«Les intégristes connaissent notre société sous toutes ses coutures, ils sont capables de pénétrer le système», déclare Fatima Houda-Pepin. Il faut que le Québec s’intéresse et se documente sur ce phénomène pour pouvoir y faire face, insiste-t-elle.
Fatima Houda-Pepin : Le Canada, «cible de choix pour les intégristes»
Adresse originale : http://www.journaldemontreal.com/2013/12/09/contre-les-droits-octroyes-par-le-voile
Auteure: Geneviève Lajoie
Référence: Journal de Montréal, 10 décembre 2013, p. 10
Titre original : Le Canada, «cible de choix pour les intégristes»
Le Canada est une cible de choix pour les intégristes, selon la députée Fatima Houda-Pepin.
«C’est un pays qui offre des possibilités avec la Charte canadienne des droits. Ces gens-là amènent leurs demandes et les présentent comme étant une liberté de religion», précise la libérale, en entrevue avec le Journal.
Mme Houda-Pepin demande aux Québécois de ne pas généraliser le fanatisme et l’extrémisme à l’ensemble des musulmans. Elle rappelle que l’islam n’est pas la seule religion a avoir été «frappée par la maladie de l’intégrisme».
Les différentes communautés musulmanes du Québec sont généralement bien intégrées, plaide-t-elle avec fougue. «Ce sont nos médecins, nos professeurs d’université, nos ingénieurs, nos infirmières!»
Un segment plus radical est toutefois bien présent au Québec, une mouvance «bien financée par l’Arabie saoudite, le Pakistan, l’Iran, le Qatar», insiste-t-elle. Il s’agit d’un islamisme pur et dur, «qui repose sur la haine du mécréant», les mécréants étant les musulmans démocrates, les chrétiens et les juifs.
S’attaquer intelligemment
Ce segment, il faut s’y attaquer intelligemment, plaide-t-elle. «Les intégristes connaissent notre société sous toutes ses coutures, ils sont capables de pénétrer le système», dit-elle. Il faut que le Québec s’intéresse et se documente sur ce phénomène pour pouvoir y faire face, insiste Mme Houda-Pepin.
«L’intégrisme musulman, comme les autres intégrismes, ce sont des mouvements politiques, c’est un agenda politique.» Elle rappelle que les intégristes ont d’ailleurs «cogné aux portes de la politique», il n’y a pas si longtemps (2005), lorsque le gouvernement ontarien a failli accepter d’introduire la charia.
À l’époque, la députée québécoise s’était fermement opposée à l’introduction du droit islamique dans les ménages musulmans du Canada. Elle avait réussi à faire adopter à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale une motion en ce sens.