Le blog Bivouac-ID rapporte l’histoire abracadabrante du mollah Krekar, qui pourrait tout aussi bien se passer chez nous. Ce terroriste no 1 de la Norvège, un réfugié irakien, a été déclaré inexpulsable vers son pays d’origine où il risque de subir une violation de ses droits humains. Les droits humains d’un individu indésirable sont protégés, lui laissant la liberté de prêcher l’anéantissement des droits fondamentaux d’autrui.
L’affaire Krekar exaspère les Norvégiens au plus haut point. Elle a ouvert les yeux à de nombreux citoyens sur la dangerosité de l’idéologie islamique et sur la stupidité des procédures d’attribution de l’asile politique. Le mot d’ordre des partis d’opposition et de tous les défenseurs de la démocratie à propos de Krekar est « Envoyez Satan hors de Norvège ! ».
Le mollah Krekar est l’auteur d’une déclaration reproduite par Mark Steyn dans son livre America Alone, et reprise par le magazine Macleans. Cette déclaration est au centre de la plainte pour «islamophobie» portée par le Congrès islamique du Canada devant plusieurs commissions des droits de la personne. Les plaignants reprochent à Steyn et Macleans d’avoir reproduit les paroles suivantes « manifestement islamophobes » du mollah Krekar : «Il suffit de regarder l’évolution au sein de l’Europe, où le nombre de musulmans se multiplie comme des moustiques».
Une bien triste affaire secoue la Norvège et fait la une de la presse nationale (journal Aftenposten). La Norvège n’expulsera pas le mollah terroriste Krekar, un kurde irakien qui vit dans le pays depuis 1991. Krekar est un admirateur de Ben Laden, qu’il a nommé «le joyau de l’islam». Il a entre autres, maintenu des sites djihadistes sur le web, défendu l’assassinat de soldats australiens en Iraq, et menacé la Norvège si il était expulsé. Bref, un individu éminemment dangereux.
Bivouac-id résume pour vous les épisodes d’une pénible affaire, une preuve de plus que les démocraties occidentales se trouvent, face à l’islamisme, ligotées par les règles qu’elles se sont elles-mêmes fixées.
1991
Krekar arrive en Norvège comme membre d’un ‘quota’ de réfugies politiques. Il s’installe à Oslo et fait venir sa famille grâce au regroupement familial. Dès que sa famille a reçu des passeports de résident en Norvège, ils retournent en Irak. Son épouse et ses quatre enfants sont aujourd’hui des citoyens norvégiens.
1994
Krekar fonde la communauté Vision islamique en Norvège. Il devient imam. La communauté a une mosquée à Oslo jusqu’en 1998.
1991-2001
Bien qu’ayant le statut de réfugie politique en Norvège, Krekar voyage régulièrement en Irak dans les années 1990 pour organiser un mouvement militant islamiste dans le Kurdistan irakien. L’objectif est l’instauration d’un état islamique.
2001
Ansar al’islam est fondé, avec Krekar comme chef. Ce mouvement est accusé de tenir des camps d’entraînement pour Al Qaida; il est férocement opposé aux deux mouvement kurdes principaux, le PUK et le KDP.
27 août 2002
La population norvégienne découvre le mollah Krekar quand la chaîne télévisée nationale NRK passe un documentaire sur Krekar et Ansar al-Islam. Un débat s’ouvre dans la société norvégienne. Krekar prétend qu’il n’est plus le leader du mouvement.
12 septembre 2002
Krekar est arrêté et incarcéré lors de son voyage de retour d’Iran, lors de son escale aux Pays-Bas. Les Pays-Bas reçoivent une demande d’extradition de la Jordanie, pour son implication dans un trafic de stupéfiants. Les avocats de Krekar prétendent que les USA sont à l’origine de cette demande d’extradition.
Novembre 2002
Les Pays-Bas refusent l’extradition et renvoient Krekar en Norvège.
Fevrier 2003
La ministre des affaires communales Erna solbard (parti de la droite libérale ‘Høyre’) décide que Krekar doit officiellement être expulsé de Norvège, à cause de ses infractions au statut de réfugie politique, et pour des raisons de sécurité nationale, mais la décision n’est pas appliquée.
20 mars 2003
Krekar est arrêté et emprisonné, sur la base des nouvelles lois anti-terrorisme. La justice le libère, faute de preuves, mais la police économique poursuit son enquête pendant un moment. En avril, il est libéré.
30 octobre 2003
En secret, la police économique reprend son enquête, et le place sous surveillance.
25 novembre 2003
Le ministère de la justice estime que la Jordanie n’a pas fourni de preuves suffisantes dans les accusations d’implication dans le trafic de drogues, et décide que Krekar ne sera pas extradé vers la Jordanie.
Décembre 2003
Plusieurs journaux internationaux présentent Krekar comme le vrai chef du mouvement Ansar al-Islam.
2 janvier 2004
Krekar est arrêté, sur la base de l’enquête menée par la police économique depuis octobre. Il est accusé de complicité dans une tentative de meurtre et d’attentat-suicide.
14 janvier 2004
Krekar perd un procès contre Carl I Hagen, chef alors du parti nationaliste de droite (Parti du Progrès) qui l’avait traité de terroriste dans une interview.
2 févier 2004
La détention préventive de Krekar est allongée de 4 semaines, avec contrôle de son courrier et de ses visites.
17 fevrier 2004
Il est libéré.
22 avril 2005
Krekar sort un livre « Avec mes propres mots » dans la maison d’édition norvégienne Aschehoug.
2 juin 2005
Il est à nouveau arrêté, mais les accusations sont levées le 15 juin et il est relâché.
29 septembre 2005
Suite à une plainte civile où Krekar poursuit l’état norvégien, la cours de cassation décide que l’extradition de Norvège est valide.
22 novembre 2006
Cette décision est confirmée en appel.
1 décembre 2006
Le nom de Krekar apparaît sur la liste des terroristes de l’ONU.
9 octobre 2007
L’extradition de Krekar passe à la cour de cassation.
Avril 2008
La Norvège abandonne les pourparlers avec le gouvernement irakien pour renvoyer Krekar dans son pays d’origine. Ces pourparlers ont débuté en 2005 ; la Norvège voulait des assurances de l’Irak que Krekar ne serait ni torturé ni condamné à mort pour son implication dans des actes terroristes au Kurdistan. Cette assurance est requise par l’UE, selon les règles prises par l’UE en matière de droits de l’homme ; en cas de non-respect de ces règles, la cour de justice de Strasbourg peut condamner le pays expulseur.
Ces pourparlers n’ont rien donné, malgré les contacts entre le ministre norvégien de l’intégration, Bjarne Håkon Hanssen et le coordinateur antiterroriste de l’U.E. Gilles de Kerchove (de nombreux pays européens connaissent de tels problèmes d’extradition inapplicables de terroristes).
Dans l’état actuel des choses, le mollah Krekar est donc libre d’aller et venir à sa guise en Norvège. Le ministre norvégien de l’intégration précise que la police fera en sorte de protéger la population norvégienne des possibles conséquences de la présence de cet individu… A partir de 2010, de nouvelles lois en matière d’immigrés condamnés à l’expulsion mais inexpulsables permettront sans doute de les placer sous surveillance et de limiter leurs déplacements à l’intérieur de la Norvège. Ce n’est pas actuellement le cas.
L’excellent blog anglophone Gates of Vienna présente également cette info.
Enfin, pour ceux qui se désolent de cette nouvelle, une petite lueur d’espoir : je vous assure que l’affaire Krekar exaspère les Norvégiens au plus haut point. Le mot d’ordre des partis d’opposition et de tous les défenseurs de la démocratie à propos de Krekar est « Envoyez Satan hors de Norvège ! ». Dans un pays qui n’est pas (encore) touché directement par le terrorisme, cette affaire a ouvert les yeux à de nombreux citoyens sur la dangerosité de l’idéologie islamique et sur la stupidité des procédures d’attribution de l’asile politique.
Voir aussi:
Norvège- Mollah expulsé, menaces de représailles
Norvège – Interdiction de faire exciser une fille à l’étranger
Malmo en Suède : la tolérance des Suédois au point de rupture
Kadhafi dénonce la falsification de la Bible et de la Torah et traite les Scandinaves de “malades”
Congrès islamique du Canada (CIC) contre Macleans – Réfutation de Steyn