Une musulmane a été contrainte de quitter son emploi dans un hôpital après avoir refusé de dénuder ses bras en conformité des nouvelles règles d’hygiène.
La radiologue s’est fait dire par les gestionnaires au Royal Berkshire Hospital de Reading qu’elle doit suivre le code vestimentaire national conçu pour lutter contre les super bactéries et rouler ses manches, ou quitter.
Elle a refusé de se conformer aux règles et quitté son emploi, affirmant avoir été victime de discrimination et forcée de choisir entre ses convictions religieuses et ses moyens de subsistance. L’islam enseigne que les femmes doivent s’habiller modestement et couvrir tout leur corps en public.
La femme, qui a travaillé comme radiologue thérapeutique pendant 10 ans, a décrit sa situation comme un «cauchemar continu» et dit qu’elle a été «émotionnellement déchirée» par la perte de son emploi.
Elle dit qu’elle craint ne pas être en mesure d’obtenir un autre emploi, mais a promis de faire campagne contre la politique «nu en bas des coudes» du NHS (réseau d’hôpitaux publics).
La femme, qui n’a pas voulu être identifié, a dit qu’elle veut «empêcher que la politique soit universellement appliquée, pour que d’autres musulmanes ne subissent pas le même traumatisme».
Dans un contexte d’inquiétude croissante quant au nombre de patients qui attrapent des super bactéries telles que MRSA et C-Difficile à l’hôpital, le NHS a présenté en janvier un nouveau code vestimentaire pour le personnel qui a été conçu pour prévenir la transmission de ces bactéries.
Les règles exigent que tous les médecins et infirmières qui entrent en contact avec les patients aient les bras nus au-dessous des coudes en portant des manches courtes ou en roulant leurs manches. Les bijoux, les montres et les faux ongles ont également été interdits pour réduire le risque d’infection par le personnel.
La politique a toutefois été critiquée par certains médecins musulmans et étudiants en médecine comme allant à l’encontre des enseignements du Coran sur la tenue vestimentaire.
Dans le présent cas, la radiologue a été engagée par une agence pour travailler au Royal Berkshire le 16 juin de cette année et elle a été informée du code vestimentaire.
L’hôpital affirme qu’elle s’y est initialement conformée et s’est déclaré «surpris» lorsque des semaines plus tard, elle a dit aux gestionnaires qu’elle ne pouvait pas se conformer aux règles.
Après une réunion avec ses patrons le 1er août, elle a reçu un ultimatum et a choisi de quitter son poste.
Clare Edmondson, directeur des ressources humaines au Royal Berkshire NHS Foundation Trust, a déclaré: «Quand elle a exprimé son opposition, elle a accepté la possibilité de rencontrer l’aumônier du Trust et nous avons également fait part de la possibilité qu’elle rencontre un imam pour discuter de ses préoccupations, mais elle a refusé».
«L’aumônier du Trust et l’imam soutiennent tous deux notre politique « nu en bas des coudes » ainsi que le Trust. Ils ne mentionnent aucune question de multiculturalisme et conviennent que la politique est une exigence professionnelle acceptable pour tous ceux qui travaillent pour le Trust dans des domaines cliniques».
Dr Majid Katme, porte-parole de l’Association médicale islamique, a déclaré: «Toute musulmane pratiquante devrait avoir le droit de couvrir ses bras, pour autant que son travail ne mette pas en péril la prise en charge du patient».
«Quel est le mal si quelqu’un dans sa position couvre ses bras, car les gens en radiographie l’ont fait pendant un certain temps?»
Voir aussi:
Grande Bretagne – Étudiantes en médecine musulmanes refusent les règles d’hygiène
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