Pendant que Mark Steyn et Ezra Levant font l’objet d’enquêtes par les commissions des droits de la personne au Canada pour des écrits inoffensifs qui ont heurté les sensibilités de quelques musulmans, un étudiant musulman de l’Université de Mississauga en Ontario affiche sur Internet des messages appelant au meurtre de soldats canadiens au Canada et à l’étranger, parsemés de propos haineux à l’égard des Juifs, et souhaitant de nombreux autres 11/9. La police enquête, notre étudiant invoque sa « liberté d’expression » et affiche sur Internet une clause de « non responsabilité » pour toute conséquence pouvant découler de ses propos incitant à la violence et à la haine.
TORONTO – Un homme de la région de Toronto a affiché des messages sur l’Internet soutenant des attaques contre des soldats canadiens en sol canadien, attirant l’attention des enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada en matière de sécurité nationale.
La police a informé le Bangladeshi-Canadien qu’il est l’objet d’une enquête pour incitation au meurtre et aide au terrorisme après qu’il ait maintes fois déclaré que la mise à mort de soldats canadiens au Canada était « légitime » et « bien méritée. »
Aucune accusation n’a été portée, mais les officiers de la lutte contre le terrorisme le prennent apparemment au sérieux, et l’affaire a déclenché un débat au sein du gouvernement quant à savoir où tracer la limite entre la liberté d’expression et l’incitation.
«La promotion de la haine et de la violence n’a pas sa place dans la société canadienne et il s’agit d’une infraction au Code criminel», a répondu Stockwell Day, le ministre de la Sécurité publique, quand on lui a montré un échantillon de l’affichage. «Notre gouvernement établit avec soin un équilibre entre le droit à la liberté d’expression et notre devoir de protéger les Canadiens contre les dangers. »
L’alarte au sujet des écrits en ligne a été donnée en septembre dernier après que les autorités allemandes ont arrêté trois militants islamistes accusés de planifier le bombardement de la base aérienne de Ramstein et de l’aéroport de Francfort.
Ce même jour, Salman Hossain a posté plusieurs messages à propos de ce complot dans la section des commentaires d’un site internet basé à Toronto dont il est un habitué.
Bien que M. Hossain ait affirmé dans une de ses communications avec le National Post qu’il a affiché ses commentaires dans un chat room privé en ligne, les messages peuvent facilement être consultés par toute personne utilisant une simple recherche Google.
«J’espère que les frères allemands vont faire sauter des bases américano-allemandes dans leur pays. Nous devons aussi faire cela ici au Canada. Tuer le plus grand nombre de soldats occidentaux ainsi, afin qu’ils y réfléchissent à deux fois avant d’entrer dans les pays étrangers pour le compte de leurs maîtres juifs», écrit-il.
«Tous les soldats occidentaux se préparant à entrer dans des pays musulmans comme l’Afghanistan ou l’Irak devraient être des cibles légitimes pour tous les militants islamiques dans les nations attaquées comme dans les pays occidentaux. S’il y avait des projets d’attentats contre des soldats canadiens/américains par des «Militants musulmans» en sol canadien, je les appuierais», a-t-il ajouté.
«Les soldats canadiens en sol canadien qui s’entraînent pour se rendre en Afghanistan ou en Irak sont des cibles légitimes pour le meurtre.… Maintenant, c’est POSSIBLE ET LEGITIME! … Croyez-moi, si nous pouvions avoir assez de nos soldats tués, alors nous serions forcés de nous retirer d’Afghanistan.»
En outre, il met l’emphase sur les Juifs: «Quand vais-je enfin pouvoir tirer quelques juifs pour leurs tentatives de faire sauter des dizaines de mosquées en Amérique juste après 9-11… pourquoi f
ing cibler les Américains lorsque les Juifs sont mieux?»
L’auteur de ces messages est un étudiant à l’université de Mississauga dans la mi-vingtaine qui prétend connaître la tristement célèbre famille Khadr et plusieurs des hommes arrêtés à Toronto en juin 2006 sur des accusations de terrorisme. Il a confirmé au National Post qu’il était l’auteur de l’affichage, mais plus tard, s’est refusé à tout commentaire supplémentaire sur les conseils de son avocat. Même s’il écrit qu’il approuve les attaques contre les troupes canadiennes, il a aussi dit qu’il ne le ferait pas lui-même.
Malgré qu’il a reçu la visite du Service canadien du renseignement de sécurité et de la GRC, et qu’il soit l’objet d’une enquête, M. Hossain a continué à envoyer des messages approuvant des attaques contre les troupes canadiennes.
Disant que les protestations anti-guerre «feront sh $ $», il a décrit une attaque faisant «un grand nombre de blessés» sur le front domestique comme «une option bien avisée» et «le meilleur moyen pour obliger les soldats occidentaux à sortir de l’Afghanistan ou de l’Irak».
Une telle attaque «serait fantastique pour faire le travail», écrit-il. «Si quelqu’un a la bonne idée de commettre un tel acte merveilleux, ce n’est PAS ma responsabilité en aucune manière.»
Il a écrit: «J’ai plaisir à regarder le sang des troupes occidentales couler», et au cours de la visite du ministre de la Défense Peter MacKay à Kandahar la semaine de Noël, il a écrit: «Je prie pour que les Talibans tuent notre Mackay motherf
er.»
En d’autres affichages, il souhaite «un joyeux 9-11, et je souhaite beaucoup plus d’autres joyeux 9-11»; il dit« les Juifs sont littéralement la nation la plus traîtresse sur la surface de la terre», et «Je hais les Juifs», et affirme «les sales Juifs ont mené les attaques du 9-11».
Il raille la police, disant: «vous ne pouvez pas m’accuser pour posséder une pensée» et il a écrit que «I honestly got a kick outta pissing off the RCMP …… HAHAHA i was laughing my ass off for provoking the RCMP».
L’affaire intervient alors que les agences de sécurité canadiennes ont de la difficulté à traiter l’extrémisme parmi une minorité de musulmans canadiens, en particulier les jeunes. Les analystes des services de renseignement pensent que beaucoup de cette radicalisation se produit sur Internet.
«Alors, nous sommes en présence d’un maugréant, éclairé par le point de vue habituel des complots qui sont malheureusement partie intégrante de la pensée extrémiste islamiste – en particulier la notion antisémite centrale d’un gigantesque complot juif», a dit le professeur Wesley Wark, un expert canadien en sécurité.
Mais il dit que malgré que le langage soit violent et brut, il s’agit probablement d’élucubrations inoffensives. «D’autre part, il y a toujours un souci que de tels discours pourraient basculer dans l’action par cette personne ou d’autres ayant le même état d’esprit.»
La GRC n’a pas voulu commenter l’enquête, disant que des questions sensibles de sécurité nationale sont en cause, mais la porte-parole, Caporal Cathy McCrory, a dit que le gouvernement était «engagé à assurer la sûreté et la sécurité des citoyens et nous ne tolérerons pas ceux qui cherchent à nuire aux Canadiens».
La loi canadienne anti-terrorisme (ATA) ne proscrit pas expressément l’incitation au terrorisme, même si une telle mesure a été débattue par les parlementaires.
Le Professeur Work, chercheur en visite au School of Public and International Affairs de l’Université d’Ottawa, a déclaré qu’un débat sur le sujet est nécessaire.
«Il est grand temps que nous ayons un bon débat public sur les avantages et les inconvénients de la poursuite des réformes à la Loi antiterroriste, y compris une clause sur l’incitation, et un débat public sur la nature des pouvoirs juridiques nécessaires pour assurer la prompte et efficace surveillance du trafic Internet potentiellement dangereux».
Quelques jours après que M. Hossain a écrit que «nous devrions faire un complot du type Ramstein au Canada», la GRC a communiqué avec lui. Il leur a parlé le 18 septembre, au bureau de son avocat.
Plus tard, il a posté des messages disant qu’il était sous enquête de la police, mais il a dit que se réjouir pour les musulmans insurgés en Afghanistan «est le droit de chaque musulman».
Bien qu’il n’ait pas modéré son discours, il a fait une modification: Ses commentaires sont désormais parfois suivis d’un avertissement qui dit qu’il n’incite pas à la violence, mais « suggère » simplement des scénarios et qu’il n’est pas responsable s’ils se produisent réellement.
«Je ne vois pas comment le droit à la liberté d’expression comprend l’incitation délibérée à la violence», a déclaré Bruce Hoffman, un professeur de l’Université de Georgetown et un éminent expert international sur le terrorisme, après la lecture des messages.
«On pourrait penser que [les soldats canadiens] méritent mieux que ça, Eh bien, je ne pense pas que nous puissions obtenir une condamnation.» «Comme c’est démoralisant pour les soldats de savoir que des gens font ouvertement l’apologie du terrorisme contre eux et que pourtant le gouvernement qu’ils servent ne peut rien y faire, soit parce que c’est trop difficile ou qu’il n’y a aucune garantie qu’ils vont réussir?»
Le professeur Hoffman a déclaré que l’affichage lui rappelait les éléments qui ont incité l’auteur des attentats à la bombe d’Oklahoma City, Timothy McVeigh. «En les lisant, je me demandais, y a-t-il un pays occidental qui tolérerait que des personnes affichent des messages au sujet d’attaques comme celles-là?»
Il a dit que s’il n’y avait pas de garantie qu’une accusation pénale réussirait, les procureurs pourraient vouloir aller de l’avant quand même, ne serait-ce que pour envoyer un message indiquant que «vous ne pouvez pas ouvertement prôner le meurtre de soldats canadiens».
Quatre mois après avoir rencontré des agents de la GRC au bureau de son avocat, l’homme de Mississauga continue à afficher des messages provocateurs. Le 17 janvier, il a écrit que «si les talibans avaient les moyens d’attaquer nos troupes sur notre propre sol, ce que personnellement j’espère qu’ils feront à l’avenir, alors ces lâches auront peur d’envoyer plus de troupes en Afghanistan.»
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