Le crime d’honneur repose sur une tolérance de l’intolérable. Quand un ouvrage respecté sur la charia enseigne que «les personnes suivantes ne sont pas sujettes à des représailles : un père ou une mère qui tuent leurs descendants ou les descendants de leurs descendants» (de l’Umdat al-Salik, utilisé dans des mosquées de Montréal et appuyé par Tariq Ramadam), ça ne va pas du tout.
Dans le Journal de dimanche dernier, un certain Haroun Bouazzi déclarait : «Un Québécois jaloux qui tue sa femme, on appelle ça un fait divers. Un musulman qui fait la même chose, c’est un crime d’honneur. Mais au fond, quelle est la différence entre les deux?»
(…) (L)e crime d’honneur repose néanmoins sur une tolérance de l’intolérable. Quand un ouvrage respecté sur la charia enseigne que «les personnes suivantes ne sont pas sujettes à des représailles : un père ou une mère qui tuent leurs descendants ou les descendants de leurs descendants» (de l’Umdat al-Salik, utilisé dans des mosquées de Montréal et appuyé par Tariq Ramadam), ça ne va pas du tout.
Auteure : Lise Ravary
Références : Journal de Montréal, 29 mars 2013, p. 25
Journal de Québec, 29 mars 2013, p. 19
Titre original : Crime d’honneur, crime à part
Les Shafia ont beau croupir en prison, des communautés immigrantes continuent de nier l’existence de la culture de l’honneur. Résultat : des femmes d’ici vivent dans la terreur, parce que leurs familles s’accrochent à des traditions millénaires qu’elles auraient dû laisser dans leur pays d’origine.
Dans le Journal de dimanche dernier, un certain Haroun Bouazzi déclarait : «Un Québécois jaloux qui tue sa femme, on appelle ça un fait divers. Un musulman qui fait la même chose, c’est un crime d’honneur. Mais au fond, quelle est la différence entre les deux?»
M. Bouazzi a beau présider l’Association des Arabes et des musulmans pour la laïcité – étrange lobby, autoproclamé laïc, dont fait partie l’ex-candidate du NPD Samira Laouni, une «féministe» qui ne dévoile que son visage et ses mains en public – il a tort.
Tout comme Mohamed Elmasry, du Congrès islamique canadien (où Mme Laouni a déjà travaillé), qui a déjà dit du crime d’honneur que ce n’était pas une affaire de religion ou d’immigration, mais un problème d’adolescents.
GRANDE DIFFÉRENCE
Quelle est la différence entre un mari qui poignarde sa femme qui l’a quitté et un père qui tue sa fille qui l’a déshonoré? Simple. Le crime d’honneur est un crime collectif. La famille participe à son élaboration et même à son exécution. La victime doit souffrir avant de mourir. Face à des accusations criminelles, la famille défend le meurtrier qui n’affiche aucun remords. Normal, car il faut laver l’honneur du clan, souillé par un enfant gai, une épouse qui a souri au voisin ou, le plus souvent, une adolescente trop moderne.
Il arrive que la communauté soit mise à contribution. Des chauffeurs de taxi amis sillonnent les rues pour repérer les filles qui enlèvent leur foulard hors de la maison ou qui auraient un petit ami. On leur demande de pister des adolescentes qui auraient fugué pour ne pas se faire tuer.
Il n’y a pas que le meurtre. Coups, violence psychologique, kidnapping et séquestration, attaques à l’acide, suicide forcé, on ne lésine pas sur les moyens à prendre pour punir ces femmes par qui le déshonneur arrive.
UN CRIME MUSULMAN
Le crime d’honneur est en croissance partout. En Angleterre, en 2010, on a répertorié 2823 cas de violence reliés à l’honneur, une augmentation de 47 % en un an. Ici, il n’y a pas encore de statistiques fiables.
Le crime d’honneur existe chez les sikhs, chez les hindous et même chez des chrétiens de pays arabes. Mais il faut cesser de se mettre la tête dans le sable. Selon une étude du Middle East Quarterly, 91 % des crimes d’honneur dans le monde seraient commis par des musulmans.
Échec d’intégration plus qu’injonction religieuse, le crime d’honneur repose néanmoins sur une tolérance de l’intolérable. Quand un ouvrage respecté sur la charia enseigne que «les personnes suivantes ne sont pas sujettes à des représailles : un père ou une mère qui tuent leurs descendants ou les descendants de leurs descendants» (de l’Umdat al-Salik, utilisé dans des mosquées de Montréal et appuyé par Tariq Ramadam), ça ne va pas du tout.
Ce n’est pas en se réfugiant derrière la rectitude politique, de peur d’être accusés de racisme, que nous pourrons protéger des femmes et des enfants de morts atroces. C’est là notre devoir premier. Sinon, le seul.
.
Références supplémentaires
Point de Bascule (18 octobre 2007) : Un exégète musulman explique dans une cour canadienne que la culture islamique justifie la violence contre les femmes
Point de Bascule (9 décembre 2011) : Charia et crimes d’honneur : Point de Bascule répond à Sikander Ziad Hashmi