Un clin d’œil aux islamistes qui voient dans l’exhibition de la beauté féminine une menace à l’ordre social… Nous traduisons un article qui témoigne de la fontaine de vie qui anime des jeunes femmes chrétiennes et animistes du Sud Soudan participant à un concours de beauté en temps de guerre… à la recherche de Mademoiselle Ange! Elles sont fières de leur beauté et veulent s’ouvrir au monde. Le foulard et la burqa… non merci!
Traduction de: Finding Miss Malaika – Sudan picks its beauties in times of war, The Indian Express
JUBA, Soudan: Un après-midi, récemment, dans cette ville frontière poussiéreuse, des soldats paressent sous les arbres, des chèvres trottinent le long de pistes de poussière rouge, et à l’extérieur du seul centre de conférence de Juba, un endroit appelé Home and Away, des jeunes femmes enjouées en talons aiguilles se pratiquent pour un défilé de mode, sous un chaud soleil couchant.
Dans un petit signe que la paix et la modernité s’installent dans cette région dévastée par la plus longue guerre civile en Afrique, des répétitions sont en cours pour le premier concours de beauté du Sud Soudan – Miss Malaika, ou Mademoiselle Ange.
« Quand nous faisons demi-tour, on va aller comme ça au bout de la piste », déclare l’une des organisatrices du pageant en avançant sa hanche droite. «Laissez-moi voir comment vous tournez! »
Adak Paul, qui a déjà échappé à des bombes en plongeant dans une tranchée poussiéreuse, éclate d’un grand sourire en pivotant. Awar Ring, qui a grandi dans un camp de réfugiés surpeuplé du Kenya et portait un T-shirt avec les mots « Forever Love », a adopté une pose digne de la supermodel soudanaise Alek Wek. Portant des mules aux talons clairs et des jupes d’occasion, des perles en plastique et des ceintures de paillettes, les 10 finalistes, dont les talents incluent détecter le bruit de l’approche des bombardiers Antonov, martèlent le patio extérieur comme autant de fashionistas dégingandées en devenir.
Une affiche pour le concours Miss Malaika demande: «Est-ce que vous pensez que vous avez ce qu’il faut? » Les concurrentes semblaient confiantes qu’elles l’avaient.
« Je vois que je suis très belle», dit Adak, 24 ans, expliquant de manière terre à terre l’une des raisons pour lesquelles elle a décidé de participer à la compétition.
« J’ai une belle peau et de belles dents, et je sais parler très bien. Je voulais faire ce concours pour montrer à d’autres filles de mon village qu’elles peuvent le faire aussi – que des choses sont en cours dans le monde et qu’elles aussi peuvent faire ces choses. »
Bien que le pageant Miss Malaika soit conventionnel à bien des égards, il est nettement africain à d’autres égards. Les concurrentes doivent défiler en vêtements de jour et de soir, mais aussi dans des costumes traditionnels. Les cheveux naturels sont préférés aux cheveux défrisés chimiquement.
Bien que certaines femmes soudanaises aient tendance à être naturellement grandes et minces, les formes sinueuses sont appréciées, disent les organisateurs. Et le recours aux crèmes éclaircissant la peau est interdit. L’éclaircissant de la peau est encore un engouement de Juba, une pratique héritée du gouvernement dominé par les arabes durant la guerre d’occupation de cette ville majoritairement chrétienne et animiste du sud.
Mais maintenant, «nous pouvons être fières de nos beautés », a déclaré Maendeh Evans, la fondatrice de l’Association des artistes du Sud Soudan, un commanditaire du concours. «Même si la guerre a détruit tant de choses, au moins, nous pouvons montrer que nous avons une certaine culture. »
La gagnante du concours Miss Malaika va participer à des pageants plus importants dans le monde. Une version « Sud Soudan » a été organisée en exil à Nairobi, la capitale kenyane, il y a deux ans, mais Maendeh dit que depuis la fin de la guerre en 2005 l’idée est toujours de le rapatrier au pays.
Il y avait de nombreux obstacles pour atteindre cet objectif, notamment le manque de routes, d’électricité et d’un lieu plus approprié qu’un abri en toile avec piquets de bois pour tenir l’événement. Mais dans les deux dernières années, le Sud Soudan est lentement revenu à la vie.
Adak a dit qu’elle participe au concours pour une variété de raisons, y compris le désir d’échapper au sort de beaucoup de jeunes filles ici. «Dans mon village, ils gardent les filles juste pour les vaches», dit-elle, se référant à la tradition de la dote où des vaches sont offertes aux familles en échange d’épouses.
Les autres finalistes ont offert leurs propres versions du désir des concurrentes de voir la paix dans le monde. Une veut aider les enfants qui mendient dans les rues de Juba. Une autre veut mettre fin à la politique du tribalisme. Une autre dit spontanément, « C’est juste que je raffole de la mode! »
Source : Finding Miss Malaika – Sudan picks its beauties in times of war, le 3 décembre 2007, The Indian Express
Autre lien intéressant sur le sujet:
Le Burka Show, défilé de mode islamique !