Rappelons que le Canada a refusé de participer à la conférence Durban 2 qui doit se tenir à Genève en avril. Lire: Le Canada dit non à Durban 2, vu le « cirque » de Durban 1. La liberté d’expression sera un enjeu majeur de cette conférence, l’Organisation de la conférence islamique cherchant à introduire en droit international une définition d’islamophobie qui englobe toute critique de l’islam radical et des actes posés par des musulmans.
Durban II : une équipe d’ARTE interdite de tournage
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Depuis le 21 janvier, la journaliste Caroline Fourest et le cameraman Xavier Liberman préparaient à Genève une émission sur les débats menés à l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. Et ce, pour la chaine franco-allemande ARTE.
Pour ce faire, l’équipe suivait une séance publique consacrée au projet de déclaration pour la conférence mondiale de suivi “Durban II” contre le racisme, prévue en avril à Genève.
Le lendemain, soit jeudi 22 janvier en milieux d’après midi, le président de la réunion, le diplomate russe Yuri Boychenko, leur a donné l’ordre de stopper le tournage à la demande de deux groupes régionaux. Selon des sources diplomatiques présentes dans la salle, il s’agirait des groupes africain et asiatique. L’Agence France Presse (AFP) mentionne, elle, plus particulièrement l’Organisation de la conférence islamique (OCI) dont les membres font partie à la fois du groupe asiatique et africain.
L’interdiction est tombée, alors que les débats devenaient très vifs sur la question de la liberté d’expression et de la diffamation des religions, deux points extrêmement sensibles du projet de déclaration finale de la conférence où s’affrontent les Etats occidentaux et musulmans.
L’équipe de télévision est rentrée à Paris avec la promesse de recevoir prochainement une explication écrite du président Boychenko.
Après consultation des groupes régionaux, Yuri Boychenko est revenu ce vendredi sur sa décision en déclarant que les journalistes pouvaient continuer de faire leur travail.
Rappelons que le Canada et Israël ont annoncé qu’ils boycotteraient la conférence de suivi, qui doit se tenir à Genève du 20 au 24 avril. Les Etats-Unis qui avaient boycotté la conférence de Durban en 2001 ne participent pas officiellement aux travaux préparatoires de la conférence. Mais ils peuvent encore intégrer la conférence.
D’autres pays européens pourraient se retirer, si l’universalité des droits de l’homme est remise en question, si la diffamation des religions devient une limite à ces droits et si la déclaration finale se focalise sur le conflit israélo-palestinien.
Voir aussi:
L’enjeu de Durban II : la liberté d’expression, par Mark Dubowitz, Wall Street Journal
La vision différentialiste des droits de l’Homme promue par l’ONU, par Caroline Fourest