Propagande pro-hijab:
«Les femmes musulmanes qui refusent de porter le voile sont dominées par Satan.»
Après des tergiversations, Christine St-Pierre, ministre de la Condition féminine, s’est ralliée à la position de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) qui s’était prononcée, le 9 mai, contre l’interdiction du port du voile islamique dans la fonction publique. Rappelons qu’il n’y a présentement aucune loi régissant les signes religieux ostentatoires dans la fonction publique. Ils sont permis, sauf là où l’État peut démontrer qu’il y a contrainte excessive.
Dans un avis donné en septembre 2007, le Conseil du statut de la femme avait recommandé au gouvernement «d’affirmer la neutralité de l’État en interdisant au personnel de la fonction publique québécoise d’arborer des signes religieux ostentatoires dans l’exercice de leur fonction». La ministre St-Pierre s’est détournée de cet avis. C’est donc le statu quo.
Les partis d’opposition ont demandé au gouvernement de se dissocier de la position de la FFQ.
Pauline Marois, la chef de l’opposition, a cherché vainement la ministre St-Pierre (à droite) pour lui faire part de son mécontentement:
Caricature: Serge Chapleau, La Presse
Canoe: Christine St-Pierre accuse le PQ de nuire à la cause des femmes
Extraits:
Après avoir tergiversé la veille, Mme St-Pierre s’est en effet prononcée contre l’interdiction du port du voile islamique dans la fonction publique, les écoles et les hôpitaux.
Cette nouvelle controverse sur les accommodements raisonnables a soulevé, pour une deuxième journée de suite, des débats passionnés et émotifs à l’Assemblée nationale.
Saisissant la balle au bond, le député adéquiste Eric Caire a accusé la ministre de la Condition féminine d’avoir pris une position contraire aux objectifs recherchés par les militaires canadiens.
«Nos soldats meurent en Afghanistan pour permettre aux femmes d’aller à l’école puis de faire des choix dans leur vie, et ce que la Fédération des femmes a fait, c’est de désavouer ce que nos soldats font en Afghanistan», a-t-il argué.
Mais si elle soutient la lutte des femmes afghanes pour se libérer du joug de l’intégrisme, la ministre ne voit aucun problème à ce que les services publics québécois accueillent des travailleuses voilées.
Interdire le voile dans les institutions relevant de l’Etat serait, à ses yeux, faire montre d’intolérance.
«On ne peut pas forcer une personne à faire quelque chose qu’elle ne veut pas faire. Je pense que nous vivons dans une société tolérante et c’est ce que l’on veut, nous vivons dans une société ouverte, nous vivons dans une société accueillante, et c’est ça que les Québécois veulent de nous», a-t-elle analysé.
En se rangeant derrière la FFQ, la ministre tourne le dos au Conseil du statut de la femme.
Dans un avis remis en 2007, l’organisme recommandait au gouvernement d’interdire aux fonctionnaires et représentants de l’Etat d’arborer des signes religieux ostentatoires sur les lieux de travail.
Mais pour autant qu’elle respecte les «valeurs fondamentales» du Québec, une personne est parfaitement libre d’afficher ou non son appartenance religieuse sur les lieux de travail, estime Mme St-Pierre.
«C’est un débat important, mais la primauté du droit, l’égalité entre les hommes et les femmes et la séparation de l’Église et de l’État, voilà les valeurs fondamentales», a-t-elle dit.
Voir aussi:
La femme musulmane non voilée risque l’enfer