NATIONS UNIES – Louise Arbour devrait annoncer dans les semaines à venir qu’elle ne sollicitera pas un deuxième mandat de quatre ans en tant que Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
L’ancienne juge de la Cour suprême du Canada a été choisie pour ce poste par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, mais son successeur, Ban Ki-moon, a retiré un certain nombre de hauts gradés après qu’il a pris la barre l’an dernier.
(…)
La fin du terme de Mme Arbour le 30 juin offre la première occasion pour M. Ban Ki Moon de désigner son propre candidat – officiellement le poste est comblé par les 192 États membres de l’ONU.
Le départ imminent de Mme Arbour survient alors qu’elle vit de plus en plus de frustrations en raison des tentatives par un puissant groupe de pays parmi les 47 membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en vue d’étendre leur influence sur son bureau officiellement indépendant.
En tête de lice figurent l’Algérie, la Chine et Cuba, mais toutes les parties concernées ont un mauvais dossier en matière de droits de l’homme. Leur but, disent les observateurs, est d’essayer de gagner le plus de contrôle possible sur qui est embauché et le travail qu’ils accomplissent. Cela fait partie d’une campagne plus large qui les a vus structurer les règles du Conseil de sorte que seul Israël peut facilement faire l’objet de critiques lorsque le Conseil – dont le Canada est membre – se réunit. Les pays arabes et musulmans ont fait des pressions pour qu’Israël soit l’exception.
«Lors d’une réunion le mois dernier entre les représentants gouvernementaux et Mme Arbour, les diplomates occidentaux ont été surpris par la demande effrénée de gouvernements non démocratiques pour saper l’indépendance du Bureau du Haut Commissaire», a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif du groupe de surveillance UN Watch qui, comme le bureau de Mme Arbour et celui du Conseil, est basé à Genève.
«L’intention de Mme Arbour de quitter souligne le durcissement du climat d’intimidation au sein du système des droits de l’Homme des Nations Unies, qui fait partie d’une campagne globale des régimes répressifs au Conseil des droits de l’homme pour éliminer l’examen de leurs exactions».
«Un porte-parole des Nations unies a déclaré mercredi que Mme Arbour, 61 ans, envisage de bientôt rendre publiques ses intentions, mais une source proche de l’ONU a déclaré qu’elle avait décidé de ne pas continuer pour un autre mandat», rapporte l’agence Reuters de Genève.
L’Assemblée générale a approuvé massivement Mme Arbour en 2004, mais elle a dû faire face à des critiques croissantes ces derniers mois pour certaines des positions qu’elle a prises.
Elle a suscité une tempête de protestations le mois dernier quand elle a publié une déclaration saluant le lancement d’une nouvelle charte arabe des droits de l’homme qui s’est avérée promouvoir l’élimination du sionisme.
(…)
Voir aussi:
Iran – Louise Arbour joue le jeu des islamistes
L’ONU contre les droits de l’Homme – le drame ignoré des grands médias
Le Canada dit non à Durban 2, vu le « cirque » de Durban 1
Inversion morale à l’ONU – La civilisation peut-elle survivre ?