C’est bien pire que Abou Ghraib…
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Traduction d’extraits
BAGHDAD, Iraq (CNN) – «Il y a des taches de sang sur le mur, et ici du sang séché sur le sol», dit Abou Muhanad en traversant une chambre de torture dans une mosquée de Bagdad où plus de deux douzaines de cadavres ont été retrouvés .
«Et voici les chaussures d’une femme. Elle a été victime de la milice. Nous avons trouvé son cadavre dans la fosse».
Des paquets de cheveux sur le sol sont poussés par le vent chaud de Bagdad.
«C’était la chambre de torture», dit Muhanad, le leader d’un groupe armé soutenu par les États-Unis qui contrôle désormais la mosquée.
«C’est ce qu’ils utilisaient pour la pendaison», dit-il, pointant vers une corde se balançant du plafond. «Voici une chaîne que nous avons trouvé attachée au corps d’un vieil homme dans la chambre de torture de la mosquée».
L’horrible scène à cette mosquée du sud-ouest de Bagdad serait, selon les fonctionnaires, l’œuvre d’une milice chiite connue sous le nom de l’Armée de Mehdi. Les résidents qui vivent à proximité de la mosquée disent qu’ils pouvaient entendre les cris des victimes.
La milice contrôlait la mosquée, appelée Adib al-Jumaili, depuis au moins un an et demi.
Le quartier est situé dans une zone qui est devenu l’une des nombreuses lignes de fracture sectaire de la capitale lorsque la violence était à son pire.
Environ trois mois se sont écoulés depuis que l’Armée de Mehdi, fidèle au clerc chiite radical Moqtada al-Sadr, a renoncé à cette mosquée lorsqu’elle s’est retirée de plusieurs bastions à travers le pays.
Des avis peints sur les murs font frissonner: «Espions, vous creuserez votre propre tombe. Vive l’Armée de Mehdi».
Maintenant, la mosquée est sous la surveillance des Fils de l’Irak, un groupe armé largement financé par les Américains qui travaille avec la police irakienne. Ils ont pour mission d’essayer de maintenir la paix dans le quartier.
Muhanad est leur chef.
«Nous avons trouvé cette chaîne sur le corps d’un vieil homme que nous avons retiré de la fosse», a-t-il dit, montrant une chaîne ensanglantée sur le plancher. «Nous avons récupéré environ 22 cadavres, puis cinq autres».
Ce n’est que maintenant que les gens sont en mesure de comprendre la véritable ampleur des atrocités commises par la milice chiite et les lois brutales qu’ils imposaient à la population.
«Ceci est la fosse de mon fils», dit Abou Wissam pointant vers l’un des nombreux trous dans la mosquée du jardin. «Nous avons récupéré son cadavre complètement pourri. Ses mains et ses jambes ont été amputés et il a été décapité».
«Il était juste un diplômé du collège», sanglote sa mère en tenant la photo de son fils de 25 ans.
On dit que l’Armée de Mehdi a enlevé leur fils il y a environ un an, l’accusant d’être un traître. Ils ont pillé sa maison. La famille s’est enfuie.
Un horrible vidéo du corps mutilé de leur fils a été laissé sur le pas de leur porte.
«Les miliciens attaquent encore nos maisons», dit Abou Wissam. «Leurs familles sont dans le quartier. Avant-hier, à midi, ils ont essayé de m’assassiner, mais j’ai pu appeler la police pour obtenir de l’aide».
Le quartier est sinistrement vide. La plupart des résidents ont fui. Plusieurs parmi ceux qui sont restés ont subi le gros de la violence. Des maisons sont abandonnées, les magasins et les immeuibles sont fermés.
Voir aussi:
Irak – Chute de popularité d’Al Qaïda à cause des lois sur les concombres, et de sa brutalité