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Le 14 mars, Ehsan Jami, un politicien aux Pays-Bas, était au Danemark pour recevoir le Prix danois de la Presse libre. La vidéo montre le discours qu’il a prononcé à cette occasion.
Discours de Ehsan Jami le 14 mars 2009:
Ehsan Jami from Snaphanen on Vimeo.
M. Jami est un ex-musulman, il a acquis la citoyenneté néerlandaise et il est le co-fondateur du Comité central pour les ex-musulmans.
Nous traduisons ici le billet de Dymphna sur Gates of Vienna, trouvé via Vlad Tepes:
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Photo: Ehsan Jami avec Lars Hedegaard, chroniqueur pour l’un des plus grands quotidiens du Danemark et président de la International Free Press Society
Ehsan Jami est né en Iran en 1985 dans une famille bourgeoise. Son père était un médecin politiquement engagé, ce qui l’a forcé à fuir le pays avec sa famille. Ils ont abouti aux Pays-Bas alors que M. Jami avait neuf ans.
Ce n’est qu’après le 11/9 qu’il a commencé à lire les livres saints de l’islam. Son père n’était que nominalement musulman et sa mère est chrétienne. Alors qu’il commençait à remettre en question les préceptes de l’Islam, il dit que le plus beau cadeau que sa famille lui a offert est la liberté de poser des questions et de faire des choix. Il a trouvé que l’islam était inacceptable et il en est venu à s’identifier comme athée.
En 2007, après avoir publiquement fait part de son abjuration de l’islam, il a consacré son énergie à créer le Comité pour les ex-musulmans.
À la fin de 2008, M. Jami a fait le fameux film « Une interview de Mahomet », que vous pouvez voir ici.
Comme c’était à prévoir, il a été roué de coups et menacé de mort, et vit dans la clandestinité. Il a abandonné ses études. En raison du grand nombre d’immigrants parmi la population étudiante, Ehsan Jami n’est pas en sécurité, tout comme Ayaan Hirsi Ali et Geert Wilders.
M. Jami a dit beaucoup de choses que vous avez entendues auparavant, et partagé des sentiments que vous avez peut-être déjà exprimés. Cependant, je suis certain que vous n’avez pas à vivre dans la clandestinité ni entouré de gardes du corps pour avoir dit ces choses.
Je ne vais pas reprendre le discours en entier, mais il a dit plusieurs choses qui m’ont frappé, venant d’une personne qui est née et a grandi à Mashhad en Iran, une ville qui, après La Mecque, est la ville la plus sainte des musulmans chiites. Il a parcouru un long chemin jusqu’à Copenhague.
Ce qui suit n’est pas le contenu exact de son discours, vu que je ne suis pas très bon à la dictée, je paraphrase avec des raccourcis. Mais je pense que j’ai l’essentiel de ce que M. Jami voulait communiquer à son auditoire, ainsi qu’à nous tous, et ce qui m’a le plus marqué. Ce n’est peut-être pas ce que vous trouverez de plus mémorable, mais j’aimerais connaître votre point de vue : qu’est-ce qui vous a le plus marqué?
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Avant de commencer son discours, il a dédié son prix à sa mère, lui exprimant sa gratitude pour l’avoir laissé libre de choisir son propre parcours religieux. Après que le gouvernement l’ait mis sous protection, c’est elle qui lui a rendu visite. Vous pouvez ressentir à quel point il s’est senti seul.
M. Jami ne regrette pas ses choix. Même s’il avait su ce qui allait se produire, il referait la même chose. Pour lui, le mort liberté est vide de sens; il existe pour les gens, ils doivent donc l’exercer.
Il pense que le système actuel aux Pays-Bas est «dysfonctionnel». Pour paraphraser, il dit ceci:
«Il y a la liberté d’expression au Parlement, mais si un journaliste vous demande ce que vous avez dit, vous ne pouvez le lui répéter car c’est illégal. N’est-ce pas insensé? »
Le Hamas se prévaut de la «liberté» en tout temps. Les mollahs utilisent la liberté. Ahmadinejad parle. Mais des groupes comme le Free Press Society luttent pour la liberté.
M. Jami demande alors: La liberté, est-ce objectif? Est-ce subjectif?
Après tout, ils disent bien que chaque terroriste est un freedom fighter [rires]
Je ne le crois pas, bien sûr.
La liberté n’a ni couleur ni âge.
La liberté est ce qui nous rappelle que nous sommes tous nés des êtres libres.
Nous sommes libres de décider du cours de notre vie, pas le gouvernement.
Nous sommes libres de décider si nous voulons nous marier, combien d’enfants nous aurons, à quelle religion nous croirons
Gay ou hétéro, ni honte ni obligation de cacher ce que nous sommes.
En d’autres termes, la liberté de religion est une liberté d’expression.
La liberté d’expression religieuse est attaquée en Europe. Aux Pays-Bas, 60% des musulmans disent qu’ils veulent recourir à la violence contre ceux qui quittent l’islam. C’est 60.000 musulmans qui veulent recourir à la violence contre les ex-musulmans …
…
Je ne veux pas jouer avec les mots.
Je me refuse à dire que mon combat est contre l’islam radical … il n’y a pas d’islam radical. Il y a seulement l’islam. Pas de musulmans radicaux, seulement des musulmans
Vous ne pouvez pas changer un livre, en particulier un livre saint, mais vous pouvez changer les gens.
Je connais 600 personnes dans mon pays qui ont changé. Et des gens dans le monde sont en train de changer d’idée sur ce que signifient la liberté et la religion. Leur nombre est en croissance.
…
Nous sommes l’ennemi. Regardez dans le miroir. C’est vous, moi, nous. Nous sommes endormis pendant qu’ils sont à faire des plans.
…
Une chose est aussi claire pour moi que le bleu du ciel: on ne peut pas s’en remettre au gouvernement.
La liberté d’expression signifie tolérer une bonne part de bêtise et de mauvais goût. Une fois, j’ai dit que Mahomet pourrait être comparé à Osama bin Laden. Ils ont considéré que c’était un grand compliment. Ici, c’est mal de le dire.
Ils abusent de nos lois et les retournent contre nous. Ils utilisent le terrorisme et les menaces.
Ce n’est pas négociable. S’ils ne s’intègrent pas, ils peuvent quitter. S’ils ne quittent pas, nous les expulserons.
Est-ce que tout cela vous semble familier? Comment ces paroles seraient-elles reçues dans votre pays? Seriez-vous harcelé, dénigré, emprisonné et réduit au silence? Quel collègue dans votre pays l’inviterait à prendre la parole?
Il a raison: nous n’avons qu’à nous regarder dans le miroir pour trouver le problème. Et puis quoi?
Quo vadis?
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