«Les islamistes résidant en Occident sont les agents d’une idéologie totalitaire plus insidieuse que le communisme car elle porte le masque de la religion. Ces ennemis intérieurs peuvent mortellement affaiblir les démocraties. Les élites occidentales favorables à l’introduction de la charia méconnaissent ce péril».

Salim Mansur, Ph.D., est professeur agrégé de sciences politiques à l’Université Western en Ontario. Il écrit pour le London Free Press, le Toronto Sun et de nombreuses publications, y compris National Review et The Middle East Forum. Il présente souvent des analyses sur le monde musulman, l’Islam, l’Asie du Sud, et le Moyen-Orient. Il est membre du conseil d’administration du Center for Islamic Pluralism basé à Washington, DC, et Senior Fellow du Canadian Coalition for Democracies.
Lire aussi par Salim Mansur: Le multiculturalisme n’est pas viable et “Nous, musulmans, avons du travail à faire”, ainsi que L’immigration musulmane dans le monde post 11/9
Sharia law thin edge of wedge, par Salim Mansur, Toronto sun, le 12 juillet 2008
Dans Comment les démocraties finissent, un livre publié dans les dernières années de la Guerre froide, Jean-François Revel, philosophe politique français, offre une riche réflexion qui demeure pertinente dans le monde post-11/9 de terreur islamiste et de déchaînement contre l’Occident.
Revel écrit sur le paradoxe de la démocratie confrontée à un ennemi intérieur, comme les communistes avec leur agenda totalitaire, dont le «droit d’exister est inscrit dans la loi elle-même».
Revel explique le dilemme comme suit: La démocratie ne peut se défendre que très faiblement. Son ennemi interne a la vie facile parce qu’il exploite le droit à la dissidence qui est inhérent à la démocratie. Son objectif d’abolir la démocratie elle-même, de rechercher activement le monopole absolu du pouvoir, est savamment dissimulé derrière le droit légitime du citoyen de s’opposer au système et de le critiquer.
Dans le monde post-communiste de terreur islamiste, la démocratie en Occident est également menacée par les vues erronées de ceux qui sont prêts à accommoder des exigences émanant généralement d’organisations basées dans des mosquées.
L’exemple le plus récent de telles vues erronées est offert par Nicholas Phillips, le juge au rang le plus élevé en Angleterre et au Pays de Galles, pour qui la charia pourrait être introduite en Grande-Bretagne.
Lord Phillips a souscrit à l’opinion de Rowan Williams, archevêque de Canterbury.

Ni l’un ni l’autre, en offrant son opinion d’un poids considérable, n’a pris en compte la réalité d’une grande partie des immigrants, dont de nombreux musulmans, qui se sont établis en Grande-Bretagne après avoir fui des pays du monde arabo-musulman régis par la charia.
Lord Phillips a exprimé son point de vue dans un Centre musulman de l’est de Londres, devant un auditoire vraisemblablement parsemé d’islamistes. Il ne pourrait probablement pas distinguer un islamiste d’un musulman. S’il lui accordait le bénéfice du doute, il n’aurait probablement pas été informé que la demande pour l’introduction de la charia en Grande-Bretagne et ailleurs en Occident provient d’islamistes représentant faussement que cette demande est partagée par l’ensemble des musulmans.
Les islamistes résidant en Occident sont les agents d’une autre idéologie totalitaire, l’islamisme, qui est plus insidieuse que le communisme car elle porte le masque de la religion. Leur promotion de la charia est acceptable pour des individus tels que Lord Phillips et l’archevêque de Canterbury parce que le multiculturalisme les conduit à suspendre volontairement leur esprit critique dès qu’il s’agit des autres religions et cultures, en particulier l’islam.
La charia est un système juridique découlant du Coran et des traditions du Prophète Mahomet, et mis au point par des savants musulmans il y a plus d’un millénaire pour dicter à peu près tous les aspects de la vie et de la pensée des individus.
Il s’agit d’un système fermé qui rejette toute innovation fondée sur une lecture moderne des textes sacrés de l’islam, et qui est violemment en contradiction avec les valeurs libérales démocratiques.
La demande des islamistes pour l’introduction de la charia est stratégiquement conçue pour transformer les zones peuplées de musulmans dans une Grande-Bretagne multiculturelle et aussi dans d’autres démocraties occidentales en enclaves régies par la charia ségrégées de la population majoritaire.
La preuve des ravages que les islamistes ont infligés à travers le monde arabo-musulman est écrasante et, depuis le 11 septembre 2001, cette preuve fait les nouvelles à chaque jour.
Pourtant, un nombre grandissant parmi les élites en Grande-Bretagne se disent favorables à la charia, défiant la logique et l’histoire, et méconnaissant les conséquences et le péril que Revel a décrit en parlant des ennemis intérieurs qui promeuvent leur agenda pour mortellement affaiblir les démocraties.
Voir aussi:
L’islamisme une idéologie totalitaire
Daniel Weinstock favorable à la charia. Mohamed P. Hilout le remet à sa place
Procès Khawaja – L’ennemi intérieur, par David Harris