Voici une lettre d’opinion signée par plusieurs intellectuels, dont le directeur de notre site, qui demande que le Congrès islamique du Canada se dissocie de la journaliste britannique controversée Yvonne Ridley. Cette lettre a été publiée dans le Soleil, sur Cyberpresse et en anglais dans le Suburban.
En voici le texte intégral:
Jean Renaud et un collectif d’auteurs*
Yvonne Ridley vient à Montréal et à Toronto , en septembre prochain, à l’invitation du Congrès islamique du Canada . Journaliste britannique capturée par les talibans en 2001, Yvonne Ridley s’est convertie à l’islam en prenant fait et cause pour ses ravisseurs, ce qui évoque étrangement le syndrome de Stockholm .
Animatrice sur Islam Channel en Angleterre, où elle est responsable des questions politiques, fondatrice et plusieurs fois candidate pour le parti Respect (une coalition hétéroclite de gauchistes, de fervents musulmans et d’islamistes), Yvonne Ridley soutient, pour l’essentiel, le programme idéologique de l’islam radical et défend encore aujourd’hui ces Talibans contre lesquels l’armée canadienne mène un combat aussi juste que nécessaire.
Correspondante à Londres pour la nouvelle chaîne télé récemment créée par le gouvernement iranien de Mahmoud Ahmadinejad, Press TV, laquelle offre selon elle « une perspective différente de celle des médias conventionnels » (sur le site Internet de cette chaîne se trouve une section « Analyses » où on a déjà insinué que le gouvernement britannique avait orchestré les attentats de Londres et de Glasgow afin de ternir l’image des musulmans en Grande-Bretagne), Mme Ridley affirme qu’elle peut dire ce qu’elle veut à Press TV.
Mais pourquoi les autorités gouvernementales iraniennes l’empêcheraient-elles de faire l’éloge de l’imam de la mosquée radicale de Finsbury Park (à Londres), Abu Hamza al-Masri (quelqu’un de « quite sweet really »), un chaud partisan d’Al-Qaïda que la police britannique a eu la bonne idée d’arrêter ? Pourquoi la réprimanderaient-elles d’avoir appelé la communauté musulmane britannique à refuser de coopérer avec la police, à la suite d’une malheureuse bavure policière ?
Pourquoi lui reprocheraient-elles d’avoir qualifié le leader islamiste tchétchène, Shamil Basayev, responsable du massacre de Beslan en Russie, de « martyr »? Pourquoi s’opposeraient-elles à ses éloges des attentats-suicides ? Pourquoi seraient-elles vexées que cette « journaliste » exprime sa sympathie envers des terroristes notoires, comme le Jordanien Abu Musad al-Zarqawi ?
Yvonne Ridley fait le jeu des ennemis de l’Occident et des amis de Mahmoud Ahmadinejad. Nous, soussignés, demandons au Congrès islamique du Canada de se dissocier publiquement des propos d’Yvonne Ridley et de manifester ainsi clairement au public canadien et québécois son refus d’entériner toutes formes d’appui, direct ou indirect, au terrorisme islamiste.
*cosignataires:
Pierre Ballofret,
Richard Bastien (économiste),
Germain Belzile (économiste),
Claude Marc Bourget (écrivain),
Jacques Brassard (chroniqueur et ancien ministre du Québec),
Jean-Charles Chebat (CQ),
Julia Coriat,
Maurice G. Dantec (écrivain),
Barbara Kay (journaliste),
Marc Lebuis (directeur du site Point de Bascule Canada ),
Éric LeRay,
Jean-Philippe Martini,
Cyril Pahlavi (politologue),
Jean Renaud (directeur de la rédaction d’Égards)
Pour en savoir plus sur Yvonne Ridley:
Schaëffner, Yves, Yvonne Ridley, journaliste féministe et voilée, La Presse, 4 avril 2006
Yvonne Ridley : une icône musulmane britannique controversée