Cette émission a été présentée sur le réseau français Arte.tv le 10 décembre.
Un message islamolucide: comment, un accommodement à la fois, on implante les exigences de l’islam dans le code source qui charpente une société.
Résumé affiché sur Arte.tv
Quand la république se voile la face
Un mariage annulé pour absence de virginité, un musulman laïc enterré selon les rites islamiques à la demande de son ex-compagne… La laïcité serait-elle en danger en France ? Enquête exclusive auprès d’organisations et d’élus qui s’arrangent avec un des grands principes de la République.
Selon un sondage IFOP, 64 % des Français pensent que la laïcité est aujourd’hui en danger. Et ils pourraient peut-être avoir raison. Pour évaluer la réalité du recul républicain, le réalisateur Ted Anspach lève le voile sur les pratiques illégales de certains élus locaux, de droite comme de gauche.
Certains n’hésitent plus à distribuer les subventions aux organisations religieuses fondamentalistes afin d’acheter la paix sociale. Le maire de Roubaix, René Vandierendonck – interrogé ici – a même financé un bus pour que les jeunes des quartiers puissent participer à un rassemblement de musulmans radicaux en région parisienne. Et ceux qui se sont élevés contre ces pratiques sont menacés !
À Lille, un espace a été réservé aux femmes dans une piscine municipale. Une décision non confessionnelle, selon la maire Martine Aubry, qui pourtant s’empêtre dans les contradictions.
Le réalisateur a pu suivre en «caméra embarquée» des membres d’organisations religieuses lors de leurs tractations avec les élus locaux et des directeurs de divers équipements ou institutions. Ces petits arrangements avec la laïcité peuvent paraître anodins ; cumulés, ils forment un tableau inquiétant. D’autant que certaines organisations disposent d’une machine de guerre redoutable, grâce à des associations mères londoniennes protégées par le système du Royaume-Uni. Un pays dont le réalisateur pointe ici les dérives en s’introduisant dans un tribunal islamique obéissant à la Charia, installé officieusement en plein coeur de Londres, où une jeune femme attend le verdict d’un imam. Un avant-goût de ce qui attend la France ?
(France, 2008, 45mn)
ARTE F
Réalisateur: Ted Anspach
Producteur: Doc En Stock
Commentaire du français Yvan Rioufol : Islam: paroles libres sur Arte, le 10 décembre 2008
Alors que le critique de l’idéologie islamiste se heurte aux accusions de racisme, d’islamophobie, d’exagération ou de fantasme, je veux saluer l’émission consacrée, hier soir (mardi) sur Arte, au «retour du prosélytisme religieux, islamique principalement», comme l’a précisé le journaliste et réalisateur Daniel Leconte, en introduction à deux reportages: «Quand la République se voile la face» et «L’Europe est-elle chrétienne ?». Le politiquement correct qui assure que l’intégrisme n’affecte pas plus l’islam que les autres religions, n’est pas sorti indemne de cette soirée. Si les extrémismes juif et chrétien ont été abordés, ils restent en-deçà de «l’islam conquérant», ainsi décrit par Antoine Sfeir.
C’est la première fois, à ma connaissance, que l’audiovisuel public, d’habitude si pantouflard et bien pesant, a été si loin dans l’examen factuel des problèmes posés par la doctrine islamique à la république laïque. Les «accommodements raisonnables» de certaines municipalités, qui sous prétexte de consensus laissent entrer des considérations religieuses dans la sphère publique (piscines réservées aux femmes, repas végétariens pour tout le monde, voyages confessionnels subventionnés, etc) sont autant de victoires pour les fondamentalistes. «Le résultat, nous l’attendons à long terme», dit l’un d’eux.
Les femmes sont les plus courageuses pour s’opposer à ces dérives, souvent dénoncées ici. La laïcité a été défendue par Elisabeth Badinter, qui a fait le procès de l’accusation abusive en islamophobie. Mais c’est Seyran Atès, allemande qui se définit comme musulmane séculière et sunnite, qui a été la plus catégorique, en se disant prête à quitter l’Europe si celle-ci devait s’islamiser. Parlant des musulmans modérés, elle a fait remarquer que cette «majorité silencieuse» pouvait être utilisée comme «un mouvement politique qui veut modifier l’ordre des sociétés». Puissent ces paroles libres réveiller les dormeurs…