
«Obama tente d’apaiser la rue arabe en indiquant que son administration entend restaurer le respect que leur a témoigné l’Amérique jusqu’à il y a 20 ou 30 ans. Seul un leader aussi vain que Obama, entouré d’une presse adulatoire, peut se permettre une telle sophistique. Les sociétés du Moyen-Orient souffrent d’une pathologie liée à la culture arabe qui remonte aux origines de l’islam et qui les amène à préférer la tyrannie totalitaire à la démocratie».
Traduction de: Obama’s vanity shines through, par le politologue torontois Salim Mansur, Sun Media, le 7 février 2009
Que le Président Barack Hussein Obama ait accordé sa première grande interview internationale à Al-Arabiya, le réseau de télévision du Moyen-Orient, ne fût pas une surprise.
Ce ne fût pas non plus une surprise que le nouvel occupant de la Maison Blanche utilise ses talents d’orateur pour tenter d’apaiser la rue arabe et les dirigeants arabes en indiquant que son administration entendait restaurer «le partenariat fondé sur le respect qu’a eue l’Amérique avec eux jusqu’à il y a à peine 20 ou 30 ans».
Seul un leader aussi vain que Obama, entouré d’une presse sycophante et adulatoire, peut se permettre une telle sophistique.
Il y a trente ans, un autre démocrate, Jimmy Carter, occupait la Maison Blanche quand une révolution anti-américaine a déchiré l’Iran du Chah et précipité l’ensemble de la région dans l’islamisme, changeant la situation de mal en pis.
Il y a eu l’invasion de l’Afghanistan par l’ex-Union soviétique, une tentative islamiste de renverser la monarchie saoudienne avec le siège de La Mecque, le glissement du Liban vers la guerre civile, l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate par des islamistes, et la détention pendant plus d’un an des otages pris à l’ambassade américaine de Téhéran par le régime des mollahs.
Depuis 1979, l’Amérique a accordé plus d’attention au Moyen-Orient qu’à toute autre région du monde. Cela s’explique par une foule de raisons, mais l’une d’elles est rarement discutée. Il s’agit de ce qu’Abdelwahab Meddeb, un universitaire tunisien installé à Paris, appelle « la maladie de l’islam ».
PATHOLOGIE
La maladie de l’islam, ou sa pathologie, concerne la condition des personnes et des sociétés au Moyen-Orient, et avant tout celle des Arabes dans l’histoire de l’Islam depuis ses débuts jusqu’à nos jours.
Les Arabes constituent moins d’un cinquième de la population musulmane dans le monde, mais leurs attitudes et vues politiques exercent une influence dominante dans le monde musulman. Les musulmans non arabes s’en remettent aux Arabes, de sorte que la maladie de l’islam est reliée aux normes de la culture arabe.
La modernité, soit le libéralisme et la démocratie en politique, est née en Europe. Les Arabes étant proches de l’Europe, on peut leur demander comment ils ont répondu à la modernité?
Au-delà de l’apologétique et d’une bonne dose de faux-fuyants, la réponse est que la majorité des Arabes ont montré leur préférence pour la tyrannie totalitaire.
Au cours du dernier siècle, il y a eu trois réponses idéologiques à la démocratie libérale dans le Moyen-Orient, qui représentent les divisions entre les Arabes.
La réponse des musulmans laïques a pris la forme du nationalisme arabe qui s’est exprimé dans l’idéologie baathiste.
Les musulmans sunnites, qui sont majoritaires, se sont mobilisés autour de l’idéologie islamiste wahhabi/salafiste des Frères musulmans et des Talibans. La minorité musulmane chiite a soutenu le Khomeynisme, soit la variante chiite de l’idéologie islamiste.
Ces réponses ont en commun les valeurs collectivistes totalitaires qui nient la liberté individuelle, bannissent la dissidence et traitent les minorités avec mépris.
TYRANNIES

Deux régimes tyranniques, soit l’Irak sous les baathistes et l’Afghanistan sous les Talibans, ont été renversés avec l’aide américaine. Dans ces deux pays, comme ce fut le cas dans l’Allemagne et le Japon post-1945, les armes américaines ont mis en place à Bagdad et à Kaboul des gouvernements ayant un respect minimal pour la démocratie.
L’Iran demeure la troisième tyrannie décidée à renverser les progrès de la démocratie au Moyen-Orient après le 11 septembre.
Mais alors que l’évolution démocratique de l’Irak peut probablement influencer positivement les développements dans la région, l’Iran sera un test pour le Président Obama. Son administration sera éventuellement jugée selon qu’il fait face à ceux qui détiennent le pouvoir dans un régime totalitaire, ou qu’il les apaise.
Voir aussi:
La « maladie de l’islam », diagnostic et traitement, par Helios d’Alexandrie
Abdelwahab Meddeb : L’islamisme est la maladie de l’islam