Le Canada ne participera pas à la 2e conférence de l’ONU contre le racisme à Durban en 2009, jugeant que tous les éléments étaient en place pour une répétition de Durban 2001 qui avait tourné au «cirque» et à l’intolérance. Le Canada se dit intéressé à «combattre» et non «promouvoir» le racisme.
Nous saluons cette décision du gouvernement fédéral qui nous rend fiers de notre pays et de son rôle de leadership mondial en matière de droits humains. Souhaitons que d’autres pays emboîteront le pas. Nous encourageons le Canada à prendre l’initiative de la formation d’une Ligue des nations libres et démocratiques.
Voici le Communiqué affiché sur le site du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, émis conjointement par le ministre Maxime Bernier et le Secrétaire d’État au multiculturalisme et à l’identité canadienne Jason Kenney, annonçant le refus du Canada de participer à la 2e conférence de l’ONU contre le racisme, l’intolérance et la discrimination sous toutes ses formes:
Le 23 janvier 2008 (19 h 10 HNE)
Nº 16
LE CANADA ADOPTE UNE POSITION FERME VIS-À-VIS LA CONFÉRENCE MONDIALE DES NATIONS UNIES CONTRE LE RACISME
Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Maxime Bernier, et le secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne), l’honorable Jason Kenney, ont fait aujourd’hui la déclaration suivante :
« Le Canada est fier de sa longue tradition de lutte contre le racisme, la discrimination et l’intolérance sous toutes ses formes, a déclaré le ministre Bernier. C’est d’ailleurs pour cette raison, et avec la promesse d’une action internationale concertée face au racisme, que nous avons participé à la Conférence mondiale de 2001 contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, à Durban, en Afrique du Sud. Malheureusement, les discussions ont dégénéré et ont été marquées par la discorde et l’expression ouverte de sentiments d’intolérance et d’antisémitisme qui sapaient les principes des Nations Unies et les objectifs mêmes que la Conférence s’attachait à réaliser.
« Le secrétaire d’État Kenney et moi-même espérions que les préparatifs de la Conférence d’examen de Durban de 2009 allaient corriger les erreurs du passé, a ajouté le ministre Bernier. Malgré nos efforts en ce sens, nous avons conclu qu’il n’en serait rien, et c’est pourquoi le Canada ne participera pas à la Conférence de 2009. »
« Le Canada continuera de faire porter ses efforts sur des initiatives permettant de combattre efficacement le racisme, a souligné le secrétaire d’État Kenney. La décision de notre gouvernement d’adhérer de plein droit au Groupe d’action international pour la coopération sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur l’Holocauste témoigne de notre attachement à la lutte contre le racisme et à la promotion de la liberté, de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit, aussi bien au Canada qu’à l’étranger ».
En entrevue à la Presse canadienne, le secrétaire d’État au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne, Jason Kenney, a précisé qu’après avoir pris part aux rencontres préparatoires, les représentants canadiens ont jugé que tous les éléments étaient en place pour une répétition de Durban 2001.
Le mauvais souvenir de Durban 2001
À cette époque, la Conférence mondiale contre le racisme et la discrimination avait alors viré, selon Jason Kenney, au cirque et à l’intolérance. Les pays arabes et musulmans avaient alors fait bloc dans leurs attaques contre l’État hébreu.
Israël et les États-Unis avaient claqué la porte en guise de protestation, tandis que le Canada était demeuré sur place pour tenter de combattre les attaques et dénoncer ce qui s’y passait.
Vers une répétition du passé
Jason Kenney a précisé qu’en prévision de Durban 2009, la Lybie a été élue à la présidence de la conférence et Cuba en occupe la vice-présidence en plus d’être rapporteur. D’importantes rencontres préparatoires ont été convoquées pendant les grandes fêtes juives, ce qui a empêché les représentants israéliens d’y participer.
En outre, il a également noté que l’Iran, un pays qui a appelé à la destruction d’Israël, fait partie du comité d’organisation.
Voyant cela, Jason Kenney soutient que son gouvernement n’avait d’autre choix que de se retirer, jugeant que le processus a complètement déraillé et que le Canada ne veut pas en faire partie. Il a ajouté que le pays est intéressé à combattre, et non promouvoir le racisme.
Le Canada est le premier pays à se retirer de Durban 2009. En ce sens, il espère envoyer un message aux organisateurs et aux autres pays.
(…)
«Le gouvernement Harper manifeste un courage certain en devenant le premier à retirer la caution de ses administrés à Durban II, qui s’annonce comme un autre «cirque». C’est le terme utilisé par le secrétaire d’État au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne, Jason Kenney.
Il faut espérer que d’autres pays feront de même.
De fait, une quarantaine de nations ont déjà manifesté une certaine impatience en refusant de fourguer sept millions de dollars supplémentaires à la préparation de l’événement. Cette agitation pré-partem est notamment placée sous la responsabilité de la Libye, de Cuba et de l’Iran, États réputés pour leur santé démocratique et éthique (les deux premiers sont classés parmi les huit pires au monde par Freedom House).»
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