Justin Trudeau a déclaré vouloir s’inspirer de Wilfrid Laurier qui avait établi des ponts entre catholiques et protestants pour expliquer sa présence à l’assemblée islamiste RIS 2012. Brian Lee Crowley, un expert de Laurier, lui réplique que l’ancien PM cherchait à rapprocher des modérés alors que Trudeau collabore avec des islamistes qui considèrent que la liberté occidentale n’est qu’une manifestation de décadence.
Original English version on the Toronto Sun website
Traduction française de Point de Bascule
Titre original: Justin Trudeau’s Wilfrid Laurier reference at Islamic conference half right: Expert
Auteure : Brigitte Pellerin
Référence : Toronto Sun, 23 décembre 2012 (version internet)
Le candidat au leadership du Parti Libéral du Canada. Justin Trudeau, n’avait que partiellement raison d’invoquer le nom de Wilfrid Laurier lors de son discours à l’assemblée Reviving the Islamic Spirit de Toronto, a déclaré un expert de Laurier dimanche dernier.
Samedi, Trudeau a déclaré à une grande foule de musulmans que nous devrions regarder le passé et prendre exemple sur Wilfrid Laurier, son «deuxième premier ministre favori» qui arriva «à trouver un terrain d’entente entre des peuples qui avaient des croyances différentes».
Laurier rejeta les vues des élites québécoises du XIXe siècle et établit des ponts avec les anglophones protestants. Il devint le premier francophone à accéder au poste de premier ministre du Canada et l’un des hommes d’État les plus admirés au pays.
Brian Lee Crowley, directeur administratif de l’Institut Macdonald-Laurier, a déclaré que Trudeau avait eu raison de faire allusion à l’esprit de Laurier. Cependant, il a fait remarquer que Laurier «avait réussi à rapprocher les modérés des deux côtés en en appelant à la grande tradition libérale de liberté».
«Il n’y a pas de compromis possible avec ceux qui ne partagent pas une vision du Canada qui soit fondée sur la liberté, la règle de droit, l’inclusion, etc.», a déclaré Crowley.
Trudeau s’en est pris à ses critiques samedi en insistant qu’ils démontraient un «grand manque de vision (en) mont(ant) certains groupes de Canadiens contre d’autres» et il a promis de «résister à la politique de la peur et de la division».
Cependant, Crowley a expliqué que la controverse entourant l’assemblée ne concernait pas la politique mais les liens avec «des islamistes radicaux qui considèrent que la liberté occidentale n’est qu’une manifestation de décadence et de dégénérescence morale».
«Laurier aurait su reconnaître les islamistes comme des personnes qui doivent être écartées et exclues de la recherche d’un terrain d’entente adapté à la vie au Canada», a-t-il conclu.