La dernière chronique de Jacques Brassard porte sur la décision de la Commission canadienne des droits de ne pas enquêter la plainte de Marc Lebuis contre l’imam montréalais al-Hayiti (ici). L’imam a réagi à la décision de la Commission en disant (ici) que certains extraits de son livre ont été cités hors contexte. Il a toutefois précisé que ses enseignements représentent l’islam orthodoxe et qu’ils sont basés sur les textes de l’islam et les écrits de tous les savants des quatre grandes écoles de jurisprudence islamique.
Lisez aussi l’édito de Point de Bascule sur la décision de la Commission (ici).
Le Quotidien
Opinion, mercredi, 24 décembre 2008, p. 11
Chronique
Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté…
Brassard, Jacques
Il s’appelle Abou Hammaad Sulaiman Dameus Al Hayati. Ouf! C’est un imam montréalais. Un intégriste. Un fondamentaliste. Il a écrit un livre intitulé: «L’Islam ou l’intégrisme, à la lumière du Coran et de la Sounnah». Prenant connaissance de l’ouvrage, l’éditeur de Point de bascule, Marc Lebuis, a déposé, en avril dernier, une plainte contre l’imam pour propagande haineuse en vertu de l’article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne. M. Lebuis alléguait en preuve que les écrits du gentil imam étaient haineux et méprisants envers les homosexuels, les mécréants (les non-musulmans), les femmes, les Juifs, les Québécois. Ça fait pas mal de monde!
Femme asservie
Les citations de l’ouvrage de l’islamiste sont on ne peut plus explicites. En voici quelques-unes tout imprégnées de haine et de mépris… Sur les homosexuels: ils méritent d’être «anéantis». En rasant le village gai, peut-être? Sur les mécréants (les Chrétiens): «Ils vivent comme des bêtes», «ils sont pervers, adorent la perversité». Vraiment pas fréquentables! Sur la femme: «L’homme est plus complet dans son intellect et dans sa mémoire que la femme». Ou, encore: «La femme voilée est une lumière dans les ténèbres du 20e siècle». Femme asservie, femme lumineuse, que Françoise David se le tienne pour dit! Sur les Juifs: [Ils] répandent la corruption et le désordre sur la Terre. Sur la démocratie: «La liberté est un principe qui est étranger et contraire à l’Islam et, donc, par conséquent, faux». Sur cette base, essayez d’en arriver à des accommodements raisonnables! Et ce ne sont là que quelques échantillons…
Quelle fut la réponse de la Commission canadienne des droits de la personne à cette plainte? Rejetée! Pourquoi? Les passages du livre «ne semblent pas promouvoir la haine et le mépris». Donc, pas d’enquête. Le plaignant en tire la conclusion suivante (le Devoir, 17 décembre): «Si vous faites partie d’une minorité, vous pouvez en toute impunité tenir un discours haineux et méprisant envers la majorité».
La remarque de M. Lebuis ne doit pas toutefois laisser entendre que toutes les minorités religieuses s’efforcent, à la fois, d’imposer leurs credos et leurs valeurs et d’établir leur domination sur la société dans laquelle elles s’incrustent. Car, s’il est vrai qu’il y a des intégristes dans toutes les religions (c’est-à-dire des pratiquants rigoureux), il n’y a que les islamistes qui veulent soumettre tous les mécréants à la charia et qui adhèrent au devoir du Jihad (guerre sainte). Vous ne verrez pas des catholiques ou des juifs fondamentalistes porter des ceintures d’explosifs, recourir au terrorisme et massacrer des innocents au nom de leur foi. Seuls les islamistes tuent, torturent, et décapitent en guise d’hommage à leur dieu. Leur intégrisme est tout à fait spécifique et singulier, il nous faut bien le reconnaître.
Pas des cas isolés
En fait, il n’y a qu’un islamiste jihadiste qui puisse proclamer, à l’instar du Cheikh Omar Bakri Mohammed, devant une foule à Londres: «Le jihad est un devoir, une lutte et une obligation. Nous ne prendrons pas de repos avant que la bannière d’Allah, le drapeau de l’Islam, ne soit hissé sur le 10 Downing street» (résidence du Premier ministre de Grande-Bretagne). Ne croyez surtout pas que le cas de l’imam Al Hayitri et celui du Cheikh Omar soient des cas isolés. Ce sont tout simplement des cas «révélés». À toutes fins utiles, dans toutes les mosquées d’Occident, des imams incendiaires prêchent le même islam vindicatif, obscurantiste, radical, macérant dans la haine des Juifs et de l’Occident, vomissant la démocratie et la liberté. Et, pour tout dire, la Commission canadienne des Droits trouve tout cela bénin, inoffensif et, au fond, insignifiant.
En somme, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le jihad, ce n’est pas seulement la guerre en Afghanistan et les massacres de Musulmans en Irak ou en Algérie; ce n’est pas uniquement des attentats terroristes partout à travers le monde (de New York à Bombay, de Londres à Madrid, de Jakarta à Islamabad), c’est aussi, selon Pierre-André Taguieff, dans son livre incontournable sur la judéophobie, une «guerre culturelle au sein des pays occidentaux par des prédicateurs proches des frères Musulmans ou des milieux wahhabites, soutenus par une multitude d’associations pratiquant le prosélytisme».
Objectif
Leur objectif est d’abord d’empêcher l’intégration des populations issues de l’immigration par un endoctrinement islamiste les mettant à l’écart de la société globale, ensuite, de favoriser la création de réseaux de soutien et de groupes de militants fanatiques prêts à tuer et à sacrifier leur propre vie pour la cause.
Et ne vous croyez pas à l’abri de cette stratégie et de ce processus d’islamisation. En Europe, c’est devenu une menace réelle. Il y a même déjà des États musulmans: Bosnie, Kosovo. Dans plusieurs autres pays (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Pays-Bas, etc.), l’islamisation de la société a atteint un point critique. Ce que révèlent les diatribes haineuses de l’imam montréalais, c’est qu’elle est aussi en cours au Canada.
Joyeux Noël quand même!
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