Par Salim Mansour
Chronique publiée dans le TORONTO SUN
Le samedi, 13 novembre 2010
Adaptation française de Harper pledges fight against Jew haters par Point de Bascule
Lors d’une conférence mondiale sur la lutte contre l’antisémitisme tenue à Ottawa cette semaine, le Premier ministre Stephen Harper à prononcé un discours éloquent, sincère, profondément émouvant, courageux à un moment où le courage de nos dirigeants est si nécessaire en ces temps de vilenie.
C’est la semaine du Souvenir, M. Harper nous rappelait que la plus ancienne et persistante intolérance était celle contre les juifs et qu’elle continue d’être florissante au sein de notre société alors qu’Israël est « le seul pays au monde dont l’existence même est menacée ». Et ça veut dire que « nous sommes moralement tenus de prendre parti. »
En lisant le discours de M. Harper, je me suis rappelé les écrits de Pierre Van Paassen (1895-1968), un néerlando-canadien qui a combattu dans l’infanterie canadienne en France pendant la Première Guerre mondiale.
Il s’est lancé dans le journalisme pour le Globe de Toronto après la première guerre, et par la suite durant les années 1930, il fit des reportages de l’Europe comme correspondant international pour le Toronto Daily Star.
Van Paassen a observé la montée d’Hitler en Allemagne, a rapporté comment Staline fit de la Russie un goulag, et il fut témoin de l’effet effrayant du gangstérisme des fascistes et des bolcheviks à travers l’Europe. Il a parlé aux dirigeants de la Grande-Bretagne et de la France, et il a décrit leur veulerie face à l’obscurantisme qui, une fois de plus, a déferlé sur le continent.
Van Paassen, tout comme John Gunther, son homologue américain et aussi correspondant de l’Europe, est devenu un journaliste très lu et un auteur à succès. Son autobiographie « Days of Our Years » (1939) a été parmi les livres de non-fiction les plus vendus aux États-Unis.
Ce sont ses reportages sur les conditions terribles et douloureuses des juifs en Europe et en Palestine – où il s’est rendu à plusieurs reprises avant et pendant la Seconde Guerre mondiale – qui étaient remarquables pour avoir révélé cette vérité. Son livre The Forgotten Ally (1943) ne doit pas être oublié, et de ses pages je cite:
« Je suis convaincu qu’Hitler ne pouvait, ni n’aurait pu faire subir au peuple juif ce qu’il a fait – c’est-à-dire commettre le crime le plus odieux et horrible de l’histoire contre une minorité nationale et religieuse, impuissante et désarmée, – si nous ne lui avions pas psychologiquement et activement préparé le terrain par notre propre attitude inamicale envers les Juifs, par notre égoïsme ainsi que par les enseignements antisémites dans nos églises et nos écoles. »
« C’est là que se trouve, à mon avis, le nœud de la question, la source la plus profonde de l’hostilité envers les Juifs: dans le système de dogmes surimposés et imbriqués avec l’histoire simple de l’Evangile. Hitler n’aurait pas pu tuer les Juifs de l’Europe si l’Église ne les avait d’abord tués avec ses diaboliques enseignements antisémites. »
En substituant Ahmadinejad d’Iran à Hitler dans le passage cité de Van Paassen, et les dogmes musulmans aux dogmes chrétiens, nous pouvons voir comment le progrès moral de l’Occident fait lamentablement défaut pour faire face à l’islamisme comme il a échoué dans les années 1930 à arrêter Hitler.
Au lieu de cela, l’Occident cherche la facilité pour apaiser l’islamisme.
Le nouvel antisémitisme – l’anti-sionisme, et les insultes sans fin et la menace contre l’existence même d’Israël – c’est la rage du monde arabo-musulman.
Dans ces circonstances, ceux qui préconisent la neutralité ou l’équilibre entre les juifs et les musulmans (je le dis malheureusement en tant que musulman) devraient se rappeler le passé et écouter les paroles de deux Canadiens moralement courageux: Pierre Van Paassen et Stephen Harper .