Les Tunisiens iront voter le 23 octobre 2011 pour élire une Assemblée constituante. Le gouvernement tunisien a inclus le Canada dans une circonscription électorale extraterritoriale identifiée comme celle des deux Amériques et du reste de l’Europe. Mohamed Zrig sera candidat pour représenter le Canada.
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Les Tunisiens iront voter le 23 octobre 2011 pour élire une Assemblée constituante. Le gouvernement tunisien a inclus le Canada dans une circonscription électorale extraterritoriale identifiée comme celle des deux Amériques et du reste de l’Europe. La France, l’Italie et l’Allemagne constituent des circonscriptions distinctes. La liste des candidats qui cherchent à se faire élire pour représenter la circonscription comprenant le Canada est disponible sur le site de l’organisme tunisien responsable de superviser les élections.
Le parti islamiste Ennahda qui applique le programme des Frères Musulmans en Tunisie présente Mohamed Zrig vivant au Canada et Firdaous Oueslati (Pays-Bas) pour représenter cette circonscription électorale.
Facebook d’Ennahda (Nahdha Amériques et Europe)
Plusieurs Tunisiens s’inquiètent de ce que l’avenir leur apportera si l’élection du 23 conduit à la domination de leur pays par les islamistes. En 2002 et 2003, Mohamed Zrig, qui représente les Frères Musulmans à cette élection, a participé à deux grèves de la faim pour supporter Radhia Nasraoui alors qu’elle faisait campagne pour faire libérer son mari emprisonné.
Aujourd’hui, Radhia Nasraoui se retourne contre l’organisation de Zrig et les autres islamistes et les condamne comme une menace aux droits des femmes tunisiennes.
Le ministre des Affaires étrangères opposé à l’inclusion du Canada dans une circonscription tunisienne extraterritoriale
Le 22 septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a indiqué dans un communiqué qu’il s’opposait à l’inclusion du Canada dans une circonscription tunisienne extraterritoriale car cela portait atteinte à la souveraineté canadienne :
« Le Canada espère que les ressortissants tunisiens au Canada auront la possibilité de voter à ces élections même s’ils sont hors du pays. Nous avons accordé ce droit à 12 autres pays cette année. »
« Nous avons par contre mentionné à la Tunisie que nous désirons qu’elle évite de créer une circonscription électorale qui inclurait le Canada. Personne ne devrait représenter le Canada — ou une partie du Canada — dans une assemblée étrangère élue. »
« Cette politique ne s’applique pas seulement à la Tunisie. C’est une question de souveraineté canadienne. »
Le 18 octobre 2011, l’Agence France-Presse annonçait que le Canada et la Tunisie en étaient venus à un compromis. L’ambassadeur tunisien au Canada, Mouldi Sakri, assura que les élus n’auront « aucun mandat pour éventuellement affirmer représenter le Canada dans une enceinte étrangère ».
Canoe.ca : Les Tunisiens du Canada pourront voter cette semaine 18 octobre 2011
Un proche de Mohamed Zrig, le journaliste Taïeb Moalla du Journal de Québec, avait critiqué la position initiale du Canada.
D’autres pays ont établi des circonscriptions électorales extraterritoriales dans le passé. Lors des élections de 2002 et 2007, l’Algérie a inclus le Canada dans une circonscription qui regroupait les Amériques, l’Asie et l’Océanie. Lors de ces deux élections, c’est un résident canadien, Rachid Boudjarane, qui représenta le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le parti des Frères Musulmans en Algérie. Il fut défait à chaque occasion. Point de Bascule est revenu sur les antécédents de Boudjarane en décembre 2010 lorsqu’il s’en est pris à la députée Monique Richard qui critiqua à l’Assemblée nationale le financement d’une école de Montréal contrôlée par les Frères Musulmans.
Lamine Foura, un autre résident canadien, s’était présenté comme candidat du Rassemblement national démocratique (RND) aux élections algériennes de 2007 contre Boudjarane.
Zrig toujours au Canada après vingt ans malgré le refus des autorités canadiennes de lui accorder le statut de réfugié
Le candidat d’Ennahda, Mohamed Zrig, est arrivé au Canada en 1992. À son arrivée, il demanda le statut de réfugié politique. Les autorités de l’immigration canadienne le lui refusèrent en invoquant qu’il s’était rendu complice d’activités terroristes en continuant de diriger le Mouvement de la tendance islamique (MTI devenu Ennahda) alors que des militants de son organisation perpétraient des attentats à la bombe, aspergeaient d’acide leurs adversaires politiques, etc.
Ayant échoué dans ses nombreuses tentatives d’obtenir le statut de réfugié politique de 1992 à 2003, Zrig tenta, sans plus de succès à partir de 2003, d’obtenir la résidence permanente. Dans les deux cas, toutes les demandes de Zrig ont été refusées en raison de son association avec l’organisation terroriste.
Le nombre de procédures entamées par Mohamed Zrig pour obtenir le statut de réfugié, puis la résidence permanente, est considérable. Nous les avons énumérées dans la troisième partie d’une chronologie intitulée Informations judiciaires plus loin dans le texte.
Avant d’aboutir au Canada en 1992, Zrig avait séjourné dans la Libye de Kadhafi et le Soudan de Tourabi. Rachid Ghannouchi, le leader du mouvement Ennahda auquel appartient Mohamed Zrig, et le Soudanais Hassan Tourabi, sont deux importants leaders du réseau international des Frères Musulmans.
Dans la cause X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR), on rappelle que Rachid Ghannouchi considère Hassan Tourabi « comme son maître et ami » (section 5.3.6) et que les deux hommes appartiennent à une Internationale islamiste (section 5.3.7).
Dans cette cause, on démontre également la proximité qui existe entre Tourabi et Ghannouchi en citant un article de l’Independent britannique (13 août 1993) qui mentionne qu’après avoir quitté la Tunisie, Ghannouchi utilisait un passeport diplomatique soudanais pour voyager.
Zrig était en toute sécurité dans le Soudan de Tourabi. Dans la cause de 2000 (section 5.3.20), les commissaires rappellent « qu’il n’y (a) aucune obligation pour le Canada d’être la “vache à lait” de tous les réfugiés à travers le monde spécialement lorsque d’autres pays (sont) en mesure d’accorder la protection au revendicateur ». C’était le cas du Soudan de Tourabi.
Aujourd’hui, la vie de Mohamed Zrig ne fait pas l’objet de menaces de la part des autorités tunisiennes. C’est confirmé par le fait que Zrig cherche à se faire élire à l’Assemblée constituante de son pays. Les raisons humanitaires que le Canada aurait pu avoir de ne pas l’expulser vers la Tunisie ne tiennent plus.
En conséquence, le gouvernement du Canada devrait expulser Mohamed Zrig du Canada comme il l’a fait avec son compatriote Saïd Jaziri en 2007.
Les candidats Mohamed Zrig et Jamel Jani : rivaux et collaborateurs
Plusieurs autres candidats à l’élection tunisienne vivent au Canada. Parmi ceux-ci, Jamel Jani représente le Parti démocrate progressiste (PDP). Wikipedia décrit ce parti comme étant « diversifié sur les plans idéologique et politique ».
Cyberpresse : Tunisiens à Montréal: comme un goût d’élections libres 15 octobre 2011
Même s’ils sont rivaux en vue de l’élection du 23 octobre, Mohamed Zrig et Jamel Jani collaborent fréquemment, notamment au sein de l’Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM). Zrig en est le secrétaire-général et Jani en est souvent le porte-parole. Ensemble, ils ont pris part à au moins trois grèves de la faim (2002, 2003 et 2004) pour protester contre la situation des droits de la personne en Tunisie.
En 2005, au nom de l’ADPM, Jamel Jani a pris la défense d’Abderraouf Hannachi, un ressortissant tunisien identifié dans le procès d’Ahmed Ressam aux États-Unis comme un recruteur pour al-Qaïda. C’est grâce au concours de Hannachi que Ressam s’était retrouvé dans les camps d’al-Qaïda en Afghanistan pour s’entraîner en vue d’un attentat terroriste aux États-Unis en 2000. L’opération avorta quand Ressam fut arrêté à la frontière canado-américaine dans un véhicule bourré d’explosifs.
US v. Ressam, 474 F. 3d 597 – Court of Appeals, 9th Circuit 2007
CBC News : Ahmed Ressam: The would-be millennium bomber 27 juillet 2005
Stewart Bell (National Post) : Tunisia convicts Montreal-based Qaeda suspect (La Tunisie condamne un suspect d’al-Qaïda basé à Montréal) 11 janvier 2005
En 2006, Jamel Jani conseillait Meili Faille, la critique bloquiste en matière d’immigration à Ottawa. À cette époque, Mohamed Zrig le contacta pour obtenir des informations sur son propre dossier d’immigration au Canada. Cette information est mentionnée dans une cause de 2009 impliquant Zrig.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 11)
Alors qu’elle était députée à Ottawa, Meili Faille a accepté de voyager aux Émirats arabes unis dans le but de faciliter l’ouverture d’un centre islamique opéré par la Muslim Association of Canada (MAC) au centre-ville de Montréal. La MAC représente les Frères Musulmans au Canada. Son voyage fut payé par la MAC. Après avoir été critiquée, Faille décida éventuellement de rembourser le coût de son voyage.
Maclean’s : Meili Faille’s Muslim Brotherhood junket (Le voyage de Meili Faille payé par les Frères Musulmans) 10 septembre 2010
Point de Bascule : Meili Faille s’engage à rembourser la MAC tout en blâmant Point de Bascule pour islamophobie 20 septembre 2010
Présentation de la chronologie
Point de Bascule présente une chronologie concernant Mohamed Zrig. L’information a été divisée en quatre sections :
Les renseignements biographiques concernant Mohamed Zrig proviennent de trois sources principales :
- Décision Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559;
- Courte biographie de Mohamed Zrig lue avant le débat des représentants de partis politiques tunisiens à Montréal 16 avril 2011 (vidéo à 19:15);
- Facebook d’Ennahda.
1957
Mohamed Zrig nait à Gabès en Tunisie le 29 août 1957.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 2)
1979
En octobre 1979, Mohamed Zrig commence ses études à la Faculté des sciences de l’Université de Tunis. C’est à ce moment qu’il débute ses activités syndicales et politiques.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 3)
Note: La courte biographie de Mohamed Zrig lue avant le débat de Montréal fait plutôt remonter son entrée à l’Université à 1978. (vidéo 19:25)
1981
Zrig abandonne ses études universitaires en sciences.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 5)
10 mars 1992 – 2 octobre 1992
Le 10 mars 1992, Mohamed Zrig quitte la Tunisie et séjourne en Libye du 10 au 30 mars 1992. Par la suite, il séjourne au Soudan jusqu’au 20 avril 1992, date à laquelle il retourne en Libye. Le Soudan et la Libye étaient impliqués dans le terrorisme dans les années ’80 et ‘90.
Mohamed Zrig quitte la Libye le 16 juin 1992, transite à Malte et en Autriche pour arriver en Allemagne le 23 juin 1992. Il y demeure jusqu’au 2 octobre 1992.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 13)
2 octobre 1992
Mohamed Zrig quitte l’Allemagne pour le Canada. À son arrivée, il réclame le statut de réfugié.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 13)
Avril 1993 ?
L’épouse de Mohamed Zrig et ses trois enfants arrivent au Canada et obtiennent le statut de réfugiés.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 3)
2. PARTICIPATION À DES ASSOCIATIONS
Mouvement Ennahda – Activiste terroriste et politique
1980
Selon le témoignage de Mohamed Zrig, c’est en 1980 qu’il devient sympathisant du Mouvement de la tendance islamique (MTI – le prédécesseur d’Ennahda), la section des Frères Musulmans en Tunisie. Zrig n’occupe pas immédiatement de fonctions particulières au sein du mouvement. Rapidement cependant, Zrig s’implique dans l’organisation et devient l’un de ses leaders.
Durant les années ’80 et ’90, alors que Zrig milite avec Ennahda, l’organisation multiplie les attentats terroristes pour provoquer la chute du gouvernement tunisien. La Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) a énuméré des activités terroristes d’Ennahda pour justifier son refus d’accorder le statut de réfugié à Mohamed Zrig :
« Utilisation de cocktails Molotov ;
« Acide projeté aux visages d’individus ;
« Agressions physiques dans les lycées et les universités ;
« Incendies de voitures ;
« Lettres de menaces ;
« Complot en vue d’assassiner des personnalités du gouvernement tunisien ;
« Tentatives d’incendies dans des facultés ;
« Attentat à la bombe de Sousse et Monastir le 2 août 1987 ;
« Incendies criminels de Bab Souika en février 1991 où il y a eu mort d’homme ;
« Attentat à la bombe en France en 1986 ;
« Trafic d’armes dès 1987, etc. »
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 4, 9 et 20)
Dans la décision de la Cour d’appel fédérale de 2003 rendue dans le dossier Zrig, on décrit Rachid Ghannouchi, le leader d’Ennahda et associé de Mohamed Zrig, comme « un terroriste faisant partie intégrante de l’internationale islamiste. (Ghannouchi) est considéré par certaines sources comme étant l’un des maîtres à penser du terrorisme. M. Ghannouchi a fait un appel à la violence contre les États-Unis et a menacé de détruire leurs intérêts dans le monde arabe. En outre, il a demandé la destruction de l’État d’Israël ».
Zrig c. Canada 2003 CAF 178, [2003] 3 CF 761 (section 20)
À la section The Movement And Political Freedom And Democracy de son essai Priorities of the Islamic Movement (Les priorités du mouvement islamique), le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, écrit qu’un des principes qui guident les Frères Musulmans c’est de « combattre le mal par la force quand c’est possible ». Puisque les Frères Musulmans définissent la charia comme le bien, comme l’idéal, c’est en appliquant ce principe évoqué par Qaradawi qu’ils justifièrent d’asperger leurs adversaires d’acide, de perpétrer des attentats à la bombe et d’autres actes terroristes en Tunisie et à l’extérieur dans les années ’80 et ’90.
Fin novembre – Début décembre 1990
Mohamed Zrig prend la responsabilité du bureau politique d’Ennahda à Gabès après que l’organisation ait été décimée par des vagues d’arrestations.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 9)
Outre le recours à la violence utilisée pour perpétrer des crimes de droit commun, les tribunaux canadiens ont évoqué d’autres points du programme d’Ennahda qui démontrent que l’organisation poursuit des objectifs contraires à la Déclaration universelle des droits de l’homme :
L’apostasie est un crime qui doit être puni
Le leader d’Ennahda, Rachid Ghannouchi, soutient que l’abandon de l’islam n’est pas une manifestation de liberté religieuse mais un délit qui doit être puni :
« L’apostasie est un délit qui n’a rien à faire avec la liberté religieuse que l’Islam reconnaît (…). C’est un délit politique qui correspond dans les autres systèmes au délit de révolte armée contre le système de l’État et la tentative de l’ébranler (…). L’apostasie doit être punie selon son ampleur et son danger. »
X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR) (section 5.3.16)
La position de Ghannouchi en matière d’apostasie est conforme à celle du guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qui plaide pour l’exécution des apostats.
Le manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the Traveller – La dépendance du voyageur) défend la même position à la section o8.1. Ce manuel est endossé par plusieurs leaders musulmans contemporains, dont Tariq Ramadan dans son livre Radical Reform (New York, Oxford University Press, 2009, pp. 302-303) et par l’International Institute of Islamic Thought (IIIT). Ramadan, l’IIIT et Ghannouchi sont associés aux Frères Musulmans.
Une femme musulmane n’a pas le droit sous peine de mort d’épouser un non musulman
« La charia, telle qu’interprétée par les islamistes, va clairement à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui garantissent la liberté d’une femme de choisir son époux sans aucune restriction quant à la religion. »
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (sections 59-61)
Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) – Militant syndical
1982
Mohamed Zrig met en application le programme des Frères Musulmans au sein du syndicat de la Société Arabe des Engrais Phosphatés et Azotés où il travaille.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 6)
Note : La courte biographie de Mohamed Zrig lue avant le débat de Montréal fait plutôt remonter son implication syndicale dans l’UGTT à 1984. (vidéo 19:35)
Janvier 1988
Mohamed Zrig est élu secrétaire général de son syndicat.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 7)
Dans son livre Priorities of the Islamic Movement (Les priorités du mouvement islamique), le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, élabore sur l’importance d’utiliser les syndicats pour promouvoir le programme islamiste. (The Islamic Movement and the Working Classes)
Institut Dar al-Iman (Montréal) – Administrateur
2001
Mohamed Zrig est identifié comme membre du conseil de direction de l’Institut Dar al-Iman qui administre l’école du même nom à Montréal dans les documents soumis par l’Institut à l’Agence de revenu du Canada.
Agence de revenu du Canada : Déclaration 2001 de l’Institut Dar al-Iman
L’école Dar al-Iman a été construite en partie grâce à un don (p. 5) de 232 000$ en 2000 de la Banque islamique de développement basée en Arabie saoudite.
D’après les déclarations de la MAC disponibles sur le site de l’ARC, Lazhar Aissaoui a été nommé sur le conseil de direction de la MAC en août 2002. Deux mois plus tard, il a donné l’école et le terrain qu’elle occupe à la MAC. L’acte notarié officialisant le transfert du titre de propriété est estampillé 8 octobre 2002. Il est disponible ICI.
Chez le notaire, Lazhar Aissaoui représenta l’Institut canadien d’enseignement de la langue arabe Dar al-Iman (donateur) et Sharaf Sharafeldin représenta la MAC (donataire).
Autres associations (Canada)
Dans la biographie de Mohamed Zrig lue avant le débat des représentants de partis politiques tunisiens à Montréal le 16 avril 2011, on mentionne sa participation à trois organisations au Canada (vidéo 19:15) :
- Président – Association socioculturelle Er-Rissalla constituée en 1996;
- Secrétaire-général – Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM);
- Membre fondateur – Collectif pour la liberté et la démocratie en Tunisie (CLDT).
Association socioculturelle Er-Rissalla
Dans la cause X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR) (section 5.3.10), on mentionne qu’à la fin des années ‘80, le MTI/Ennahda de Ghannouchi donna un nom quasi-identique (El-Rissalli) à un réseau dont le mandat était d’organiser un coup d’État pour renverser le gouvernement tunisien et planifier l’évacuation des leaders islamistes hors du pays en cas d’échec.
L’existence de l’organisation Er-Rissalla au Canada est mentionnée dans une édition du guide maghrébin de 2002.
Association des droits de la personne au Maghreb
14 août 2010
Les leaders de plusieurs organisations associées aux Frères Musulmans envoient un message de félicitations à Gilles Duceppe, leader du bloc Québécois, à l’occasion du vingtième anniversaire de son élection comme député à la Chambre des communes. Mohamed Zrig est signataire. Il s’identifie comme secrétaire général de l’Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM).
Le Devoir (archivé sur Vigile) : Gilles Duceppe – Esprit d’ouverture à souligner
20 mai 1992
Mohamed Zrig est condamné par contumace (en son absence) à 21 ans et demi de prison par la Cour d’appel de Gabès (Tunisie). La condamnation se détaille comme suit:
- 8 ans de prison pour appartenance à une association de malfaiteurs;
- 8 ans pour soutien à une telle association;
- 2 ans pour participation à une organisation non autorisée;
- 2 ans pour fabrication d’explosifs;
- 1 an pour détention d’armes sans permis;
- 4 mois pour port d’armes sans permis;
- 2 mois pour collecte de fonds sans autorisation.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 14)
2 octobre 1992
Mohamed Zrig arrive au Canada et réclame le statut de réfugié.
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559 (section 13)
Avril 1993 ?
L’épouse de Mohamed Zrig et ses trois enfants arrivent au Canada et obtiennent le statut de réfugiés.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 3)
30 juin 1994
La Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) rejette la demande de statut de réfugié de Mohamed Zrig. La CISR l’exclut de la définition de réfugié en vertu de la Section F de l’article 1 de la Convention relative au statut des réfugiés car Zrig était l’un des dirigeants de l’organisation islamiste Ennahda au moment où elle perpétrait des actes terroristes.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 4)
6 juillet 1995
Le juge Pinard de la Cour Fédérale accueille la demande de contrôle judiciaire concernant la décision du 30 juin 1994. Il ordonne une nouvelle audition par d’autres commissaires de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié. La nouvelle audition eut lieu le 27 janvier 2000.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 4)
Zrig v. Canada 1995 CarswellNat 2409 (section 5)
27 janvier 2000
La Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) réexamine la demande de statut de réfugié d’un demandeur identifié simplement comme X.
Tous les faits de la cause amènent à conclure que X est Mohamed Zrig. En plus, dans une récapitulation du dossier de Zrig faite en 2009 (section 5), on mentionne qu’une décision a été rendue dans le dossier de Zrig le 27 janvier 2000.
La CISR conclut que la crainte de persécution de Zrig est fondée mais sa demande de statut de réfugié est rejetée car il a été complice de crimes graves de droit commun.
Dans la décision (section 5.3.12), on mentionne également que Rachid Ghannouchi, le leader d’Ennahda, a tenté de faire croire que le statut de réfugié avait été refusé à Mohamed Zrig par les autorités canadiennes uniquement parce que Zrig appartenait à Ennahda. Ghannouchi passa complètement sous silence la complicité de Zrig aux actes terroristes exposés par la CISR.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 5)
X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR)
La décision X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR) est une mine d’informations pour comprendre l’histoire récente des Frères Musulmans en Tunisie et les motivations de ses supporteurs.
Mohamed Zrig a fait une demande de contrôle judiciaire à l’encontre de cette décision. Sa demande a été entendue le 24 septembre 2001.
24 septembre 2001
La demande de contrôle judiciaire à l’encontre de la décision du 27 janvier 2000 défavorable à Mohamed Zrig est rejetée. Zrig porte la décision en appel. La décision concernant son appel a été rendue le 7 avril 2003.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 6)
Zrig c. Canada 2001 CFPI 1043, [2002] 1 CF 559
7 avril 2003
La Cour d’appel fédérale rejette l’appel de Mohamed Zrig.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 7)
Zrig c. Canada 2003 CAF 178, [2003] 3 CF 761
23 juin 2004
Mohamed Zrig reçoit une lettre l’informant que sa demande de résidence permanente à titre de personne à charge de son épouse est refusée car il existe des motifs raisonnables de croire qu’il se livre, s’est livré ou se livrera au terrorisme.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 9)
3 juin 2005
Zrig c. Canada 2005 CAF 212 (CanLII)
2006
Mohamed Zrig contacta Jamel Jani alors qu’il était porte-parole de Meili Faille, la critique bloquiste en matière d’immigration à l’époque. Zrig désire que Jani obtienne des informations au sujet de son dossier d’immigration.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (section 11)
29 mars 2007
Après avoir été incapable d’obtenir le statut de réfugié en raison de sa complicité passée à la commission d’actes terroristes, Mohamed Zrig a tenté d’obtenir la résidence permanente à titre de personne à charge de son épouse qui, elle-même, avait obtenu le statut de réfugiée en 1993. Cette demande est rejetée. L’agente responsable du dossier de Zrig indique que ce dernier est « interdit de territoire » pour grande criminalité.
Zrig conteste la décision et demande un contrôle judiciaire de la décision. Sa demande a été entendue le 12 juin 2009.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII) (sections 12-15)
12 juin 2009
La demande de contrôle judiciaire de la décision du 29 mars 2007 refusant la résidence permanente à Mohamed Zrig est refusée.
Zrig c. Canada 2009 CF 629 (CanLII)
4. INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
19 février 1989
Le MTI change de nom pour Ennahda qui signifie Renaissance. Le mot islamique disparaît du nom du mouvement. D’autres dates pour ce changement de nom sont suggérées dans le jugement de 2000 (décembre 1988 et janvier 1989).
Le passage de MTI à Ennahda ne visait qu’à se conformer à une loi tunisienne de 1988 qui interdisait les partis politiques religieux. Cela ne signifie aucunement que Ghannouchi et ses supporteurs de soient écartés des principes islamiques.
X (Re), 2000 CanLII 21343 (CISR) (section 5.1)
21 mai 1998
Le Toronto Star (p. 1) rapporte que les autorités canadiennes de l’immigration refusent au leader du parti tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, l’autorisation de venir au Canada parce que lui et son organisation ont été impliqués dans des activités terroristes en Tunisie.
Allan Thompson (Toronto Star) : Canada bars exiled Tunisian activist
1er juillet 1998
Faisal Kutty, un avocat associé aux Frères Musulmans qui est basé à Mississauga (Ontario), se porte à la défense de Ghannouchi. Kutty cite Ghannouchi qui tente de berner un journaliste du Toronto Star en lui déclarant que « le recours à la violence pour atteindre des buts politiques est interdit par notre conception de l’islam ».
10 octobre 2007
Le président de la Tunisie Zein El Abidine (Ben Ali) décore Ruqaia Alalwani, la fille d’un important dirigeant des Frères Musulmans vivant aux États-Unis. GMBDR fait remarquer que la situation est une anomalie étant donné la tension qui existe entre les Frères Musulmans et le régime tunisien.
23 octobre 2007
Saïd Jaziri est appuyé par Jamel Jani et l’ADPM
L’Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM) proteste contre le renvoi de l’islamiste Saïd Jaziri vers la Tunisie en octobre 2007. La Presse (23 octobre 2007) identifia Jamel Jani comme le porte-parole de l’ADPM à cette occasion.
En 1991, Saïd Jaziri avait été condamné par contumace en Tunisie à trois mois de prison pour son appartenance à l’organisation islamiste Ennahda liée aux Frères Musulmans. En 1994, il a été condamné par défaut en France à 18 mois de prison ferme avec mandat d’arrêt pour complicité à des coups et blessures volontaires et dommages à la propriété.
Après sa peine, Jaziri a été transféré en Tunisie puis est revenu illégalement en France en 1995. Il a alors été condamné à huit mois de prison. En 1996, il est arrêté à l’aéroport de Bruxelles alors qu’il tentait de prendre un avion à destination de Montréal avec un faux passeport.
Il arriva éventuellement au Canada via Londres avec un autre faux passeport. En 1997, Jaziri s’installa à Montréal et obtint, un an plus tard, son statut de réfugié.
Le 22 juin 2006, Jaziri perdit son statut de réfugié parce qu’il avait menti aux autorités canadiennes en ne déclarant pas qu’il avait un dossier criminel en France et qu’il avait été expulsé vers la Tunisie.
Le 15 octobre 2007, Jaziri a été arrêté par l’agence des services frontaliers du Canada en infraction avec la loi sur l’immigration avant d’être expulsé quelques jours plus tard.
Le 12 mars 2011, La Presse (Montréal) annonçait que Saïd Jaziri avait été emprisonné après avoir tenté de franchir illégalement la frontière américaine à partir du Mexique.
Jaziri c.Canada 2007 CF 1086 (CanLII) (point 5)
Fabrice de Pierrebourg, Montréalistan – Enquête sur la mouvance islamiste, Montréal, Stanké, 2007
23 octobre 2007
Canwest News rapporte que le Council on American-Islamic Relations (CAIR), une organisation liée aux Frères Musulmans, a demandé à la ministre de l’Immigration Diane Finley d’annuler la déportation de Jaziri vers la Tunisie car il risquait d’y faire face à la torture.
Novembre 2009
Le Center for the Study of Islam and Democracy (CSID), une organisation proche du réseau des Frères Musulmans fondée en 1998 par John Esposito de Georgetown University tient des ateliers en Tunisie. (GMBDR)
21 janvier 2011
De passage au Québec, la présidente du mouvement féministe Ni putes ni soumises, Sihem Habchi, dénonce la “tentation obscurantiste” en Tunisie :
« Je suis stupéfaite de voir qu’à l’extérieur de la Tunisie, et notamment en France, le leader d’un mouvement islamiste tunisien (Rachid Ghannouchi du parti Ennahda) se présente comme un modéré. »
« Je m’inquiète pour les femmes tunisiennes, parce qu’elles avaient acquis des droits et que ces droits ont été maintenus. »
« Il faut les soutenir et faire attention à toute tentation obscurantiste (tolérée) pour des raisons de facilité, raisons de jeu politique et de jeu géopolitique international. »
AFP – Infos françaises
29 janvier 2011
Au moment de l’annonce du retour en Tunisie de Rachid Ghannouchi, le leader en exil du parti Ennahda, GMBDR publie un rapport à son sujet.
12 avril 2011
Le Devoir (p. A3) révèle que le Collectif pour la Liberté et la Démocratie en Tunisie (CLDT) fait partie des cinq candidats éligibles à un prix attribué à des individus ou des organisations qui ont contribué au rayonnement du Québec dans le monde. Le concours est organisé par le CÉRIUM de l’Université de Montréal et l’émission Une heure sur terrede Radio-Canada
16 avril 2011
Débat entre quatre représentants des partis politiques tunisiens à Montréal organisé par le Collectif pour la liberté et la démocratie en Tunisie :
Mustapha Ben Jafaar – Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL)
Courte biographie du candidat (vidéo 16:01)
Karim Samaali – Congrès pour la république (CPR)
Courte biographie du candidat (vidéo 16:50)
Jamel Jani – Parti démocrate progressiste (PDP)
Courte biographie du candidat (vidéo 18:28)
Mohamed Zrig – Mouvement Ennahda
Courte biographie du candidat (vidéo 19:25)
Wikipedia : Partis politiques tunisiens
8 mai 2011
Le journaliste Taïeb Moalla relaie sur Twitter un message de Mohamed Zrig au sujet du rôle que les Frères Musulmans accordent aux mosquées. Taïeb Moalla et Mohamed Zrig sont tous deux membres de l’Association des droits de la personne au Maghreb. Le message origine de Nahda Québec, un des sites d’Ennahda destiné aux exilés tunisiens.
Mohamed Zrig : « Nous sommes contre la partisanerie dans les mosquées, mais aussi contre la neutralité des mosquées. »
Selon Ibrahim Abu-Rabi, un des principaux intellectuels chez les Frères Musulmans en Amérique du Nord, on doit à Hassan al-Banna, le fondateur de l’organisation islamiste, d’avoir modifié le rôle de la mosquée :
(Traduction PdeB) « (Hassan) al-Banna consacra un zèle incessant à organiser son mouvement, modifiant radicalement certaines pratiques et certains concepts-clés. Un des changements qu’al-Banna chercha à apporter fut de faire passer le statut de la mosquée d’un endroit statique de culte à un centre de la révolution islamique. »
Ibrahim Abu-Rabi, Intellectual origins of Islamic resurgence in the modern Arab world (Les origines intellectuelles du renouveau islamique dans le monde arabe moderne), State University of New York Press, Albany, pp. 76-77 Google Books
Jusqu’à son récent décès, Ibrahim Abu-Rabi dirigeait la Chaire d’Études islamiques à l’Université de l’Alberta (Edmonton).
Un autre Twitter de Mohamed Zrig transmis par le journaliste tunisien Taïeb Moalla basé au Canada :
Mohamed Zrig : « Le train de la liberté est bien parti, même s’il y a des forces contre-révolutionnaires. »
27 octobre 2011
Point de Bascule souligne dans un communiqué de presse que Mohamed Zrig, candidat des Frères Musulmans aux récentes élections tunisiennes vit toujours au Canada même si les autorités canadiennes de l’immigration ont rejeté toutes ses demandes de statut de réfugié et de résidence permanente depuis 1992. Dans le passé, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) a invoqué l’association de Zrig avec une organisation terroriste pour motiver ses refus. La CISR a mentionné que l’organisation de Zrig s’est livrée à des attaques à l’acide contre des individus, à des attentats à la bombe, au trafic d’armes, etc.