Le Musée de Nicolet vient d’inaugurer une exposition sur le hijab. Une expo à sens unique puisqu’axée exclusivement sur les musulmanes qui choisissent de le porter.
Le Musée de Nicolet, critiqué pour son exposition à sens unique sur le hijab, a été partenaire et ami d’une conférence non moins controversée qui fut organisée par McGill et l’Université de Montréal en 2011, à l’occasion du dixième anniversaire des attentats islamistes contre le World Trade Center. C’est le directeur actuel, Jean-François Royal, qui dirigeait le Musée à l’époque où la Deuxième conférence sur les religions du monde adopta une résolution menant à l’interdiction de la critique des religions.
À l’époque, des intellectuels de renom ont fait valoir que cette conférence cadrait avec les plans de l’Organisation de la coopération islamique regroupant 56 pays musulmans d’interdire la critique de l’islam.
L’islamiste Tariq Ramadan prononça un discours à cette occasion. L’organisation Présence Musulmane qu’il a fondée avec Salah Basalamah, de même que la Muslim Association of Canada, principal relai des Frères Musulmans au pays, comptaient parmi les partenaires et amies de l’événement.
Patrice Brodeur de la Chaire de recherche sur l’islam de l’UdeM était le porte-parole média de cette entreprise universitaire menant tout droit à la limitation de la liberté d’expression. Brodeur a également été responsable d’un forum sur les musulmans québécois commandité par la Commission Bouchard-Taylor en 2007.
Gregory Baum, professeur à la Faculté d’études religieuses de McGill et allié de longue date de Tariq Ramadan, prononça également un discours lors de la conférence. Dans une interview accordée à La Presse à l’époque, Baum a invoqué le faux concept de «droit collectif» pour justifier la persécution de ceux qui abandonnent l’islam. Il a également justifié les dispositions coercitives de la charia qui visent à défendre la culture musulmane en les comparant aux dispositions coercitives de la loi 101 au Québec :
Dans certains pays, la religion fait partie de la culture. Se convertir, c’est renier la culture, se couper du reste de la société. L’ONU reconnaît le droit des peuples de défendre leur culture. On peut considérer que ça peut amener à interdire les conversions. Il existe aussi des droits collectifs, un peu comme le Québec qui réglemente la langue.
Egalement : Gabriel Said Reynolds (First Things – Juin/Juillet 2009): Gregory Baum : un critique complaisant de la pensée de Tariq Ramadan
L’article 12.4 de la Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde adoptée par la conférence de Montréal déclare que «Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement».
À l’époque, quatorze personnalités de renom, dont Ibn Warraq, Taslima Nasrin et Roy Brown, signèrent une lettre commune pour demander aux deux universités montréalaises de se dissocier publiquement de cette mesure qui conduit tout droit à la censure.
Voici quelques extraits de leur déclaration :
Si ce principe devait être adopté et codifié sous forme de loi, cela ouvrirait la porte à d’innombrables poursuites judiciaires pour blasphème et autres motifs car il suffirait d’affirmer qu’une critique de la religion constitue un dénigrement pour poursuivre en justice. En fait, cette Déclaration absout à l’avance toutes les religions de quelque critique que ce soit.
Ces mesures s’inscrivent dans la même veine que ce que promeut depuis plusieurs années l’Organisation de la coopération islamique (OCI). L’OCI regroupe 56 pays musulmans et elle exerce des pressions aux Nations-Unies et dans d’autres forums internationaux pour que même les citoyens de pays non-musulmans soient poursuivis pour blasphème s’ils critiquent l’islam.
L’article 22a de la Déclaration sur les droits de l’homme en Islam de l’OCI stipule que : «Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la Charria».
Si les principes qu’on retrouve dans la Déclaration qui sera discutée à Montréal devaient être incorporés à des lois, cela rendrait risqué de critiquer même les châtiments imposés à ceux qui abandonnent leur religion car les châtiments contre l’apostasie font partie de règles endossées par de nombreuses autorités de l’islam. La même chose peut être dite de la règle de charia qui veut qu’un parent qui tue son enfant ne soit passible d’aucune peine criminelle, ce qui constitue un endossement du crime d’honneur.
Les principes promus par la Déclaration sont complètement incompatibles avec les droits de l’homme et les idéaux que des universités devraient cautionner dans une société libre et démocratique.
En 2011, les islamistes et leurs compagnons de route réussirent à convaincre le Dalaï-Lama de participer à la conférence de Montréal. Pour l’occasion, Point de Bascule publia l’article The Muslim Brotherhood and Buddhism pour rappeler que des auteurs comme Harun Yahya et Syed Maududi, célébrés par les Frères Musulmans, déclarent les bouddhistes coupables d’«association» avec de faux dieux et promettent que les réalisations des bouddhistes «sont destinées à être détruites».
Tous les décrets au monde visant à interdire la critique des religions n’amèneront évidemment jamais les islamistes à stopper leurs propres critiques des autres religions et leurs menaces puisque ce serait contraire à la charia. La seule conséquence pratique de telles mesures ne sera toujours que d’amener des gouvernements non-musulmans à interdire les critiques de l’islam sur leurs propres territoires.
Lors de la conférence universitaire McGill/UdeM de 2011 à laquelle s’est associée le Musée des religions de Nicolet, Tariq Ramadan donna la pleine mesure de son œcuménisme et de son rôle de «bâtisseur de ponts» lorsqu’il justifia l’interdiction de séjour des non-musulmans à La Mecque.
La complaisance de McGill face aux islamistes
La participation de l’Université McGill à cette conférence favorisant la censure des critiques de l’islam n’est qu’un exemple de sa complaisance envers les islamistes. Le 26 mars 2012, le jour même où la France refusait d’admettre sur son territoire le mufti officieux du Qatar et guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, en raison des propos incendiaires qu’il tient régulièrement envers les juifs, McGill acceptait un don de 1,25 million $ du Qatar. La décision de la France fut motivée par la tuerie de plusieurs juifs à Toulouse par l’islamiste Mohamed Merah directement attribuable à des propos comme ceux de Qaradawi qui présente Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs (vidéo). Qaradawi promet que la prochaine tuerie massive de juifs sera aux mains des musulmans.
Web Archive : http://web.archive.org/web/20130325174241/http:/gcwr2011.org/fr/amies_de_la_conference.htm
Références supplémentaires
Point de Bascule (Septembre 2011) : Dossier – Deuxième conférence sur les religions du monde (Montréal)
Point de Bascule (1 février 2011) : Les kafirs québécois doivent payer pour les coûts d’opération de MAC Hajj même s’ils sont interdits à La Mecque