En subventionnant l’école Dar al-Iman, les Québécois contribuent à défrayer les coûts d’opération de l’agence de voyages de la Muslim Association of Canada (MAC), l’une des vingt-deux agences du Canada autorisée en 2010 par le gouvernement saoudien à organiser des voyages à La Mecque pour le pèlerinage traditionnel (hajj). La situation est aberrante puisque la vaste majorité des contribuables québécois sont interdits d’accès dans cette ville saoudienne pour la seule et unique raison qu’ils sont kafirs (non-musulmans).
Un article précédent de Point de Bascule a élaboré sur l’utilisation des ressources subventionnées de l’école Dar al-Iman par MAC Hajj et sur l’intégration de cette école à l’infrastructure de la MAC.
Sur le site internet de l’ambassade saoudienne au Canada, on recommande à ceux qui désirent s’informer des modalités du voyage vers La Mecque de contacter l’agence de voyages de la MAC en faxant l’école Dar al-Iman au (514) 334-1751 à Montréal.
Outre son utilisation du télécopieur, la filiale commerciale de la MAC a-t-elle recours à l’ensemble des services de secrétariat de l’école subventionnée? Des locaux de Dar al-Iman sont-ils également mis à sa disposition?
Quelle que soit l’ampleur des activités non éducatives menées par Dar al-Iman pour l’organisation de voyages vers La Mecque, la situation est aberrante puisque la vaste majorité des contribuables québécois qui paient pour une grande partie des dépenses de l’école par leurs impôts (555 500$/année) sont interdits d’accès dans cette ville saoudienne pour la seule et unique raison qu’ils sont kafirs.
Deux photos de panneaux de signalisation qu’on retrouve sur les routes d’Arabie saoudite ont été ajoutées au texte. Elles indiquent clairement que les non-musulmans sont interdits d’accès à La Mecque (Makkah).
Les raisons derrière l’interdiction faite aux non-musulmans de séjourner à La Mecque
Dans son livre Answers to Non Muslims’ Common Questions About Islam (Réponses aux questions demandées fréquemment par des non-musulmans au sujet de l’islam), l’exégète musulman Zakir Naik explique les raisons derrière cette interdiction de séjour des non-musulmans à La Mecque. C’est le dixième point abordé dans son livre:
QUESTION : Pourquoi est-il interdit aux non-musulmans d’aller à La Mecque et à Médine?
RÉPONSE: Il est exact que les lois (saoudiennes) interdisent aux non-musulmans d’aller à La Mecque et à Médine. Les points suivants apportent quelques explications pour justifier cette restriction.
Tous les citoyens ne sont pas autorisés dans les cantonnements (camps militaires).
Je suis un citoyen de l’Inde. Malgré cela, je ne suis pas autorisé à aller dans certains lieux comme les cantonnements (camps militaires). Dans chaque pays, il y a certains endroits interdits d’accès aux citoyens ordinaires de ce pays. Seuls les citoyens enrôlés dans l’armée ou ceux qui sont impliqués dans la défense du pays sont autorisés à aller dans les camps militaires. L’islam est une religion universelle pour le monde entier et pour tous les êtres humains. Dans ce cas-ci, l’accès est autorisé seulement à ceux qui croient dans l’islam et sont impliqués dans sa défense, c’est-à-dire les musulmans.
Il serait illogique qu’un citoyen ordinaire s’objecte aux restrictions qui lui sont faites de pénétrer dans un cantonnement militaire. Parallèlement, il serait inapproprié que des non-musulmans s’objectent à ne pas pouvoir entrer à La Mecque ou à Médine.
En établissant ainsi un parallèle entre un camp militaire et La Mecque, le centre religieux de l’islam, Zakir Naik confirme évidemment la nature des ambitions de sa doctrine. Par ailleurs, il convient de faire remarquer que l’armée indienne compte de nombreux musulmans dans ses rangs.
On retrouve plusieurs évocations de la dimension militaire de l’islam dans la littérature produite par l’Arabie saoudite également. Ainsi, un commentaire ajouté à la version anglaise du Coran distribuée par les autorités de ce pays réaffirme l’importance du jihad armé pour faire triompher les principes de l’islam à travers le monde. Ce commentaire contredit ceux qui présentent le jihad uniquement comme un combat intérieur mené par les musulmans. La définition du jihad qui suit a été ajoutée pour préciser le sens du verset 2:190 dans le Coran Hilali-Khan produit par l’Arabie saoudite:
Le jihad, le saint combat, pour la cause d’Allah avec des effectifs complets et de l’armement jouit d’un statut de la plus haute importance dans l’islam; il en constitue l’un des piliers. C’est par le jihad que l’islam est établi, que la parole d’Allah est amenée à dominer (…) et que sa religion est propagée.
Dans son livre Auspices of the Ultimate Victory of Islam (Les signes annonciateurs de la victoire finale de l’islam), le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef al-Qaradawi, exprime sa gratitude à l’Arabie saoudite pour avoir distribué gratuitement des millions de copies de ce Coran à travers le monde « dans des traductions anglaises exemplaires » à partir de son centre à Médine.
D’autres positions défendues par Zakir Naik
En 2010, Zakir Naik fut invité à prononcer un discours lors de la conférence islamique Journey of Faith qui se déroula à Toronto du 1er au 5 juillet. Quelques jours avant l’événement, le National Post (29 juin 2010) avait reproduit des passages de ses textes et de ses discours où il affirme que « chaque musulman devrait être un terroriste », que les Juifs « sont nos plus farouches ennemis » et que « si (Oussama ben Laden) se bat contre les ennemis de l’islam, je le supporte ».
De son côté, le Toronto Star (22 juin 2010) rappela que Zakir Naik encourage de tuer les homosexuels et les apostats de l’islam dans ses vidéos distribuées à travers le monde et qu’il a expliqué les règles qu’un homme doit suivre lorsqu’il bat son épouse.
À l’instar du gouvernement britannique, les autorités canadiennes de l’immigration refusèrent d’admettre Naik sur le territoire canadien en 2010. Ce dernier s’adressa néanmoins à la foule rassemblée à Toronto par vidéoconférence. Le site internet des Frères Musulmans en langue anglaise (Ikhwanweb) rapporta les protestations d’une de ses organisations britanniques contre l’interdiction de séjour signifiée à Zakir Naik. GMBDR commenta la nouvelle.
La relation de Zakir Naik avec la MAC et les Frères Musulmans
Au moment où la controverse entourant la visite de Zakir Naik faisait rage à Toronto, Michael Coren invita Yaser Haddara, membre du conseil de direction de la Muslim Association of Canada (MAC) à son émission de télévision pour discuter des idées de Naik et de l’influence qu’il exerce chez les musulmans.
Pressé par Michael Coren d’indiquer s’il partageait les vues de Zakir Naik, Haddara déclarace qui suit :
(Partie 1 – 2:40) Cet individu (Zakir Naik) a ses propres opinions. Considérant ce que je sais de lui, je m’attendrais à diverger d’opinion avec lui sur plusieurs questions. Ces citations qui ont été prises…, qui lui ont été attribuées… s’il a effectivement déclaré ce qu’on lui attribue, il devrait être condamné pour ces déclarations spécifiques et elles devraient être rejetées.
Plus tard durant l’émission, Yaser Haddara déclara être complètement étranger à l’organisation de la conférence:
(Partie 2 – 7:27) Je ne connais pas les organisateurs personnellement. Je n’ai pas été impliqué dans l’organisation de cette conférence.
Tout ça, c’était de la poudre aux yeux, plus exactement de la taqiyya. En plus d’être un des directeurs de la MAC, Haddara est président d’Islamic Relief Canada (IRC), un des principaux commanditaires (Gold sponsor) de la conférence à laquelle participa Zakir Naik. De toute évidence, Michael Coren et les autres invités ne connaissaient pas le rôle que l’organisation dirigée par Haddara avait joué dans l’organisation de la conférence et cette question ne fut jamais soulevée durant l’émission.
Yaser Haddara est identifié comme secrétaire-trésorier d’IRC dans les renseignements que cette organisation a fourni à Revenu Canada en 2009 et dans sa biographie sur le site de la MAC. De son côté, Islamic Relief USA l’identifie comme le président de son propre conseil de direction.
En se fondant sur les renseignements fournis par la MAC à Revenu Canada, Vincent Larouche de Rue Frontenac (archivé sur Point de Bascule) indiqua que la MAC avait versé plus d’une centaine de milliers de dollars à Islamic Relief Canada ces dernières années dans un article consacré à l’école Dar al-Iman de Montréal. Pour la dernière année disponible (2009), la MAC a donné 37 384$ à IRC.
Islamic Relief Canada (IRF) a été le principal commanditaire de la conférence Our Families, Our Foundations qui s’est déroulée à Montréal le 25 septembre 2010 et qui mit en vedette plusieurs leaders des Frères Musulmans tels Tariq Ramadan, Jamal Badawi et Salam Elmenyawi. GMBDR (traduit par Point de Bascule) avait couvert l’événement.
Références supplémentaires:
Dar al-Iman – Dossier (Français – English)