux minorités chrétiennes, dont la situation empire dans de nombreux pays (surtout musulmans), est de plus en plus catastrophique.
Comme disait le Canadien musulman Salim Mansur :
« Nous bouillons de colère et de ressentiment contre l’Occident, alors même que nous avons prospéré dans la liberté et la sécurité des démocraties occidentales. »
«…ceux d’entre nous qui insistent encore contre toute évidence que notre religion nous différencie des autres et nous met en quelque sorte dans une catégorie supérieure, sont encore trop nombreux. »
« Nous avons fait de l’hypocrisie un art, et avons tissé un écran de mensonges pour nous-mêmes qui nous rend aveugles à la réalité du monde qui nous entoure. »
« Nous avons inculqué à nos enfants une fausse fierté, et leur avons donné un sens de l’histoire qui s’écroule sous l’œil de la critique minutieuse. Nous leur avons transmis le fardeau de loyautés conflictuelles – et maintenant certains d’entre eux sont devenus nos cauchemars. »
« Nous prêchons la tolérance, mais nous sommes intolérants. Nous exigeons l’inclusion, mais nous pratiquons la ségrégation des sexes, l’exclusion des minorités et de ceux avec lesquels nous sommes en désaccord. »
« Nous répétons sans cesse que l’islam est une religion de paix, mais beaucoup d’entre nous affichent un comportement contraire à ce que nous professons. »
— Salim Mansur, canadien et musulman, We Muslims Have Work to do, Toronto Sun le 4 juillet 2006
Introduction de Paul Arcand:
« Notre invité propose un livre ce matin intitulé: Ces chrétiens qu’on assassine, et déjà en soi le titre est assez provocateur et on a l’impresson que l’église Catholique qu’elle est dominante, qu’elle n’est pas menacée qu’elle est implantée partout ou elle le veut or dans ce livre René Guitton nous fait la démonstration qu’un peu partout dans le monde, des chrétiens sont non seulement assassinés mais des chrétiens qui sont refoulés et doivent dans certains cas, prendre la route de l’exile. »
Ecoutez l’entrevue (17min14sec)
Voir aussi l’entrevue télé de René Guitton sur France 24
Guitton ne cesse de répéter que le « silence » face à la persécution des chrétiens est inacceptable voire même complice. Je lui donne raison. Toutefois cette solidarité doit aussi s’étendre à tous les non musulmans, les ex musulmans et les musulmans progressistes (comme ceux du Darfours) qui subissent des traitements souvent pires que les chrétiens.
Notez que même ici au Québec, dans ce débat sur la laïcité « ouverte » ou « fermée » des institutions québécoises, chaque fois qu’on parle de religion, les tenants du dialogue ont souvent l’odieux de prétendre représenter la diversité religieuse du Québec en ne la limitant, au grand plaisir des adhérents de l’islam-officiel, « qu’aux trois » religions du Livre.
Comme l’affirmait Louise Mailloux dans Un manifeste raciste et antiféministe le 22 février dernier:
« Ce manifeste pour un Québec pluraliste est tout sauf une défense de la diversité parce qu’il n’a pas été écrit pour défendre la croix, la kippa, le turban ou le kirpan pas plus que pour défendre les Vietnamiens, les Haïtiens, les Mexicains et les Italiens. Il a été écrit pour défendre le voile, point à la ligne. Ce manifeste n’est rien d’autre qu’une défense du voile islamique. C’est simple, pas de voile, pas de manifeste, ni de laïcité ouverte! »
Monothéisme pour les uns, abrahamique pour les autres ce club sélecte du top 3 des religions a réussi à faire évacuer du vocabulaire, autant des laïcistes fermés que des « pluralistes » ouverts du Québec, ces « autres » religions…. Faites le tour des médias et constatez le fait par vous même.
Comme l’avait si bien souligné Raymond Imbrahim à propos des dialogues inter….« religieux » initiés par le monde musulman dont celui de Madrid, qui fut initié par le roi d’Arabie saoudite lui-même:
René Guitton ne cesse de répéter que le silence des chrétiens et de l’Occident face aux persécutions que subissent les chrétiens vivant en pays musulmans est inacceptable et même complice. Mais il ne faudrait pas oublier que des sikhs, des hindous, des bouddhistes, des juifs et des animistes sont aussi quotidiennement victimes de l’islamisme, sans parler de nombreuses autres minorités religieuses. Devons-nous aussi oublier des exemples comme celui de la Thaïlande, qui subit depuis plusieurs années la montée en flèche d’un radicalisme islamique huilé par l’argent des pays du Golfe? Des milliers de bouddhistes et de musulmans y ont été assassinés, dont plusieurs centaines par décapitation…
Que dire de la situation des chrétiens dans le sud des Philippines, ce pays à plus de 95% chrétiens, qui subissent toujours les affres qu’engendre la montée du radicalisme islamique dans le sud du pays. Des villages entiers de chrétiens y vivent sous le règne de la terreur et de la charia.
À cause de la violence islamique, presqu’un million d’hindous ont dû quitter le Cachemire. Au Bangladesh, la population hindoue, déjà génocidée en 1973 (certains disent que ce génocide dépasse celui des arméniens), est aujourd’hui victime de lois injustes fondées sur les principes de la charia.
Une des principales racines du problème: l’islamisme financé par les pays du Golfe avec la complicité des pays nord-africain et des pays musulmans non arabes.
René Guitton suggère de poursuivre le dialogue. Il faut au contraire cesser de jouer la carte du dialogue interreligieux avec les tenants et adhérents de l’islam « politique », une « idéologie » politico-religieuse liberticide. Le Pape avait pourtant très bien compris, au début de son mandat, qu’il ne fallait plus dialoguer sur les fondements «religieux» avec le monde musulman et plutôt axer l’échange sur le respect des Droits de l’homme et la réciprocité. Que s’est-il passé depuis ?
Les conseillers du Pape ont repris le contrôle de la situation et se sont laissés charmer par une lettre de 138 vedettes du monde islamique dont plusieurs signataires ont tout sauf une feuille de route des plus reluisantes. Naïveté ou lucidité? Les conseillers du Pape qui poursuivent, malgré les faits démontrés par Guitton, la voie de l’applaventrisme et de l’apaisement font plus de tort aux chrétiens (et par défaut, à toutes les autres minorités non chrétiennes vivant en terre musulmane) que de bien. Est-ce une attitude vraiment chrétienne?
Au final, Raymond Ibrahim rajoute ceci:
« La sincérité d’une communauté et sa tolérance envers l’«Autre» se mesure à la manière dont elle traite les «Autres» qui sont sous son autorité. »
Un commentaire qui s’applique aussi aux enclaves que l’on retrouve partout maintenant en Europe, ces portions de quartiers qui sont dominées et gouvernées par les islamistes et qui appliquent les principes de la charia envers les non musulmans. Pensons à Malmo en Suède.
Le théologien George Weigel avait aussi ceci à dire sur l’attitude qu’il faut avoir lorsqu’on dialogue avec le monde musulman (qu’il soit local ou étranger):
« La liberté de conscience et la séparation des pouvoirs religieux et politiques seront au centre du dialogue islamo-chrétien (…). Nous devons développer une grammaire du dialogue avec l’islam. L’idéologie du djihad doit être combattue avec un ensemble de mesures, religieuses, intellectuelles, politiques, économiques, militaires. Sinon, cette idéologie avilissante pourrait emporter notre civilisation »
Une grammaire parce qu’effectivement les mots liberté, égalité, démocratie, liberté religieuse et de conscience, droits de femmes ne veulent pas dire la même chose et nous empêchent au final d’en arriver à des résultats mesurables et constructifs. Par exemple, Caroline Fourest nous rappelle que les islamistes développent une grammaire pour pleinement profiter des tribunes qu’ils ont à leur disposition (entre autres ces échanges islamo-chrétiens) pour dévier les intentions désirées par ces dialogues. Elle cite en exemple Tariq Ramadan qui « a dirigé – et en grande partie rédigé – un petit précis sur «la compréhension, la terminologie, le discours» destiné aux musulmans francophones. On peut y lire que l’objectif premier de ce travail consiste à «avoir un discours fidèle à nos références» tout en étant «compris». Un passage précise: «La fidélité à nos principes reste prioritaire.» Edité par les éditions Tawhid ».
Guitton doit aussi revoir ses chiffres et ses données sur la Turquie:
– Il y a 100 ans, les chrétiens faisaient 30% de la population turque, ils sont aujourd’hui 0,2% et victimes d’agressions répétées.
– On assiste plutôt à la montée de l’islamisme en Turquie, plutôt qu’à sa régression.
– Selon un récent reportage de TV5, le livre nazi « Mein Kampf » est encore sur la liste des Bestsellers, un phénomène qui trouble assez le gouvernement allemand pour qu’il fasse des pressions sur le gouvernement turque afin qu’on stoppe cette diffusion massive de ce livre-phare composé par Hitler.
Est-ce bien cela la « Turquie de nos rêves » qui prépare son entrée dans l’Union Européenne?
– Marc Lebuis
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