Hamid Zanaz, philosophe et journaliste, écrit un livre où il parle de la surislamisation rampante et montre comment la tentative d’adapter le dogme islamique à la modernité est vouée à l’échec. Mohamed Pascal Hilout commente le livre : si la religion est l’opium du peuple selon Marx, en toute logique, les pays musulmans mourront d’overdose si nous suivons le diagnostic sans détours de Hamid Zanaz.

Mohamed Pascal Hilout, initiateur du nouvel islam en France, un islam laïque inscrit dans la modernité et dépouillé de ses voiles, burqas et tchadors, publie sur le site Riposte laïque un commentaire sur le livre Réformer l’islam ? Autopsie d’une illusion caractérisée par Hamid Zanaz.
Nous vous invitons aussi à lire l’article de notre collaborateur Helios d’Alexandrie, La « maladie de l’islam », diagnostic et traitement un commentaire sur le livre « Sortir de la malédiction », l’islam entre civilisation et barbarie par Abdelwahab Meddeb.
Nous affichons d’abord la présentation du livre de Hamid Zanaz par l’éditeur, suivie du commentaire de Mohamed Pascal Hilout.
« À l’aube de ce troisième millénaire, la modernité n’a pas encore conquis les territoires de l’islam. J’ai tenté de montrer à travers cet ouvrage comment la tentative d’adapter le dogme islamique aux exigences des temps modernes est d’avance vouée à l’échec. J’ai dans ce but préféré juxtaposer le témoignage, l’expression romanesque, l’autobiographie, le reportage journalistique, les impressions et les observations personnelles afin de commenter les mots et les faits de la surislamisation rampante. Plusieurs questions se sont imposées à moi : pourquoi les musulmans ont-ils échoué là où les autres ont réussi ? Pourquoi peinent-ils à reconnaître la supériorité flagrante de l’Occident « impie » ? Comment l’Histoire a-t-elle spiritualisé la religion du Christ et déspiritualisé celle de Mahomet ? Je vous propose, amis lecteurs, de chercher en bonne humeur, la boîte noire du clash civilisationnel islamique ! »
L’auteur
Considérant l’islamisation comme une nouvelle colonisation du monde arabe, Hamid Zanaz propose dans cet essai la seule question légitime que doivent se poser les intellectuels arabes : « Que devons-nous faire pour rendre nos sociétés plus laïques, comment sortir de la cage islamiste? » Un questionnement étayé d’exemples concrets qui fait de cet ouvrage une ressource supplémentaire pour notre réflexion sur le monde contemporain et en pointillés, les errances des sociétés dites « laïques ».
Hamid Zanaz, philosophe et journaliste qui a enseigné à l’Université d’Alger et collaboré dans plusieurs journaux algériens indépendants (Alger républicain, El Waqt, Le Matin,…) n’y va pas par quatre chemins : « La panne des pays de l’islam est plus structurelle qu’accidentelle. Elle est imputable à la non distinction entre le temporel et le spirituel. Faute de séparation inconditionnelle, l’obscurantisme deviendra le stade suprême de l’islam dans les années à venir. » (p. 12).
Il est fort à craindre que la réalité et l’actualité de tous les jours ne lui donnent déjà raison sur toute la ligne, des abords de l’Atlantique aux confins de la mer de Timor bordant l’Indonésie.
L’auteur n’a nullement recours à un langage ampoulé ou compliqué auquel certains philosophes d’Afrique du Nord nous ont habitués, mais plutôt à un style très alerte, même jovial et amusé. Il faut dire qu’il vaut mieux en rire, pour ne pas en pleurer, lorsque M. Zanaz nous rappelle tout ce qui a pu être dit et écrit comme bêtises par des intellectuels issus de l’aire islamique au sujet de la laïcité et de la réforme de l’islam, loch ness du désert dont tout le monde parle et que personne n’a jamais vu.
Comme le montre notre auteur, il n’y a pas que les intellectuels et les journalistes qui sont à mettre en cause : depuis au moins quarante ans, les autorités des pays musulmans ont construit le nid des obscurantistes et leur ont offert plus de mosquées qu’ils n’en auraient demandé. Et pour mieux expliquer l’état de décadence dans laquelle l’Islam se retrouve aujourd’hui, l’auteur cite Abdu Salam, prix Nobel de physique : « De toutes les grandes civilisations de la planète, la communauté islamique est celle qui a fait à la science la part la plus restreinte. » (p. 21)
En tant qu’ancien professeur de philosophie, notre auteur ne pouvait oublier des maîtres en la matière. Je connaissais ce que Marx pensait de la religion, mais l’auteur m’a appris une sentence que je ne connaissais pas : « Je crois, écrit-il après Schopenhauer, que les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut de l’obscurité. »
Le discours et les idées des élites islamiques agissantes est aussi passé aux fourches caudines de la critique. L’auteur pense que ces élites « cherchent à rationaliser vainement l’irrationnel, commettant une aveugle apologie du patrimoine arabo-musulman » et deviennent ainsi consciemment ou non « les compagnons de route de l’islamisme » (p. 61)
Après les intellectuels, c’est le rôle de l’école dans les pays musulmans qui est abordé par l’auteur. A l’aide de citations issues de livres scolaires de pays très différents et très distants les uns des autres, l’auteur arrive à nous donner rapidement une idée de la fabrique des « guerriers d’Allah », où l’enseignant est agent d’uniformisation et de clonage, mais aussi un imam, censeur de toute pensée libre.
En tout cas, Hamid Zanaz fait le choix d’une lucidité salvatrice, allant jusqu’au bout de sa logique : « Si tous les musulmans ne sont pas intégristes, tous les islamistes sont musulmans. Il n’est pas aisé, voire difficile de tracer une ligne de démarcation entre les premiers et les seconds. Tous les musulmans croient que l’islam a apporté une solution globale et définitive au genre humain. » et il en vient à poser de vraies questions à la conscience des musulmans et de tous nos intellectuels bienveillants : « L’islamisme ne pourrait-il pas être regardé comme stade suprême de l’islam ? Ne serait-il pas sa « solution finale » ? L’islamisme n’est que l’islam poussé à son terme. Être intégriste, c’est aller jusqu’au bout de sa foi. » (p. 92)
Si la religion est l’opium du peuple selon Marx, en toute logique, les pays musulmans mourront d’overdose si nous suivons le diagnostic sans détours de Hamid Zanaz.
Voir aussi
La « maladie de l’islam », diagnostic et traitement
La schizophrénie des islamistes
Comment on devient djihadiste – le combat existentiel contre l’Occident
Développement psychologique d’un djihadiste
Paroles de musulmans – Nos féministes et défenseurs des droits humains en prennent pour leur rhume
Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique