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Les 2 et 3 décembre dernier, la députée Monique Richard s’est objectée au financement public de l’école Dar al-Iman à l’Assemblée nationale en raison des liens que l’école entretient avec la Muslim Association of Canada (MAC). La députée a décrit l’idéologie de la MAC comme étant « contre la civilisation occidentale », « antisémite, antigays et antifemmes ». Depuis, deux leaders des Frères Musulmans ont tenté d’obscurcir la nature des liens qui unissent l’école à la MAC. Point de Bascule (PdeB) revient sur cette relation puis reprend certaines déclarations du guide spirituel de l’organisation Youssef al-Qaradawi qui confirment le jugement porté par Monique Richard sur le programme de la MAC au Canada.
Après le directeur de l’école, Lazhar Aissaoui, c’est le président du Muslim Council of Montreal (MCM), Salam Elmenyawi, qui est intervenu pour condamner l’intervention de la députée Richard. À l’instar d’Aissaoui, Elmenyawi est intimement associé à la MAC et à d’autres organisations qui servent de courroies de transmission aux Frères musulmans en Amérique du Nord.
En septembre 2010 à Montréal, il faisait partie des orateurs qui s’adressèrent au public rassemblé lors de la conférence United for Change. Il était accompagné pour l’occasion de Jamal Badawi, Tariq Ramadan et d’autres poids lourds des Frères Musulmans. (poster – PdeB)
L’association de Salam Elmenyawi avec l’école Dar al-Iman remonte à plusieurs années. The Gazette (Montréal) du 10 mai 2003 rapporta qu’à titre de médiateur dans un conflit qui opposa les membres du conseil d’administration d’une école musulmane du quartier Notre Dame de Grâce (Montréal), Elmenyawi avait endossé l’ajout de huit administrateurs de l’école Dar al-Iman au CA de l’école de NDG.
Salam Elmenyawi affirma dans son message à Monique Richard que son objection au financement public de l’école Dar al-Iman reposait uniquement sur des liens présumés (« guilty by means of alleged association »). En réalité, rien n’est plus clair que la relation de subordination qui existe entre la MAC et l’école Dar al-Iman:
1. Le directeur de l’école, Lazhar Aissaoui, fait partie du conseil de direction de la MAC, la section canadienne des Frères Musulmans;
2. Le site internet de l’école indique que « depuis décembre 2003, l’école Dar Al Iman est affiliée à l’Association Musulmane du Canada (MAC) ». En réalité, certains documents officiels accessibles au public prouvent que l’association entre la MAC et l’école est antérieure à cette date;
3. Dans son communiqué de presse du 6 décembre 2010, le directeur Aissaoui indique que la MAC fournit du matériel scolaire et dispense des programmes de formation à son école;
4. Dans plusieurs documents produits par la section des Frères Musulmans au Canada, l’école Dar al-Iman est clairement identifiée comme un des établissements de la MAC. À titre d’exemple, une publication de MAC London (p. 3) identifie l’école Dar al-Iman comme une des « MAC institutions » au Canada.
La MAC endosse Youssef al-Qaradawi
En juin 2010, Point de Bascule a publié un article intitulé Du totalitarisme de Hassan al-Banna à l’islam englobant de Tariq Ramadan (Partie 1 – Partie 2 – Partie 3). Il s’agissait d’une analyse générale qui exposait combien le programme des Frères vise à contrôler toutes les facettes de la vie des gens dans les sociétés où ils arrivent à s’imposer. À cette analyse générale, nous ajoutons aujourd’hui un commentaire fondé sur des écrits et des discours du principal maître à penser de la MAC toujours vivant, Youssef al-Qaradawi.
Dans le passé, la section jeunesse de la MAC (MAC Youth) a endossé formellement Youssef al-Qaradawi sur son site www.macyouthmtl.ca. Elle présenta son livre Le licite et l’illicite comme « un ouvrage d’une extraordinaire finesse » qui « doit se retrouver dans la bibliothèque de tout musulman à des fins de consultations (sic) en cas d’incertitudes (sic) » sur ce qui est permis et sur ce qui ne l’est pas. Ce site de la MAC n’est plus accessible au public depuis quelques mois.
Plusieurs autres sites de la MAC au Canada continuent de promouvoir des textes d’al-Qaradawi ou de s’en remettre à son autorité pour déterminer ce que les musulmans doivent faire dans diverses circonstances: MAC Windsor, MAC London, MAC Vancouver, etc.
Dans le commentaire qui suit, les citations d’al-Qaradawi ont été regroupées en quatre parties afin de concorder avec les quatre caractéristiques du programme de la MAC énumérées par la députée Monique Richard:
– contre la civilisation occidentale;
– antisémite;
– antigays;
– antifemmes.
Un programme contre la civilisation occidentale
Traditionnellement, l’islam a pris son expansion militairement. Depuis la fin des années ’50, l’arrivée massive de musulmans en Occident combinée à la faiblesse technologique du camp de l’islam a amené les leaders de l’islam radical à repenser leur stratégie d’expansion et à favoriser une offensive plutôt idéologique que militaire. Youssef al-Qaradawi a très bien résumé cet aspect du programme des Frères Musulmans dans son livre Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase (Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape):
« (Notre) Mouvement est islamique par son origine, son orientation, ses principes et ses objectifs. Il adopte les méthodes et les moyens qu’il juge appropriés pour servir sa religion et l’établir sur terre en fonction des conditions qui prévalent à un moment et à un endroit donnés. (…) Alors que l’islam est immortel, les méthodes, les moyens et les systèmes ne le sont pas. »
Chapitre 3 – The Necessity of Renewal in Means (La nécessité de changer de méthodes)
« Nous (les musulmans) sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre jihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit! »
« Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives (militaires) pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre? »
Chapitre 3 – A Debate that We Do Not Need Today (Un débat dont nous n’avons pas besoin aujourd’hui)
Dans ce contexte de faiblesse militaire, les Frères Musulmans ont élaboré un plan B pour accomplir par des moyens idéologiques et politiques ce qu’ils jugent irréalisable par des moyens militaires.
« L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie (Espagne – 1492) et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes (1830). (…) Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie. »
Youssef Al-Qaradawi, Islamonline.net (2002) – Archivé sur MEMRI
« Ce qu’il nous reste à accomplir donc, c’est (…) la deuxième partie de la prophétie. ” La ville de (Constantinople / Istanbul) sera conquise en premier (1453) “, donc ce qu’il reste à conquérir c’est Rome. Cela signifie que l’islam reviendra en Europe pour la troisième fois après en avoir été expulsé à deux reprises. La conquête par le prosélytisme, voilà ce que nous espérons. Nous allons conquérir l’Europe, nous allons conquérir l’Amérique! Non pas par l’épée mais par le prosélytisme. »
Youssef Al-Qaradawi, Conférence organisée par la Muslim Arab Youth Association à Toledo (Ohio) aux États-Unis (1995). Le texte est archivé sur Investigative Project et la vidéo du discours est disponible sur Youtube.
Le jihad idéologique et politique promu par al-Qaradawi et les Frères Musulmans passe non seulement par la mise sur pied d’écoles mais également par toute une gamme d’activités d’infiltration des partis politiques, des médias, des universités, des groupes œcuméniques et d’autres organisations sociales occidentales.
Une description générale de ce programme de pénétration des institutions occidentales est contenue dans un mémorandum interne des Frères Musulmans qui fut amené en preuve par la poursuite lors de deux procès qui se sont déroulés aux États-Unis en 2007 et 2008. Au terme du second procès, cinq leaders des Frères Musulmans furent reconnus coupables et condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir participé au financement d’activités terroristes au Moyen-Orient à partir du territoire américain. Voici comment les Frères Musulmans y décrivent leur mission en Amérique du Nord:
« Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail d’implantation en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions. (…) C’est la destinée du musulman que de mener le jihad peu importe où il se trouve et ce, jusqu’à son dernier souffle. »
La version originale arabe du mémorandum et sa traduction anglaise sont archivées sur le site Investigative Project on Terrorism.
À l’époque où la députée fédérale Meilli Faille décida de rembourser un voyage que la MAC lui avait payé aux Émirats arabes unis, elle accorda une entrevue à Benoît Dutrizac. À 15:20, elle affirme que la MAC maintient une présence permanente sur la Colline parlementaire à Ottawa. Tout cela, évidemment, dans le but de mettre des politiciens sous influence et de faciliter la réalisation de l’objectif de sabotage de notre « misérable demeure».
Le jihad idéologique et politique implique également un recours aux tribunaux non-musulmans pour faire imposer progressivement la charia. C’est ce qui se produit quand les critiques de l’islam sont accablés de dettes pour avoir dû se défendre contre des accusations d’« islamophobie » lancées contre eux par des organisations financièrement supportées par l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe. C’est également ce qui se produit quand des tribunaux occidentaux violent le droit de propriété des citoyens sous leur juridiction en les forçant à modifier le code vestimentaire ou l’horaire de travail de leurs entreprises pour qu’elles se conforment aux exigences de la charia concernant le port du voile, les périodes de prière, etc
Dans son livre Auspices of the Ultimate Victory (Les signes annonciateurs de la victoire finale), Youssef al-Qaradawi explique les succès de sa variété d’islam en Occident par le travail de terrain des Frères Musulmans et par les contributions en pétrodollars des milliardaires du Golfe. Le cas de Dar al-Iman illustre particulièrement bien cette réalité. Après avoir financé la mise sur pied de l’école via leur Banque islamique de développement (BID), l’Arabie saoudite et les autres pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ont eu recours aux Frères Musulmans de la MAC pour l’administrer et propager leur doctrine totalitaire.
David Ouellette a reproduit sur son blog un rapport qui énumère plusieurs subventions accordées par la BID en 2000. Les détails concernant celle qui alla à Dar al-Iman se trouvent à la page 5 du document.
Qui paie la musique commande la danse. L’Arabie saoudite et ses partenaires ne paient pas pour développer au Canada autre chose que ce qui prévaut à Djeddah et à Riyad.
Un programme antisémite
Voici quelques extraits d’un discours (vidéo) du mentor de la MAC, Youssef al-Qaradawi, diffusé sur les ondes d’Al-Jazeera TV en janvier 2009. Ils confirment la seconde caractéristique du programme de la MAC énoncée par Monique Richard:
« À travers l’histoire, Allah a imposé aux (Juifs) des personnes qui les ont punis pour leur corruption. Leur dernier châtiment a été administré par Hitler. (…) Il a réussi à les remettre à leur place. C’était un châtiment divin. Si Allah le veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans. »
(…)
« En terminant mon discours, j’aimerais ajouter que la seule chose que j’espère c’est que, mes jours tirant à leur fin, Allah me donne l’occasion d’aller sur la terre du jihad et de la résistance, même sur une chaise roulante. Je vais tirer sur les ennemis d’Allah, les Juifs, et ils me lanceront une bombe. Ainsi, je terminerai ma vie en martyr. Qu’Allah soit loué. »
Un programme antigays
En juin 2006, un présentateur d’Al-Jazeera TV demanda à Youssef al-Qaradawi d’expliquer comment les homosexuels devaient être punis. Al-Qaradawi suggéra différentes méthodes de les tuer (vidéo 5:27):
« Les diverses écoles de pensée (de l’islam) divergent d’opinion quant à la façon de punir (les gays). Certains disent qu’ils devraient être punis comme les fornicateurs. (…) Certains disent qu’ils devraient être projetés du haut d’endroits élevés comme Dieu l’a fait avec les gens de Sodome. Certains disent qu’on devrait les brûler, etc. Il y a désaccord. La chose importante c’est de traiter cet acte (homosexuel) comme un crime. »
La réponse d’al-Qaradawi est conforme à la section p17.3 du manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the Traveller) qui fait autorité chez les Frères Musulmans et qui condamne les homosexuels à mourir.
Un programme antifemmes
Dans un de ses textes disponibles sur le site IslamOnline.net, Youssef al-Qaradawi justifie la mutilation génitale des femmes en invoquant que le fondateur de l’islam aurait déclaré à une sage femme:
« Réduisez la taille du clitoris mais n’excédez pas la limite car ceci est meilleur pour la santé des femmes et préféré par les maris ».
Il convient de faire remarquer que lorsque des leaders politiques tentent de légiférer pour faire cesser cette pratique barbare dans les pays musulmans où elle sévit, les Frères Musulmans sont toujours aux premières lignes pour s’opposer à la réforme. Dans l’introduction de son classique Le licite et l’illicite en Islam recommandé par la MAC, al-Qaradawi condamne ceux qui interdisent ce que permet l’islam. C’est précisément en invoquant ce principe que le groupe parlementaire des Frères Musulmans au Caire s’opposa en 2008 aux efforts du gouvernement égyptien qui cherchait à criminaliser les mutilations génitales.
Le Christian Science Monitor (archivé sur GMBDR) a rapporté cette campagne des Frères Musulmans de 2008.
Les mutilations génitales sont légitimées à la section e4.3 du manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the Traveller) endossé par les Frères Musulmans.
Dans une entrevue diffusée sur les ondes d’Al Jazeera TV en 2004 (vidéo 8:14), Youssef al-Qaradawi a également fait l’apologie de la violence conjugale. Il a déclaré que battre une épouse n’est pas à l’avantage de toutes les femmes mais que c’est opportun pour certaines d’entre elles.
Le recours aux attentats suicide
Aux quatre principes de l’idéologie des Frères Musulmans identifiés et commentés jusqu’à maintenant, nous en ajoutons un cinquième. Il concerne l’appui que Youssef al-Qaradawi et les Frères Musulmans en général accordent aux attentats suicide. Soulever cette question est d’autant plus pertinent que nous en sommes à discuter du financement d’une école des Frères Musulmans qui cible les jeunes.
Le maître à penser de la MAC a réitéré son appui aux attentats suicide sur les ondes d’Al Hayat 2 TV le 17 décembre 2010. GMBDR a rapporté l’intervention d’al-Qaradawi dans un article récent.
En 2009, la MAC a accueilli dans ses locaux du Centre Communautaire Laurentien (CCL) qu’elle possède à Montréal l’ancien mufti de Jérusalem Ekrima Sabri, un autre supporteur des attentats suicide. Une reproduction du poster produit pour l’occasion a été archivée sur Point de Bascule.
Voici ce que répondit Sabri à un représentant du périodique égyptien Al-Ahram Al-Arabi qui l’interrogeait au sujet des attentats suicide en octobre 2000. La traduction de l’échange de l’arabe vers l’anglais provient de MEMRI:
Question: « Qu’est-ce que vous ressentez lorsque vous priez (pour les âmes des martyrs)? »
Réponse: « Je considère que le martyr est chanceux car les anges l’amènent vers son mariage au ciel. Je sens la terre trembler sous les pieds de l’occupant. »
Question: « Est-ce différent quand le martyr est un enfant? »
Réponse: « Oui. C’est difficile de l’exprimer en mots. Il n’y a pas de doute qu’un enfant (martyr) indique que la nouvelle génération va poursuivre la mission avec détermination. Plus jeune est le martyr et plus je le respecte. »
Quand Sabri fait allusion à un mariage au ciel, il réfère à différents versets du Coran (52:17-20 et 44:54) qui promettent plusieurs jeunes filles vierges (houris) en guise de récompense à ceux qui meurent en menant le jihad.
Il convient de souligner que les activités du Centre communautaire Laurentien (CCL) de la MAC et celles de l’école Dar al-Iman sont complètement intégrées. Jusqu’à ce que Rue Frontenac (archivé sur PdeB) ne fasse état des relations qui existent entre la MAC et l’école Dar al-Iman en novembre 2010, le site du CCL présentait encore Dar al-Iman comme une de ses écoles affiliées sur son site internet.
Comme c’est généralement le cas quand on fait la lumière sur les activités des islamistes, la MAC a rendu son site du CCL inaccessible depuis (http://www.cclmac.ca/). Au moment d’écrire ces lignes cependant, la cache de Google permettait encore d’avoir accès aux informations qui confirment que l’école Dar al-Iman est bel et bien une école affiliée au CCL de la MAC qui reçut en 2009 Ekrima Sabri, l’apologiste des attentats suicide commis par des enfants.
L’endossement de Youssef al-Qaradawi par différents islamistes associés à la MAC
Outre l’appui accordé par la MAC à Youssef al-Qaradawi dans ses propres sites (www.macyouthmtl.ca désormais inaccessible, MAC Windsor, MAC London, MAC Vancouver), il convient de souligner que différents leaders islamistes associés à la MAC ont également reconnu publiquement son autorité.
Salam Elmenyawi
Le 11 décembre 2004, Le Devoir rapportait qu’alors qu’il travaillait à mettre sur pied un Conseil de la charia au Québec en compagnie d’autres leaders musulmans, Salam Elmenyawi admit que son organisme pourrait avoir recours aux avis de Youssef al-Qaradawi (Al Kardaoui) dans le futur.
Un article publié par le Canadian Islamic Congress rapporte que Salam Elmenyawi invoqua l’autorité de Youssef al-Qaradawi pour établir que les militants islamistes qui infiltrent les médias occidentaux pour y mener le jihad idéologique peuvent être payés à même les fonds collectés pour la zakat (l’aumône obligatoire imposée aux musulmans). Les sections h8.7 à h8.18 du manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the Traveller) précisent que la zakat ne peut être versée qu’à des musulmans et elles identifient huit catégories de récipiendaires possibles.
La section h8.17 précise que les jihadistes font partie de ceux qui peuvent recevoir la zakat. En permettant d’utiliser la zakat pour financer ceux qui mènent le jihad idéologique dans les médias occidentaux, al-Qaradawi et Elmenyawi confirment que le jihad idéologique est indissociable du jihad militaire.
Rappelons qu’Elmenyawi fut l’un des principaux opposants à la motion de l’Assemblée nationale du Québec contre l’introduction de la charia au Canada via les tribunaux islamiques. (The Gazette 11 mars 2005 – archivé sur Jihadwatch)
Tariq Ramadan
Dans son livre Radical Reform, Tariq Ramadan endosse al-Qaradawi en le présentant comme « l’un des exégètes de l’islam les plus importants » à s’être prononcé sur la question des attitudes et des comportements que les musulmans doivent adopter lorsqu’ils vivent en Occident.
(Tariq Ramadan, Radical Reform, New York, Oxford University Press, 2009, pp. 31 et 326)
La MAC est intimement associée à Tariq Ramadan et à son organisation Présence Musulmane. Les deux organisations ont assuré la tenue de deux conférences de Ramadan à Montréal en avril 2010.
Sheema Khan
En tant que responsable de CAIR-CAN, une autre association qui fait parti du réseau des Frères Musulmans au Canada, Sheema Khan a invoqué l’autorité de Youssef al-Qaradawi dans le Globe and Mail (13 novembre 2002). Elle l’identifia alors comme un « exégète musulman renommé ».
Depuis quelques années, certaines écoles publiques d’Edmonton dispensent un cours d’études islamiques pour « exposer » leurs étudiants à la charia. En consultant la description du cours disponible sur le site d’Edmonton Public Schools (EPS), on constate qu’il ne s’agit rien de moins que d’une tentative d’endoctrinement de laquelle on a exclu toute critique de la législation islamique totalitaire. Le programme a été conçu par des responsables de la MAC en Alberta et seuls des manuels endossés par la MAC sont utilisés dans le cadre de ce cours.
Parmi les concepteurs du cours identifiés par Edmonton Public Schools (EPS), on retrouve Issam Saleh, président de MAC Edmonton et Waleed Najmeddine.
En plus d’avoir occupé différentes positions dans des écoles publiques et dans une académie islamique privée affiliée à la MAC en Alberta, Najmeddine agit comme expert pour le site OnIslam.net. Ce site a été lancé en octobre 2010 par d’ex-employés d’IslamOnline.net (IOL) après que Youssef al-Qaradawi ait été expulsé de l’instance dirigeante d’IOL par les financiers du Qatar qui l’avaient supporté jusque là. Depuis, al-Qaradawi a accordé son plein support à OnIslam.net.
C’est sans surprise qu’on constate que les responsables de la MAC en Alberta ont inclus le nom d’al-Qaradawi à la liste des auteurs que les étudiants d’Edmonton doivent étudier durant leur cours de charia.
Sur sa page Facebook, le concepteur du cours Waleed Najmeddine a indiqué à la planète entière son adhésion aux idées de Youssef al-Qaradawi et à celles de la MAC.
La description du cours d’études islamiques qu’on retrouve sur le site d’Edmonton Public Schools indique que « Le but principal (du cours) consiste à exposer les étudiants à l’histoire, aux principes de base de l’islam et aux pratiques du prophète Muhammad fondées sur la charia ».
Les livres utilisés dans le cadre du cours sont des références recommandées par les Frères Musulmans sur leurs nombreux sites. Aucun des livres indiqués ne présente la moindre critique de la charia et ce, dans une école complètement financée par des deniers publics. Outre al-Qaradawi, on peut noter les noms de John Esposito et Jamal Badawi sur la liste des auteurs étudiés. Les deux sont étroitement associés aux Frères Musulmans.
Pour indiquer l’importance de Badawi dans la structure de l’organisation, mentionnons qu’il fut la seule personne nommément identifiée dans le mémorandum qui appelle les Frères Musulmans opérant en Amérique du Nord à « détruire de l’intérieur la civilisation occidentale ».
Sur une page de son site internet qui date de 2007, la MAC identifie Jamal Badawi comme un de ses directeurs. GMBDR rapporte également que Badawi a dirigé ou dirige plusieurs organisations des Frères Musulmans: Islamic Society of North America (ISNA), Council on American Islamic Relations – Canada (CAIR Can), Fiqh Council of North America (FCNA), Muslim American Society (MAS), European Council for Fatwa and Research (ECFR).
En 2006, Badawi a justifié les attentats suicide comme une tactique légitime de jihad sur un forum d’IslamOnline et en 2004, il a émis une fatwa énumérant six conditions qui justifient de battre une épouse « si elle persiste dans ses mauvaises habitudes ».
Conclusion
Plusieurs informations publiées dans ce texte prouvent la complète intégration de l’école Dar al-Iman à l’infrastructure de la MAC au Canada. Dans son communiqué de presse du 6 décembre 2010, le directeur Aissaoui reconnait que la MAC fournit du matériel scolaire et dispense des programmes de formation à son école.
Que peut bien contenir ce matériel scolaire fourni par la MAC à l’école Dar al-Iman sinon ce qu’on retrouve sur ses différents sites internet et dans les livres écrits par les auteurs que l’organisation recommande.
Le 2 décembre 2010, la ministre de l’Éducation Line Beauchamp a tenté de nous convaincre qu’iln’y avait pas de lien entre la MAC et l’école Dar al-Iman (2 décembre – vidéo 15:19). Puis, le lendemain, confrontée à l’évidence par sa collègue Richard, elle a voulu nous convaincre que la MAC ne représentait pas un danger (3 décembre – vidéo 7:54).
Si une organisation dont les maîtres à penser, les leaders et les conférenciers invités encouragent les attentats suicide menés par des jeunes ne constitue pas un danger, qu’est-ce qui en constitue un?
Faudra-t-il attendre le jour où les Frères Musulmans décideront que les attentats suicide constituent une tactique valable non seulement au Moyen-Orient mais également au Canada pour cesser de les financer?