Après que des leaders musulmans aient tenu les juifs responsables du meurtre du leader des Frères Musulmans Ismail Faruqi en 1986, une enquête de police et un procès démontrèrent que le meurtrier était un Américain musulman qui soupçonnait Faruqi d’avoir des relations homosexuelles avec ses étudiants malais à l’Université Temple de Philadelphie.
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Après que des leaders musulmans aient tenu les juifs responsables du meurtre du leader des Frères Musulmans Ismail Faruqi en 1986, une enquête de police et un procès démontrèrent que le meurtrier était un Américain musulman qui soupçonnait Faruqi d’avoir des relations homosexuelles avec ses étudiants malais à l’Université Temple de Philadelphie.
En juillet 1986, un lecteur de la Gazette de Montréal a écrit à l’éditeur pour se plaindre que l’assassinat du leader musulman Ismail Faruqi en Pennsylvanie avait été «délibérément ignoré» par le journal. Il était particulièrement indigné puisque, de 1958 à 1967, Faruqi avait été une personnalité importante de la communauté musulmane de Montréal.
«Quand un membre de la communauté musulmane est victime de terrorisme, vous n’en parlez pas», se plaignait-il. «D’un autre côté, vous (les médias) n’en finissez plus de publier des nouvelles qui décrivent les musulmans comme des terroristes.»
À l’époque, le lecteur de la Gazette avait également contacté la Muslim Community of Quebec sur l’avenue Chester à Montréal (également Agence de revenu du Canada) pour exprimer son indignation. D’accord avec le lecteur de la Gazette, le président de la MCQ Mohammed Amin avait déclaré à l’époque que le manque de couverture attestait «de la façon biaisée avec laquelle les médias en général et la Gazette en particulier rapportent la nouvelle».
Clair Balfour, l’ombudsman de la Gazette, rejeta la plainte de «préjugé antimusulman» (le terme islamophobie n’avait pas encore été inventé à l’époque par les Frères Musulmans). Il conclut que l’absence de couverture était compréhensible puisque Faruqi n’était pas une personnalité internationale. Aucune des principales agences de presse qui approvisionnent la Gazette en nouvelles n’avait fait allusion aux activités de Faruqi à Montréal, ajouta l’ombudsman.
Une fois informé du passé de Faruqi à Montréal cependant, l’ombudsman a pris le temps d’enquêter sur ses activités. Le 31 juillet 1986, il publia ses découvertes dans un article intitulé L’exégète musulman assassiné aux États-Unis était une personnalité connue à Montréal (Islamic Scholar Slain in U.S. Was Figure in Montreal) (également scan de l’article original).
Voici la portion de l’article concernant le passage de Faruqi à Montréal :
(Traduction PdeB) Al Faruqi a vécu à Ville Saint-Laurent à partir de 1958 lorsqu’il s’est joint à l’Institut des Études Islamiques de McGill à l’invitation du fondateur de l’institut, Wilfred Cantwell Smith de Toronto, et ce, jusqu’en 1967. De 1964 à 1968 il a également été un professeur associé au département de religion de l’Université Syracuse où il a rencontré et marié son épouse (Lois Ibsen).
Al Faruqi a contribué à fonder l’Islamic Centre of Montreal dans de petits locaux loués sur la rue Sherbrooke près de McGill. Aujourd’hui, le centre s’appelle l’Islamic Centre of Quebec. Il se situe à Ville Saint-Laurent et abrite la plus grande mosquée de la province.
(…) À cette époque-là, (Faruqi) servait du whisky et buvait de l’alcool. En vieillissant, il est devenu plus conservateur et plus religieux. Une fois, il est sorti d’un restaurant d’Edmonton tenu par des gens du Moyen-Orient parce qu’on y présentait une danseuse du ventre.
(…) Le couple était passablement connu puisque 700 personnes leur ont rendu hommage lors de deux services commémoratifs qui se sont déroulées à la mosquée de Ville Saint-Laurent, a déclaré son secrétaire Shafi Hosain.
Le Philadelphia Inquirer (27 mai 1986) rapporta qu’au moment de son passage à Montréal, Faruqi avait été président de la Muslim Community of Greater Montreal (MCGM). PdeB n’a pas trouvé d’information au sujet de cette organisation. Ce pourrait tout simplement être une ancienne désignation de la Muslim Community of Quebec mentionnée précédemment (également Agence de revenu du Canada) ou un autre nom pour l’Islamic Centre of Montreal (ICM) fondé par Ismail Faruqi. L’ICM est connu aujourd’hui comme l’Islamic Centre of Quebec (également Agence de revenu du Canada).
Charles D. Fletcher a écrit une thèse de doctorat intitulée Isma’il al-Faruqi (1921-1986) et le dialogue interreligieux : l’homme, l’exégète, le participant (Isma’il al-Faruqi (1921-1986) and Inter-Faith Dialogue: The Man, the Scholar, the Participant). Elle est disponible sur internet via le catalogue de la bibliothèque de l’Université McGill. Cet article y fait référence à quelques occasions.
Impliqué dans la direction de la Muslim Students’ Association
Selon son biographe Charles D. Fletcher (Thèse p. 23), Ismail Faruqi fut impliqué dans la direction de la Muslim Students’ Association (MSA) à partir de 1965. La MSA fut la première courroie de transmission établie par les Frères Musulmans en Amérique du Nord. (Discover the Networks – Investigative Project)
Le but de la MSA a été clairement décrit par Jaafar Sheikh Idris, un leader islamiste soudanais qui présenta un discours à la 13e conférence de l’organisation en août 1975 :
Le but du mouvement islamique est de provoquer dans le monde l’avènement d’une nouvelle société basée complètement sur les enseignements de l’islam. Une telle société fera tout en son pouvoir pour appliquer ces principes dans son gouvernement, dans ses organisations politiques, économiques et sociales, dans ses relations avec les autres états, dans son système d’éducation, dans les valeurs morales qu’elle promeut et dans tous les autres aspects de la vie.
Notre effort organisé et graduel devant mener à l’émergence d’une telle société constitue le processus d’islamisation. (Partie 1)
(…) Si notre but ultime est de constituer une communauté qui nous soit propre, alors l’embryon de cette communauté doit être mis en place au sein même de la communauté que nous désirons changer. Seulement de cette façon pourrons-nous faire face aux défis que présente la communauté à laquelle nous sommes opposés. (Partie 8)
En 2007, la MSA a été décrite dans un rapport du NYPD comme un incubateur de radicalisme (p. 68 – Archives PdeB).
La fondation de l’International Institute of Islamic Studies (IIIT – Institut international de la pensée islamique)
Après avoir quitté Montréal, Faruqi est devenu professeur de religion à l’Université Temple à Philadelphie où il fonda et présida la chaire d’études islamiques. À partir de Temple il a fondé l’American Islamic College de Chicago (1983) et en fut le premier président.
L’article de la Gazette de Montréal mentionne que, peu de temps avant sa mort, Faruqi a reçu des sommes d’argent du Moyen-Orient pour financer les programmes d’études arabes et islamiques qu’il dirigeait. Dans son livre Les signes annonciateurs de la victoire finale de l’islam (Auspices of the Ultimate Victory of Islam), Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, explique les succès de sa doctrine en Occident par le travail de terrain des Frères Musulmans et par les contributions en pétrodollars des milliardaires du Golfe.
Alors qu’il enseignait à Temple, en 1981 Ismail Faruqi a fondé l’une des plus importantes organisations des Frères Musulmans : l’International Institute of Islamic Thought (IIIT – Institut international de la pensée islamique).
L’IIIT a son siège social à Herndon (Pennsylvanie) et il compte aujourd’hui des filiales au Royaume-Uni, en France, en Arabie saoudite, au Bangladesh, en Égypte, en Inde, en Indonésie, en Jordanie, au Liban, au Maroc, au Nigéria et au Pakistan.
Dans son livre Une mosquée à Munich (Paris, JC Lattès, 2011, pp. 266-267), Ian Johnson décrit la rencontre de 1977 qui s’est déroulée à Lugano (Suisse) et qui mena à la fondation de l’IIIT quatre ans plus tard. Faruqi et Youssef Qaradawi étaient présents.
Les Frères musulmans remportèrent un autre succès quatre ans plus tard (en 1977) lorsqu’une nouvelle réunion eut lieu à Lugano. (…) Parmi (les participants) : Al-Qaradawi qui s’occupait à l’époque du périodique Al-Da’wa. Connu aujourd’hui en tant que chef spirituel des Frères musulmans, il se fit une réputation dès les années 1950.
(…) (L)es Frères musulmans s’attelèrent à Lugano à la tâche ardue de réorganiser leur association. Les lois en vigueur dans l’Europe démocratique leur permirent de fonder des institutions durables – à commencer par l’Institut international de la pensée islamique (International Institute of Islamic Thought – IIIT) qui, comme ne l’indique pas son nom, ne remplissait pas une fonction théologique mais devait établir les fondements théoriques de l’expansion de l’islamisme en Occident. Il organiserait des conférences où les dirigeants des Frères musulmans et d’autres organisations du même genre se rencontreraient en échangeant des idées. Il publierait en outre des livres et des articles contribuant au développement de la philosophie islamiste. Ses fondateurs se réunirent l’année suivante en Arabie saoudite. Ils confièrent à Ismail Faruqi (un penseur islamiste de premier plan présent à l’assemblée de Lugano) la mission d’implanter l’Institut international de la pensée islamique aux États-Unis (et plus précisément en Pennsylvanie près de la Temple University où il enseignait).
À Lugano furent en outre présents deux acteurs essentiels de l’expansion des Frères musulmans aux États-Unis : Jamal Barzinji et Ahmad Totonji.
Dans les notes supplémentaires incluses à la fin de la Mosquée à Munich (déjà citée – p. 353), Ian Johnson mentionne que Jaafar Sheikh Idris (Ja’far Shaikh Idris), le leader islamiste qui s’est adressé aux militants de la MSA en 1975, était également présent en 1977 à la rencontre de Lugano en compagnie de Faruqi, Qaradawi et d’autres leaders des Frères Musulmans.
La principale contribution théorique d’Ismail Faruqi à l’avancement du programme des Frères Musulmans fut son invention du concept d’islamisation de la connaissance. Conscients qu’ils n’avaient pas les ressources pour défier l’Occident militairement à l’étape où ils en étaient, les Frères Musulmans ont privilégié une offensive de nature plutôt idéologique.
PJ Media a publié un article en profondeur de Laura Rubenfeld sur le sujet: Pris en flagrant délit? Akbar Ahmed, l’islamisation de la connaissance et les Frères Musulmans (Caught in the Act? Akbar Ahmed, the ‘Islamization of Knowledge,’ and the Muslim Brotherhood).
Selon Faruqi, islamiser la connaissance doit mener «à produire des manuels de niveau universitaire en remodelant (recasting) une vingtaine de disciplines conformément à la vision islamique des choses».
Dans son livre Islamisation de la connaissance : Principes généraux et plan d’action (Islamization of Knowledge: General Principles and Work Plan, IIIT, 1987), Faruqi a écrit que «La grande tâche (…) c’est de remodeler toute la connaissance que l’humanité a produite à partir d’une perspective islamique. (…) Remodeler la connaissance en utilisant le moule de l’islam fait partie de la vision islamique des choses. C’est nécessaire d’islamiser la connaissance, c’est-à-dire (…) de faire en sorte que les disciplines enrichissent la vision et servent la cause de l’islam».
Dans son article, Rubenfeld note de façon opportune que Faruqi a écrit que la connaissance doit servir la cause de l’islam, pas celle de la science ou de la vérité. Quand il y aura un conflit entre la vérité et le programme de l’islam, la vérité sera toujours reléguée au second plan.
Point de Bascule : La conquête de l’Occident par le jihad idéologique
Dialogue interreligieux
Ismail Faruqi a écrit plusieurs textes à propos du dialogue interreligieux et il a été impliqué dans plusieurs activités avec des non-musulmans. Dans sa thèse (p. 217), Charles D. Fletcher réfère à une conférence prononcée en 1976 par Faruqi à un séminaire du dialogue islamo-chrétien qui s’est déroulé en Libye. L’événement était organisée par la World’s Islamic Call Society (WICS). Le Vatican a participé au séminaire tel que rapporté dans la biographie du cardinal Amigo Vallejo. L’organisation islamiste turque de Fethullah Gulen réfère également au séminaire de 1976 sur son site internet.
D’abord connue sous le nom d’Islamic Call Society, WICS a été mise sur pied par Muammar Kadhafi peu après qu’il ait pris le pouvoir afin de propager l’islam dans les pays non-musulmans. Son siège social était situé dans l’ancienne cathédrale catholique de Tripoli saisie par le gouvernement Kadhafi en 1970. Les activités interreligieuses de la WICS à travers le monde servirent de couverture pratique à la Libye pour transférer des fonds vers diverses organisations terroristes.
Dans une entente sur le plaidoyer (plea agreement) avant sa condamnation de 2004 aux États-Unis pour avoir financé des activités terroristes, Abdurahman M. Alamoudi, un activiste des Frères Musulmans et un membre de la WICS, a admis qu’il avait transféré des fonds libyens au Hamas.
En 2011, l’Agence du Revenu du Canada a révoqué le statut d’organisme de bienfaisance de WICS-Canada parce qu’elle avait transféré de l’argent libyen à diverses organisations terroristes dans les Amériques.
Au printemps 2007, l’IIIT a offert 1,5 million $ à l’Université Temple pour une chaire en études islamiques en l’honneur du professeur Mahmoud Ayoub. La chaire aurait porté le nom de l’ancien professeur de Temple, Ismail Faruqi.
À l’époque, l’IIIT faisait l’objet d’une enquête de la part des autorités fédérales américaines pour de possibles liens avec le terrorisme. L’Université Temple insista pour que l’enquête soit complétée avant d’accepter l’argent de l’IIIT. Le 5 janvier 2008, le Philadelphia Inquirer annonça que l’IIIT avait retiré son offre à Temple.
Le même jour, Mahmoud Ayoub était en Libye. Il faisait partie du comité de planification d’une rencontre interreligieuse commanditée par la WICS. À la fin de la réunion, les participants envoyèrent un «message de reconnaissance bien senti» au gouvernement Kadhafi pour avoir accueilli l’événement.
Le 5 avril 2010, Ayoub a été désigné comme le représentant des Amériques au comité exécutif de la WICS de sept personnes.
Présentement, Mahmoud Ayoub siège sur le conseil des exégètes de l’IIIT en compagnie d’Ingrid Mattson et de six autres personnes.
En 1990, Youssef Qaradawi a loué les activités interreligieuses menées par la WICS dans une conférence prononcée en Algérie. (Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape – section Dialogue religieux islamo-chrétien – Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase – section The Religious Islamic-Christian Dialogue).
Le 21 février 2011, Qaradawi a émis une fatwa encourageant les soldats libyens à tuer leur propre leader Muammar Kadhafi (MEMRI – JihadWatch). Des leaders des Frères Musulmans demandaient encore un appui financier à Kadhafi quelques jours à peine avant que Qaradawi n’en appelle à le tuer.
Le 14 février 2011, la presse serbe (GMBDR) rapporta que Mustafa Ceric avait accepté un don de Kadhafi pour la construction d’un édifice à Sarajevo (Bosnie). Ceric est associé de près à Qaradawi via le Conseil européen de la fatwa et de la recherche (European Council for Fatwa and Research).
Point de Bascule (28 février 2011) : Les Frères Musulmans et Kadhafi étaient partenaires il n’y a pas si longtemps (The Muslim Brotherhood and Gaddafi were partners not too long ago)
GMBDR (12 avril 2011) : Le leader de CAIR a écrit à Kadhafi pour lui demander de l’argent (CAIR Leader Wrote Letter to Gadaffi Requesting Funding)
Ce qui motiva Faruqi à s’engager dans le dialogue interreligieux était sa volonté de convertir ceux avec qui il «dialoguait».
(Traduction PdeB) Nous devons affirmer sans détour que le but du dialogue est la conversion; pas la conversion à une religion, à une culture, à des habitudes particulières ou à un régime politique particulier mais la conversion à la vérité. (Islam et christianité – diatribe ou dialogue? – Islam and Christianity: Diatribe or Dialogue?)
Ailleurs, Faruqi a énoncé que ceux qui rejettent la «vérité rationnelle» du Coran sont soit «imbéciles» (“fool”) ou «malveillants» (“malevolent”). En réalité, quand Faruqi encourageait la «conversion à la vérité», il plaidait pour une conversion à l’islam.
(Traduction PdeB) Si je découvre que la religion d’un autre homme a été tellement corrompue et falsifiée qu’elle en est rendue méconnaissable, j’ai alors le devoir de lui parler du Coran, la révélation finale de Dieu, de la lui présenter comme une vérité rationnelle et de l’inviter à la prendre en considération. S’il déclare «Je ne veux rien entendre», il est soit imbécile ou malveillant. (Appencice : Dialogue sur la nature de la dawa islamique – Appendix: Dialogue On The Nature of Islamic Da’wah)
Youssef Qaradawi qui, en compagnie de Faruqi, participa à la rencontre de 1977 ayant mené à la création de l’IIIT n’en est pas moins clair au sujet des buts poursuivis par ses supporteurs impliqués dans le dialogue interreligieux.
«Nous menons le dialogue avec (les chrétiens) dans le but de trouver une base commune qui permettra une action future», a déclaré Qaradawi en 2009. Le journal qatari qui rapporta la déclaration (GMBDR) mentionna deux «actions futures» évoquées par Qaradawi en 2009 pour justifier le dialogue interreligieux :
1- Convertir les chrétiens («Inviter» les à l’islam);
2- Rallier les chrétiens contre Israël («Nous discutons avec les (chrétiens) et leur demandons : ‘Quelle est votre position sur la question de la Palestine?’ (…) Nous essayons de rallier les chrétiens particulièrement sur la question de la Palestine (…) contre le sionisme et l’arrogance et la tyrannie d’Israël. Rien ne s’oppose à cela.»)
Dans son livre Les priorités du movement islamique – section Dialogue religieux islamo-chrétien (Priorities of the Islamic Movement – section The Religious Islamic-Christian Dialogue), Qaradawi énuméra deux autres «actions futures» justifiant le dialogue interreligieux :
3- Améliorer l’image de l’islam;
4- Décourager les leaders chrétiens de supporter d’autres chrétiens impliqués dans des conflits avec les musulmans. Qaradawi mentionna spécifiquement le cas du Sud-Soudan où les chrétiens ont été persécutés durant des années.
Point de Bascule : Le but du dialogue interreligieux : Amener les leaders religieux non-musulmans à répéter les mantras des Frères Musulmans (Interfaith Dialogue: Getting Non-Muslim Religious Leaders to Repeat Muslim Brotherhood’s Mantras)
L’assassinat d’Ismail Faruqi
Le 27 mai 1986, Ismail Faruqi et son épouse Lois née aux États-Unis ont été poignardés à mort. La fille enceinte du couple a également été attaquée. Elle a survécu ainsi que son bébé.
(Traduction PdeB) Un tournevis apparemment utilisé pour ouvrir une fenêtre de l’extérieur et un étui de cuir qui servait au couteau de 15 pouces utilisé pour les meurtres ont été retrouvés dans une poubelle à deux portes de la résidence des Faruqi. Le couteau, décrit par la police comme une arme «de type Rambo», a été retrouvé dans la maison. La police détient des empreintes digitales. Certaines avaient été laissées sur le couvercle ensanglanté de la poubelle. (Philadelphia Inquirer – 30 mai 1986)
Charles D. Fletcher mentionne dans sa thèse (p. 30), qu’à l’époque des meurtres, le ministère jordanien des Affaires islamiques avait dénoncé des «extrémistes sionistes» pour avoir tué les Faruqis.
Dans son édition de juillet 1986, le magazine Arabia de Londres publia un article intitulé Qui a tué les Faruqi (Who killed the Faruqis?). Il tenait également les juifs responsables des meurtres. Le Toronto Star rapporta la nouvelle le 17 août 1986.
En août 1986, le New Straits Time, un journal de Malaisie publié en langue anglaise, faisait écho à ce qui avait été publié en Grande-Bretagne.
C’est sans doute la présence de nombreux étudiants malais dans la classe de Faruqi à l’Université Temple qui incita ce journal de Malaisie à s’intéresser à ces assassinats survenus à l’autre bout du monde.
Après une enquête menée par la police locale et le FBI, Joseph Louis Young a été arrêté, jugé et condamné pour le meurtre des Faruqi. Ce n’était pas un juif mais un musulman américain. Il tua Faruqi car il le soupçonnait d’avoir des relations homosexuelles avec ses étudiants malais à l’Université Temple.
Au début du procès de Young, le procureur de la poursuite a lu la confession qu’il avait faite à la police peu après son arrestation. Le juge assigné au procès accepta la confession comme élément de preuve.
(Traduction PdeB) Durant la première journée de témoignages à la cour de Montgomery County, Carol Keenan, un détective de Philadelphie, a lu une confession dactylographiée de huit pages signée par Young le 16 janvier au moment de son arrestation.
D’après la confession, Young, également connu sous le pseudonyme de Yusuf Ali, a tué les Faruqi car il «a découvert que le Dr. Faruqi et son épouse avaient des relations homosexuelles avec les étudiants malais».
(…) L’homosexualité est «un acte très dégradant pour les musulmans», a déclaré Young dans sa confession.
(…) Young ajouta avoir été incité à commettre les meurtres par Ghulam Nabi Fai, l’actuel président de la Muslim Students’ Association, une organisation active dans tout le pays. Dans sa confession, Young déclare que Nabi Fai et lui sont «de très proches amis. (…) Il ne m’a jamais dit ouvertement de le faire mais je savais qu’il souhaitait voir le Dr. Faruqi et son épouse morts à cause de la façon dont il se moquait de lui (Isma’il Faruqi) en le surnommant Big Bubba».
Hier, lors d’un ajournement du procès, Jawad F. George, président du Council of Presidents of Arab American Organizations, a déclaré en entrevue que les propos de Young au sujet des intentions de Nabi Fai étaient sans fondements. (Philadelphia Inquirer – 8 juillet 1987)
En tant que président de la MSA, Ghulam Nabi Fai a écrit la préface d’Ismail Al Faruqi : une contribution durable (Ismail Al Faruqi: An Enduring Legacy), un livre écrit par Tariq Qureishi peu après la mort de Faruqi.
Après son terme comme leader de la Muslim Students’ Association (1984-1988), Ghulam Nabi Fai continua de militer avec d’autres organisations des Frères Musulmans.
En 2011, GMBDR publia le profil de Nabi Fai après qu’il ait été arrêté et condamné pour avoir agi comme agent de la police secrète pakistanaise en participant à du lobbying secret aux États-Unis.
Département américain de la Justice (7 décembre 2011) : Un homme de Virginie se reconnait coupable d’avoir caché être un agent payé du Pakistan impliqué dans du lobbying aux États-Unis (Virginia Man Pleads Guilty in Scheme to Conceal Pakistan Government Funding for His U.S. Lobbying Efforts) (également archivé par IPT)
Khalid Duran a commenté au sujet de l’assassinat de Faruqi et du mobile de son assassin dans son essai L’homosexualité dans l’islam (Homosexuality in Islam). Dans le passé, Duran a écrit de nombreux articles au sujet de l’islam radical.
Le 10 juillet 1987, le jury a trouvé Joseph Louis Young coupable des meurtres prémédités d’Ismail et Lois Faruqi survenus le 27 mai 1986. Les jurés ont déclaré au juge que Young devrait être envoyé à la chaise électrique. (Philadelphia Inquirer – 11 juillet 1987)
Les appels de Young qui contesta la sentence et des modalités légales ont été rejetés en 1990 et 1993. En 1994, la Cour suprême des États-Unis a refusé d’entendre un autre appel de Young (refus de certiorari 511 U.S. 1012 [1994]). La décision de la Cour suprême est mentionnée dans une autre décision judiciaire américaine (p.12).
Le Patriot-News (Harrisburg, PA) a rapporté que Joseph Young est mort à 50 ans de causes naturelles à l’hôpital Greene County Memorial le 28 février 1996 alors qu’il attendait son exécution.
En dépit du fait que le meurtrier de Faruqi ait été découvert, jugé et condamné et que son mobile ait été rendu public il y a 25 ans, l’IIIT continue de prétendre sur son site internet que les circonstances ayant entouré le meurtre de Faruqi restent un mystère. Voilà clairement un cas d’islamisation de la connaissance. Ils cachent la vérité car ils considèrent qu’elle nuirait à leur cause. Réécrire l’histoire est la marque de commerce de toutes les idéologies totalitaires.
La version de l’IIIT concernant le «meurtre non résolu de Faruqi» a été adoptée par Wikipedia anglais et même par le Philadelphia Inquirer en 2008. L’Inquirer est le journal qui avait suivi avec beaucoup de soin l’enquête, le procès et la condamnation du meurtrier de Faruqi vingt ans plus tôt.
http://www.iiit.org/Research/IsmailalFaruqi/tabid/94/Default.aspx
Détruire de l’intérieur la civilisation occidentale
Ismail Faruqi n’a jamais caché que ses activités visaient à islamiser les États-Unis et l’Occident en général. «Rien ne serait plus remarquable que de voir ces peuples de l’Occident, jeunes, vigoureux et débrouillards se détourner de leur mauvais passé et d’aller de l’avant sous la bannière d’Allahu Akbar!» (La dawa en Occident : promesse et difficulté – Da’wah in the West: Promise and Trial)
En 1991, cinq ans après la mort de Faruqi, un mémorandum a été produit par les Frères Musulmans aux États-Unis. Il décrivait les principales étapes que le réseau entendait suivre pour islamiser les États-Unis et le Canada. Vingt-neuf organisations appartenant au réseau des Frères étaient identifiées dans le document. L’IIIT de Faruqi était mentionnée au vingt-huitième rang.
Dans ce document, la mission de l’IIIT et des autres organisations contrôlées par les Frères Musulmans est décrite de la façon suivante :
Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail d’implantation en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions. (…) C’est la destinée du musulman que de mener le jihad peu importe où il se trouve et ce, jusqu’à son dernier souffle.
Un sommaire du document est disponible sur le site d’IPT. Le mémorandum original (en arabe) suivi de sa traduction anglaise est également disponible.
Ce mémorandum fut produit en preuve en 2008 dans un procès qui mena à la condamnation de plusieurs leaders des Frères Musulmans pour avoir participé au financement d’activités terroristes au Moyen-Orient à partir du territoire américain. (GMBDR)
L’islamophobie : un concept inventé par l’IIIT pour faire taire les critiques du totalitarisme islamiste
Islamiser la connaissance a conduit l’IIIT à réécrire l’histoire concernant la mort de son fondateur. C’est également ce qui amena CAIR, une autre organisation des Frères Musulmans, à modifier une photo pour la rendre islamiquement correcte.
Dans une intervention, plus lourde de conséquences, Akbar Ahmed, le responsable des Études islamiques à l’American University, le conseiller de plusieurs leaders du gouvernement américain incluant George W. Bush et un conférencier fréquemment invité à la télévision, a réécrit l’histoire en déclarant à CNN que les pères fondateurs des États-Unis vouaient «le plus grand respect à l’islam».
Laura Rubenfeld, une analyste spécialisée dans l’anti-terrorisme, a cité John Adams, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson et d’autres pour démontrer que les allégations d’Ahmed étaient fausses et qu’elles ne servaient qu’à favoriser la pénétration islamiste aux États-Unis.
Laura Rubenfeld (PJ Media – 10 septembre 2010) : Non, Professeur Ahmed, les pères fondateurs n’étaient pas particulièrement sympathiques à l’islam (No, Professor Ahmed, the Founders Were Not So Fond of Islam
Les Frères Musulmans, l’Organisation de la coopération islamique et d’autres participants à l’offensive de conquête présentement en cours en Occident ont compris que ceux qui les contredisent constituent un obstacle majeur à leurs ambitions. Réécrire l’histoire et islamiser la connaissance ne leur suffisaient pas. Les Frères Musulmans et leurs alliés désiraient faire taire leurs critiques. Voilà pourquoi ils élaborèrent ce concept d’islamophobie.
Dans un article d’Investigative Project consacré à l’origine du concept, Abdur-Rahman Muhammad, un ancien militant islamiste radical associé à l’IIIT, a déclaré qu’il était présent lorsque ses ex-alliés ont concocté le terme islamophobie dans leurs bureaux du nord de la Virginie il y a plusieurs années.
Les islamistes ont décidé de s’inspirer des activistes homosexuels qui ont recours au terme «homophobie» pour faire taire leurs critiques. (Muhammad) a déclaré ceux qui s’étaient rencontrés à l’IIIT voyaient le recours au concept d’islamophobie comme une façon de faire reculer leurs critiques (“beat up their critics”).
Quand le concept d’islamophobie est reconnu par la législation, la vérité n’est plus un moyen de défense. Le concept d’islamophobie amène les juges à se demander si les sentiments de certains musulmans ont été blessés et non pas si les affirmations faites par des critiques de la doctrine islamique sont fondées.
Liste d’articles concernant l’assassinat d’Ismail Faruqi
27 mai 1986 – The Philadelphia Inquirer
Il s’est consacré à l’islam et à ses enseignements (He Was Devoted To Islam And Its Teachings)
28 mai 1986 – The Philadelphia Inquirer
Un exégète musulman et son épouse assassinés – Couple poignardé à son domicile de Wyncote (Islamic Scholar And Wife Are Slain Pair Stabbed At Home In Wyncote)
28 mai 1986 – The Philadelphia Inquirer
Le meurtrier du couple laisse du sang derrière lui (Couple’s Killer Left Bloody Trail)
30 mai 1986 – The Philadelphia Inquirer
Une hypothèse au sujet du meurtrier de Faruqi (Theory Pursued About Faruqi Killer)
31 mai 1986 – The Philadelphia Inquirer
4 000 personnes prient pour l’âme de l’exégète musulman et de sa femme assassinés (4,000 Mourners Pray For The Soul Of Slain Islamic Scholar And Wife)
31 juillet 1986 – The Gazette (Montréal)
L’exégète musulman assassiné aux États-Unis était une personnalité connue à Montréal (Islamic Scholar Slain in U.S. Was Figure in Montreal)
17 août 1986 – The Toronto Star
Le massacre des exégètes choque la communauté arabe des États-Unis (Scholars’ slayings shock U.S. Arab community)
20 août 1986 – New Straits Times (Kuala Lumpur, Malaysie)
Motif du meurtre des Faruqi : La preuve démontre qu’ils ont été les victimes d’un assassinat politique (Assassination Motive behind Al-Faruqi Killing – Evidence shows Muslims scholars were political victims)
21 août 1986 – New Straits Times (Kuala Lumpur, Malaysie)
La répression sioniste des intellectuels arabes (Zionist Backlash against Arab Intellectuals)
27 septembre 1986 – The Philadelphia Inquirer
Des éloges et une récompense de 50 000$ pour les exégètes assassinés (For Slain Scholars, Tributes And A $50,000 Reward)
26 octobre 1986 – The Philadelphia Inquirer
Une récompense de 50 000$ pour élucider le cas Faruqi (Reward Is Set At $50,000 In Faruqi Case)
17 janvier 1987 – The Philadelphia Inquirer
Un homme du nord de Philadelphie accusé du meurtre des Faruqi (N. Phila. Man Charged In Al-faruqi Slayings)
18 janvier 1987 – The New York Times
Un musulman noir accusé du meurtre de l’exégète musulman et de son épouse (Black Muslim Charges in Slaying of Islamic Scholar and His Wife)
21 février 1987 – The Philadelphia Inquirer
L’homme soupçonné d’avoir tué les Faruqi est détenu jusqu’à son procès (Suspect In Faruqi Slayings Is Held For Trial)
9 avril 1987 – The Philadelphia Inquirer
Le suspect plaide non coupable dans la cause Faruqi (Man Pleads Not Guilty In Faruqi Case)
19 juin 1987 – The Philadelphia Inquirer
Le suspect dans la cause Faruqi invoque la folie (Faruqi Slaying Suspect Asserts Insanity In Case)
2 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
L’avocat de la défense conteste la composition du jury dans la cause Faruqi (Defense Lawyer Pans Makeup Of Faruqi Jury)
7 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
La confession de l’accusé pourra être utilisée contre lui (Statement To Police To Be Used Against Faruqi Defendant)
8 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
La confession du suspect lue au procès Faruqi (Defendant’s Confession Read At Faruqi Trial)
11 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
Young plaide qu’il a été manipulé avant de tuer les Faruqi (Young Says Others Manipulated Him In Faruqi Slayings)
11 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
Young coupable – Condamné à mort pour le meurtre des Faruqi (Young Guilty, Sentenced To Death In Faruqi Slayings)
11 juillet 1987 – The Philadelphia Inquirer
Ses admissions lui ont peut-être valu la peine de mort (He May Have Talked Himself To Death)
26 juin 1988 – The Philadelphia Inquirer
Refus d’un nouveau procès pour le meurtre des exégètes (New Trial Is Denied In Scholars’ Slaying)
29 mars 1990
Commonwealth of Pennsylvania v. Joseph Louis Young (aka Yusuf Ali)
30 mars 1990 – The Philadelphia Inquirer
Le tribunal revient sur la peine de mort pour le meurtre des exégètes musulmans (Court Reverses Death Sentence In Islamic Scholars’ Slayings)
30 mars 1990 – The Philadelphia Inquirer
Le meurtrier du couple évite la chaise électrique … pour l’instant (Killer Of 2 Spared Chair – For Now)
1 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Nouveau jury pour le double assassinat (New Jury In Double Slaying)
3 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Révision de la sentence pour les meurtres de ’87 (Resentencing Ahead In ’87 Murder Case)
11 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Les 2 filles de Faruqi racontent le massacre (2 Daughters Recount Slaying Of Faruqis)
12 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
On déclare au tribunal que le meurtrier de Faruqi souffrait de paranoïa (Faruqi Killer Suffered Paranoia, Court Is Told)
13 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Le meurtrier des Faruqi n’est pas malade (Faruqis’ Killer Not Ill, Doctor Says)
14 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Le meurtrier des Faruqi fait à nouveau face à la peine de mort pour les assassinats de ’86 (Faruqis’ Murderer Faces Death Sentenced Again In ’86 Stabbings)
29 juillet 1990 – The Philadelphia Inquirer
Un appel sur la sentence imposée au meurtrier des deux exégètes (Sentence Appealed In Scholars’ Murders)
26 octobre 1991 – The Philadelphia Inquirer
Le meurtrier écope de la peine de mort une seconde fois (Killer Gets Death Again In 2 Slayings)
5 novembre 1993
Commonwealth Pennsylvania v. Joseph Louis Young (aka Yusuf Ali)
11 mars 1996 – The Patriot-News (Harrisburg, PA)
À l’intérieur du Capitole (Joseph Louis Young meurt de causes naturelles en attendant d’être exécuté) Inside the Capitol (Joseph Louis Young dies of natural causes on death row)
5 janvier 2008 – The Philadelphia Inquirer
Le donateur retire sa proposition de financement d’une chaire islamique à Temple (Donor cancels Islamic chair for Temple)
Référence supplémentaire
Steven Merley (Hudson Institute – Avril 2009) : Les Frères Musulmans aux États-Unis (The Muslim Brotherhood in the United States)