Les fatwas sont des décrets religieux qui régissent la politique internationale tout autant que les détails les plus triviaux de la vie quotidienne des musulmans. Par exemple, des experts en islam au Soudan ont récemment demandé une fatwa autorisant l’assassinat du procureur de la Cour pénale internationale pour avoir émis un mandat d’arrêt contre le président el-Béchir.
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Dans certaines parties du monde musulman, l’inquiétude grandit face à la prolifération des «fatwas», ces décrets religieux qui guident les musulmans pieux dans tous les aspects de la vie. Une explosion de fatwas sur la télévision et l’Internet a conduit à des décrets contradictoires et parfois bizarres.
Un député égyptien propose maintenant une solution radicale : jeter en prison les donneurs de fatwa non qualifiés.
Des fatwas sur tout
Les non musulmans estiment à tort que les fatwas sont des condamnations à mort, en raison de celles qui ont été le plus médiatisées, comme la fatwa iranienne condamnant l’écrivain Salman Rushdie pour avoir écrit Les versets sataniques. Mais une fatwa peut porter sur toute question, qu’elle soit importante ou triviale, pour laquelle un musulman veut avoir l’avis d’un expert de l’islam sur ce qui est halal (licite) ou haram (interdit).
Les musulmans sunnites ont des règles pour déterminer qui peut devenir un mufti, un savant qui peut émettre des fatwas, mais le problème est qu’il n’y a pas de mécanisme clair pour les faire respecter.
De nos jours, les téléspectateurs des chaînes satellites arabes sont inondés de fatwas.
Il y a eu des fatwas interdisant aux musulmans de mener le djihad à l’étranger ou d’adhérer à des groupes militants, et d’autres qui encouragent ces activités.
Un religieux saoudien a déclaré que les propriétaires de chaînes de télévision qui diffusent un contenu immoral peuvent être assassinés. Un religieux égyptien – pas sur la télévision, mais à partir de la vénérable Université Al Azhar du Caire, a publié la fatwa sur l’allaitement, bien ridiculisée, disant qu’une femme peut travailler avec un homme qui n’est pas membre de sa famille si elle l’a allaité cinq fois.
Le député du Caire Mustafa al-Gendi dit qu’assez, c’est assez. Gendi dit que les fatwas étaient initialement destinées à être des décisions privées pour aider les personnes ayant un problème. Les décrets pour les masses étaient rares et ils étaient émis seulement par des muftis seniors et dignes de confiance.
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Toutefois, la solution proposée par Gendi perturbe le gouvernement et l’establishment islamique. Cheikh Abdel Rahman al-Bar de l’Université Al Azhar est d’accord qu’il y a un problème, mais il dit que donner au gouvernement le pouvoir de certifier les muftis – et d’emprisonner ceux qui ne sont pas certifiés – est dangereux.
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Voir aussi:
Égypte – Fatwa contre les accommodements religieux au travail : “Priez moins pour travailler plus”