La gorge tranchée avec un couteau de cuisine
Par Régys Caron
Le Journal de Québec le 11 février 2010
QUÉBEC – Le procès de Mohamad Youssef Alaoui s’est amorcé mercredi au palais de justice de Québec sous une accusation de meurtre au premier degré de son ex-conjointe Leila Arbaoui, survenu dans la nuit du 11 au 12 janvier 2004.
L’homme de 44 ans aurait tranché la gorge de son ex-conjointe avec un couteau de cuisine après que celle-ci lui eut appris qu’elle maintenait la procédure de divorce qu’elle avait entreprise quelques mois auparavant, suivant l’exposé présenté hier par l’avocat de la Couronne, (…).
Le couple d’origine marocaine avait immigré au Canada en 1999 et fut admis à demeurer au pays sous le statut de réfugié, a signalé Me Beauséjour. Mohamad Youssef Alaoui et son épouse se sont alors installés à Toronto, où ils ont eu leur premier enfant.
(…)
En 2000, alors que la famille résidait toujours à Toronto, Leila Arbaoui a commencé à parler de divorce, ce qui rendait son mari fou furieux, a continué Me Beauséjour. À une occasion, il lui aurait dit : « Je vais te tuer, je vais tuer l’enfant, puis je vais me tuer après », ce qui aurait eu pour effet de terrifier Mme Arbaoui au point qu’elle aurait supplié son mari de ne pas passer à l’acte et promis de ne plus parler de divorce.
Rupture Le couple est par la suite déménagé à Québec et monsieur aurait continué à violenter madame, allant jusqu’à la menacer avec un couteau en présence de leurs deux garçons. En juin 2003, madame s’est enfuie de la résidence familiale pour se réfugier dans une maison d’accueil pour femmes violentées.
En janvier 2004, Mme Arbaoui reprit contact avec son mari et lui rendit visite le 11 janvier pour lui permettre de voir les enfants à l’appartement de la rue Maufils. C’est à l’occasion de cette rencontre que l’accusé aurait assassiné madame, qui était alors âgée de 30 ans. (…)
«La théorie que nous soutenons est que l’accusé a commis un meurtre de façon préméditée et délibérée», a conclu Me Éric Beauséjour avant de faire savoir qu’il ferait entendre 30 témoins dans la présentation de sa preuve. Le procès est présidé par le juge Jean-Claude Beaulieu, de la Cour supérieure, chambre criminelle, et la défense est occupée par Me Sébastien Saint-Laurent.
Lire aussi:
Pourquoi notre système d’accueil des réfugiés reste-t-il dysfonctionnel?