“Il n’y a pas que l’islamophobie basée sur l’ignorance qui dérange Astrolabe. Certains discours tenus à l’intérieur de la communauté musulmane les irritent aussi. Ils rejettent la victimisation et l’enfermement communautaire tout autant qu’ils refusent de nier leur religion afin de s’intégrer. « La position dans laquelle s’inscrit Astrolabe appelle les musulmans du Québec à assumer sans le moindre complexe leur identité musulmane et leur québécitude », peut-on lire dans les conclusions du mémoire.
Pour définir l’islam à la québécoise, Astrolabe aimerait que les grands organismes musulmans dialoguent entre eux. Cette discussion permettrait de dégager des positions communes dans cette communauté hétéroclite de 100 000 âmes, et peut-être même d’élire démocratiquement des porte-parole qui remplaceraient les leaders autoproclamés. « La communauté musulmane est loin d’être un bloc monolithique. Elle est faite de plusieurs ethnies, de chiites, de sunnites, qui suivent différents courants de pensée », note Akram Benalia.
Astrolabe, pour sa part, compte garder le cap pour promouvoir un islam québécisé. C’est d’ailleurs dans cette optique que ses membres continueront de fréquenter la cabane à sucre… tout en mangeant halal. « Mais nous le ferons en tenant compte des sensibilités des Québécois d’ascendance française », assure Nassima Mahia, membre de l’association.”