«Si le présumé terroriste Momin Khawaja, qui subit présentement son procès à Ottawa, est aussi coupable que les procureurs du Ministère public le disent, il faudra répondre à une question importante: M. Khawaja, un consultant en logiciels auprès du ministère des Affaires étrangères, était-il un infiltrateur?»
Pour une mise en contexte sur le procès Khawaja, lisez Le procès Khawaja à Ottawa : Bienvenue à Djihadiland et aussi “Les kuffars (infidèles) sont des traîtres”, selon le présumé terroriste Khawaja
David Harris est président de Democracy House, et un avocat impliqué dans les questions de sécurité nationale. Il est avocat conseil pour la Coalition canadienne pour les démocraties et un ancien haut fonctionnaire du SCRS.
The enemy within, par David Harris, The Ottawa Citizen, le 26 juin 2008
Si le présumé terroriste Momin Khawaja, qui subit présentement son procès à Ottawa, est aussi coupable que les procureurs du Ministère public le disent, il faudra répondre à une question importante: M. Khawaja était-il un «Naji»?
Au milieu des allégations au procès, des détails du dossier de la Cour et des objections de la défense, des questions surgissent à propos du statut de consultant auprès du ministère des Affaires étrangères occupé par M. Khawaja au moment de son arrestation. Les procureurs allèguent que le consultant en logiciels a utilisé son accès au ministère pour envoyer un flux d’emails à des confédérés à l’étranger – en d’autres termes, que des ressources fédérales ont été utilisées pour faire avancer des complots terroristes.
Les autorités disent également que M. Khawaja aurait utilisé des documents de voyage privilégiés du ministère des Affaires étrangères pour voyager pour ses «missions». Et qu’il aurait suggéré d’utiliser les services de courrier spéciaux du Ministère pour envoyer du matériel pour des bombes à des associés étrangers, dans l’apparente conviction qu’un imprimatur du gouvernement sur les envois évite l’inspection des douanes.
Les initiés peuvent faire beaucoup de dommages dans des établissements sensibles du gouvernement et du secteur privé. Des agences d’intelligence aux banques, l’histoire regorge d’exemples d’infiltrateurs ayant sapé les systèmes informatiques, retirant de l’argent ou dévoilant des secrets. Vous souvenez-vous de la Barings Bank? De Kim Philby?
Il faut donc poser des questions. Si, pour les fins du débat, M. Khawaja travaillait contre les Canadiens et leurs alliés, quel accès avait-il au personnel du Ministère, aux dossiers électroniques, aux communications et systèmes de cryptage qui y sont associés? D’abord, qui l’a recommandé et qui l’a engagé? Un ami? Si la version du gouvernement est correcte, pourquoi un consultant en logiciel serait-il si confiant d’avoir accès au service spécial de courrier? Avait-il un réseau d’amis au Ministère? On en est au début et il n’y a pas de réponse définitive.
Mais il faut se poser ces questions chaque fois qu’on soupçonne une violation de la sécurité par un islamiste radical ou extrémiste, et voici pourquoi: les islamiques extrémistes et subversifs mettent beaucoup d’emphase sur l’infiltration des structures sociales, politiques, économiques et de l’appareil de sécurité des nations ciblées, comme le Canada, avec comme objectif de manipuler et démanteler leur infrastructure.
L’an dernier, le procès dramatique de la Holy Land Foundation au Texas a confirmé ce point. Là, les procureurs américains ont braqué la lumière sur des documents stratégiques secrets saisis de sources extrémistes liées aux Frères musulmans. Cette organisation mondiale de subversion est le front duquel surgissent plusieurs groupes de façade islamiques radicaux en Amérique du Nord et d’organisations représentatives, dont plusieurs ont été récemment désignées comme co-conspirateurs par le ministère de la Justice des États-Unis – et dont certaines, étonnamment, ont été engagées périodiquement pour des fins de «sensibilisation» interconfessionnelle par des officiels et des fonctionnaires du gouvernement qui ne se doutaient de rien.
Le document vedette dans le procès américain a été le plan de 1991, un projet à long terme des Frères musulmans de renverser et faire s’effondrer les États-Unis et ses infrastructures politiques, économiques et autres infrastructures comme préparation en vue de parvenir à une islamisation radicale forcée de ce pays, et d’autres.
Grâce à une combinaison maléfique d’immigration, d’intimidation, de guerre psychologique et de subterfuges, les Frères musulmans proposaient de «coloniser» les États-Unis, d’infester son infrastructure, et de s’appuyer sur l’ouverture de la société, les libertés constitutionnelles et des opérations d’influence pour procéder à partir de là: «Le processus de colonisation est un «processus de djihad civilisationnel», dit le mémorandum, ajoutant, de manière inquiétante, «par tous les moyens».
Les Frères, poursuit le mémorandum, «doivent comprendre que leur travail en Amérique est une sorte de grand djihad poursuivant l’élimination et la destruction de la civilisation occidentale de l’intérieur et le sabotage de sa déplorable maison par ses propres mains et les mains des croyants afin qu’elle soit éliminée et que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions».
Plus récemment, Abu Bakr Naji, un penseur stratégique opérationnel de al-Qaïda, a expliqué la priorité. Les islamistes radicaux doivent «infiltrer leurs adversaires et leurs compagnons de voyage et établir un solide appareil de sécurité» pour soutenir le mouvement clandestin maintenant, et, plus tard, l’Etat islamique théocratique en résultant. «Nous devons infiltrer les forces de police, les armées, les différents partis politiques, les journaux, les groupes islamiques, les compagnies pétrolières … les sociétés de sécurité privées, les institutions civiles sensibles, etc.»
«Cela», conclut M. Naji, «a commencé il y a plusieurs décennies, mais nous avons besoin d’intensifier nos efforts compte tenu des récents développements».
En effet, des organisations inspirées des Frères musulmans ont été mises en place sur ce continent dès les années 1960, et beaucoup plus tôt ailleurs. À l’heure actuelle, il ne fait guère de doute que de nombreux «Hommes Naji» – et femmes – sont infiltrés en Occident, et les récents développements sont préoccupants:
– Un officier de police dans le nord des Etats-Unis aidant un présumé terroriste à sa mosquée à identifier les véhicules de surveillance fédérauxs;
– Un opérateur américain du 911 menant des recherches illégales de personnes sous surveillance et d’autres recherches dans les bases de données, et communiquant les résultats, illicitement;
– Et les questions sur les sympathies djihadistes chez certaines personnes dans le FBI et la CIA, le Département d’État des États-Unis et le corps des aumôniers militaires musulmans, la Maison-Blanche, le Homeland Security, l’US Air Force, Guantanamo, et le Bureau fédéral des prisons. (Pour plus de détails voir cet éditorial du Investor’s Business Daily sur le sujet: http://www.ibdeditorials.com/IBDArticles.aspx?id=280367130714172)
Les Canadiens doivent se prémunir contre l’infiltration du gouvernement, des entreprises et des infrastructures connexes. Les objectifs opérationnels de M. Naji rendent pressant le besoin de faire une évaluation réaliste quant à la fiabilité de ceux qui sont employés dans l’armée et les bureaux de sécurité, dans l’énergie nucléaire et les salles de contrôle du réseau électrique, et dans les laboratoires de recherches virologiques et biochimiques – même ceux ayant une influence sur les politiciens et les décideurs.
Nous ne pouvons pas deviner l’issue du procès Khawaja, mais peut-être la preuve du travail de M. Khawaja au sein du gouvernement encouragera-t-elle un débat qui est dû depuis longtemps au Canada sur une stratégie de contre-infiltration. Nous devons commencer dès maintenant, alors que la paix relative permet de le faire d’une manière ordonnée, équilibrée et efficace.
Voir aussi:
Grande-Bretagne – Infiltration d’islamistes extrémistes au cœur du gouvernement
Coup de théâtre au Pentagone – L’infiltrateur Islam est démasqué et licencié !
Un ministère des affaires islamiques à l’intérieur du ministère des affaires étrangères du Canada ?
Des lobbies musulmans façonnent la politique étrangère canadienne
Canada – Coïncé au Soudan, un Canadien soupçonné d’appartenir à Al-Qaeda poursuit Ottawa
Somalie – Un insurgé islamiste canadien aurait été abattu
Comment on devient djihadiste – le combat existentiel contre l’Occident