La photo du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame provient d’un hommage que son frère lui a rendu sur Facebook. Arnaud Beltrame de la gendarmerie française a donné sa vie après avoir accepté de remplacer une femme prise en otage lors de l’attaque terroriste de Trèbes (France) le 23 mars 2018. L’auteur de l’attaque s’est réclamé de l’État islamique et l’organisation terroriste elle-même a revendiqué l’attaque.
TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteur : Mark Steyn
Référence : Steynonline, 26 mars 2018
Titre original : Chivalry and Suicide / Archive.Today
Lors du siège du Super U à Trèbes, un gendarme français, Arnaud Beltrame, s’est offert pour remplacer une femme prise en otage. Cette journée-là, le fanatique musulman a accepté l’échange et le lieutenant-colonel Beltrame est entré dans le supermarché en laissant son téléphone cellulaire sur une table afin que ses collègues puissent entendre de l’extérieur ce qui se passait à l’intérieur. Quand les coups de feu ont commencé à se faire entendre, ils ont pris l’édifice d’assaut. (Je comprends mal pourquoi la gendarmerie a divulgué cette information puisqu’on peut présumer que le fanatique musulman de la semaine prochaine sera plus vigilant avec les téléphones ouverts.)
Le colonel Beltrame a reçu quatre balles et, de son lit dans un hôpital de Carcassonne, il s’est marié avec sa fiancée Marielle. Ils avaient planifié leur mariage pour juin prochain mais là, ils ne pouvaient plus attendre. Tôt samedi matin, le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, a twitté : «Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame nous a quittés. Mort pour la patrie. Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice.»
Je me demande si c’est vrai; je me demande si même M. Collomb se souviendra du nom du gendarme dans les années qui viennent. La dernière fois que j’étais à Carcassonne, c’était il y a deux ans. Je me dirigeais vers le sud après avoir quitté Toulouse, une ville qui m’a semblé perdue avec ses soldats qui patrouillent l’allée Jean-Jaurès en groupes de quatre, les armes à la main, et des jeunes musulmans qui leur font signe de la main d’aller se masturber quand ils les dépassent en voiture. Durant la journée, vous pouvez presqu’encore croire que c’est une ville française avec ses jolies demoiselles à bicyclettes les jambes découvertes et les cheveux au vent. Quand la noirceur s’installe, c’est l’annonce du futur post-français. Dans les dédales grouillants des rues au nord de l’allée, chaque endroit, chaque minable triangle pavé à l’intersection des voies étroites à sens unique, est occupé par des groupes de jeunes Arabes et occasionnellement d’Africains. Je me suis assis à une table en plastique bon marché à l’extérieur d’une de ces pâtisseries où l’on fait encore tout à la main sur la Place Robert-Schuman, Robert Schuman, «le père de l’Europe», l’un des fondateurs de l’Union européenne. Cependant, à 20h30 sur la Place Robert-Schuman ce mardi soir, il n’y avait pas une seule personne que M. Schuman aurait reconnu comme «européenne». Plus étonnant encore, toute présence féminine semblait avoir disparu : non seulement les jolies filles à bicyclettes mais toutes les femmes. Tout ce qui restait c’était des hommes qui s’ennuient, impatients et amers.
Contrairement à Toulouse, Carcassonne, située une heure au sud, est inspirante. La ville est magnifique. Les Romains, les Wisigoths, les Sarazins [musulmans], Charlemagne, Pépin le Bref, les Albigeois, les légats du pape, Simon de Montfort, le prince noir et quelques autres que je pourrais avoir oubliés ont tous combattu pour conquérir sa forteresse vieille de deux mille ans sur la montagne. Je me dirigeais de Toulouse vers Marseille et Nice mais quand j’ai vu la ville depuis l’autoroute, des souvenirs d’enfance me sont revenus à la mémoire et je m’y suis arrêté. Comme c’est souvent le cas en Europe ces jours-ci, je m’étais dit qu’il ne sera peut-être plus possible d’y revenir dans le futur. Je suis retourné à la frise de la porte Narbonne de la «dame Carcas», ce possible personnage mythique qui date de l’époque où les chrétiens assiégèrent ce qui était alors une forteresse musulmane. [Selon la légende], après avoir été bernée, la dame Carcas aurait fait sonner les cloches de la forteresse, ce qui aurait donné son nom à la ville : «Carcas sonne».
Après Toulouse, Carcassonne a été une véritable bouffée d’air frais. Mais ne demandez pas pour qui les cloches de Carcas sonnent : une ancienne forteresse joue mal son rôle quand les ennemis ne sont pas à l’extérieur mais à l’intérieur des murs, pêle-mêle avec vos gars. Le Marocain d’origine Redouane Lakdim a commencé son massacre en détournant une voiture à Carcassonne, blessant le conducteur et tuant son passager avant de jeter leurs corps dans un boisé, puis a renversé une patrouille de gendarmes. Les autorités ont pris la précaution d’évacuer des secteurs à l’extérieur de Carcassonne et elles ont déclaré l’état d’urgence dans la ville même, ce qui n’avait pas été fait à l’époque de Charlemagne. Mais le fou d’Allah akbar était déjà en route vers Trèbes, une petite communauté de 5 000 personnes en banlieue de Carcassonne où se trouve le supermarché Super U entre un restaurant de kebabs et une ancienne terre agricole dont nous aurions pensé, jusqu’à récemment, qu’elle représente la France éternelle.
Malgré qu’il se déclare en deuil du brave M. Beltrame, Gérard Collomb et ses collègues ne vont rien faire pour renverser les politiques d’immigration suicidaires qui ont rendu les citoyens français susceptibles d’être pris en otages dans un supermarché. J’ai suffisamment de compassion pour être ému par l’histoire du mariage d’Arnaud Beltrame sur son lit de mort. J’ai suffisamment de compassion pour être ému par l’histoire de cette Parisienne de 85 ans qui a survécu à l’Holocauste seulement pour être poignardée 11 fois avant que son agresseur ne mette le feu à son corps presqu’au moment où le colonel Beltrame se faisait tirer par M. Lakdim. En 1942, alors qu’elle était une toute jeune fille, elle a fait partie des nombreux juifs arrêtés par la police collaborationniste française lors de la rafle du «Vel d’Hiv». Les juifs arrêtés avaient été envoyés à Auschwitz. Conformément à l’habitude des politiciens occidentaux qui s’excusent des actions de leurs prédécesseurs, le président Macron s’est récemment excusé pour la rafle du Vel d’Hiv. Peut-être que dans soixante-quinze ans, son successeur va s’excuser pour la faiblesse et la passivité de M. Macron face au nouvel ennemi. Ou peut-être qu’il n’existera simplement plus de France à proprement parler à ce moment-là.
J’aimerais bien savoir le nom de l’octogénaire assassinée mais les autorités et les médias se sont entendus pour la présenter comme «Mireille K». Bizarrement, ils la diminuent et la déshumanisent même dans la mort. [MISE À JOUR : Le nom de famille de la victime a été rendu public. Il s’agit de madame Knoll.] Comme je l’écrivais, j’éprouve beaucoup de compassion pour ces victimes et je voudrais me souvenir du nom de toutes ces victimes causées par la décision d’importer l’islam au cœur de l’Occident. Mais il y en a tellement. Il vient un moment où l’arithmétique vient à bout de la compassion. Il y aura d’autres Arnaud Beltrame et d’autres Mireille K parce qu’il y aura d’autres Redouane Lakdim Ils arrivent chaque jour conformément aux politiques qui semblent immuables du président Macron, de M. Collomb et de leurs vis-à-vis à travers l’Europe.
Cependant, il y a d’autres réalités arithmétiques que les sociétés démocratiques qui désirent le demeurer feraient bien de ne pas négliger. Un nouveau sondage à travers l’Union européenne rapporte que 70% des Européens considèrent que «la croissance rapide de la population musulmane» représente une menace pour l’Europe. En France, c’est 66%. Étant donné la forte proportion de musulmans déjà dans le pays, on peut extrapoler que peut-être 75% des Français d’origine reconnaissent le sérieux de la menace. Que dit le vieil adage déjà? «Cinquante millions de Français ne peuvent pas avoir tort». 66% de 67 millions c’est 44 220 000 et, en autant que l’élite politique européenne soit concernée, ces 44 millions de Français ont tort.
Le même sondage a également rapporté que 50% des Européens croient que leurs enfants auront une moins bonne vie que la leur. En France c’est 62%. Est-ce que ces deux statistiques (66 % qui considèrent l’islam comme une menace et 62% qui croient que la nouvelle génération aura une moins bonne vie que la leur) pourraient être reliées? Une société qui désire véritablement honorer le sacrifice d’Arnaud Beltrame devrait permettre au minimum une discussion honnête sur cette question et sur les politiques d’immigration qui ne conduiront qu’à l’affaissement des murs de Carcassonne et de ceux de l’État français.