Le combat contre les intégrismes de toutes les religions, c’est un combat périlleux. Il faut être prêt à le mener ce combat-là et la première condition, c’est la connaissance. Si vous ne connaissez pas ces phénomènes, si vous ne connaissez pas leurs structures, leurs organisations, leur agenda, où est-ce qu’ils s’en vont et ce qu’ils veulent, ça sert à rien de vouloir vous attaquer à plus fort que vous.
http://video.telequebec.tv/video/10293
Le 15 février 2012, Télé-Québec a diffusé une interview de Fatima Houda-Pepin par Richard Martineau. La vidéo n’est malheureusement pas minutée. Il nous est donc impossible de donner des repères pour retrouver facilement les passages que nous rapportons. L’interview de madame Houda-Pepin a été présentée au début de l’émission.
Après avoir rappelé que Fatima Houda-Pepin est vice-présidente de l’Assemblée nationale depuis mai 2007 et députée depuis 1994, Richard Martineau a souligné combien sa contribution avait été importante pour empêcher l’introduction des tribunaux islamiques au Canada en 2005.
Richard Martineau : La preuve que même en tant que «simple députée» on peut faire une différence, vous l’avez fait (lors du) combat que vous avez mené, tambour battant, contre l’instauration de la charia, des tribunaux islamiques au pays. Vous étiez vraiment la première au front.
Durant l’entretien, Richard Martineau a demandé à madame Houda-Pepin d’élaborer sur son contact avec l’islam radical au Canada alors qu’elle n’y avait pas été confrontée dans le Maroc de son enfance.
Richard Martineau : Il y a une phrase que vous avez dite qui m’a très bouleversé. Vous, vous êtes née au Maroc, vous avez été à l’école coranique, vous avez fréquenté l’école coranique lorsque vous étiez enfant. (…) Vous avez dit : «J’ai connu le fondamentalisme en arrivant au Canada».
Fatima Houda-Pepin : En effet. En effet. (…) Moi je viens d’une famille très religieuse et pratiquante. Donc, la religion pour moi c’était la joie, c’était le partage, c’était la musique, c’était les fêtes. (…) La religion qui s’épanouit, qui se vit humblement, sereinement et une religion qui se vit dans la confiance et dans la sérénité. Ma mère exigeait d’inviter mes amies juives aux fêtes religieuses et mes amies chrétiennes. C’était un devoir. Il fallait qu’elles soient là. Et moi, j’allais célébrer avec elles leurs fêtes. Je célébrais Noël avec elles et ainsi de suite. J’arrive ici et là Noël c’est haram (interdit), l’arbre de Noël c’est haram … Tout est haram. Mais qu’est-ce que tu fais ici si tout ça est haram?
Madame Houda-Pepin a rappelé combien les opposants au radicalisme islamiste devaient être spécifiques dans leurs interventions s’ils espéraient avoir la moindre chance de ralentir le phénomène.
Fatima Houda-Pepin : Le combat contre les intégrismes de toutes les religions, c’est un combat périlleux. Il faut être prêt à le mener ce combat-là et la première condition, c’est la connaissance. Si vous ne connaissez pas ces phénomènes, si vous ne connaissez pas leurs structures, leurs organisations, leur agenda, où est-ce qu’ils s’en vont et ce qu’ils veulent, ça sert à rien de vouloir vous attaquer à plus fort que vous.
Références supplémentaires
Fatima Houda-Pepin (Assemblée nationale du Québec – 26 mai 2005) : Discours contre l’introduction des tribunaux islamiques au Canada
Point de Bascule (3 novembre 2011) : En marge des remarques de Fatima Houda-Pepin sur la menace islamiste en Libye et en Tunisie