Il faudrait demander à Françoise David du parti Québec Solidaire ce qu’elle pense de cette initiative des Frères musulmans. Elle connaît des personnes proches de ce mouvement, ayant été conférencière à Toronto en mai 2007 au MARXISM 2007 – A Festival of Resistance dont l’objectif est de rapprocher la gauche et les musulmans.
Sa conférence avait pour thème: The Future of the Left in Quebec and Canada
Parmi les conférenciers sous le thème «Construire l’unité entre les musulmans et la gauche» (ndlr: extrême gauche marxiste et extrême droite islamiste), se trouvaient Ausma Malik et Wahida Valiante, co-signataires du rapport sur les besoins des étudiants musulmans produit par la Fédération canadienne des étudiants. Le rapport contient des recommandations comme la ségrégation des hommes et des femmes dans les installations sportives et les piscines, avec des grillages recouvrant les fenêtres aux heures d’utilisation par les femmes, et d’autres monstruosités. Lisez notre article sur le sujet: Islamisation des campus canadiens
Wahida Valiante est aussi vice-présidente nationale du Congrès islamique canadien. Ce groupe islamiste exige la ségrégation dans les hôpitaux canadiens et québécois. Le CIC exige que seul du personnel féminin transige «directement» avec une patiente musulmane. Autrement dit, un médecin homme doit transiger «indirectement», c’est-à-dire vraisemblablement par l’intermédiaire du mari, du père ou du fils.
Un autre conférencier était Mohamed Elmasry, le président à vie du Congrès islamique canadien qui poursuit sans relâche Mark Steyn et Maclean devant de multiples commissions des droits de la personne pour importer sa notion de blasphème en droit canadien.
Par sa participation à un événement se voulant une opportunité de renforcer ses liens avec de tels alliés, Françoise David sera peut-être dans une mauvaise position pour soutenir les droits de la féministe égyptienne Nawal Al-Saadawi. En fait, ses sympathies politiques se situent peut-être plutôt du côté des Frères musulmans.
____________________________
Les Frères musulmans émettent une fatwa contre Nawal Saadawi en Égypte
LE CAIRE, 21 juillet 2008 – La Jamaa Islamiya (Frères musulmans) a demandé aux autorités égyptiennes de poursuivre le Dr Nawal Al-Saadawi sur des accusations de blasphème et de mépris pour la religion et allah.
L’éditeur de Saadawi, Madbouli Lilbrary, a déjà retiré son livre, La Chute de l’Imam, et sa pièce de théâtre, Dieu démissionne du Sommet.

«Sous prétexte de la liberté de pensée, on laisse libre cours au blasphème, on ridiculise l’islam ainsi que ses lois et ses principes», dit une déclaration des Frères musulmans.
Les Frères accusent Saadawi non seulement de saper la foi mais aussi de saper la stabilité et la sécurité du pays. Dans une déclaration qu’il a rédigée, le cheikh Hussein Al Gharib, un leader religieux des Frères musulmans, demande pourquoi Saadawi n’a jamais été poursuivie.
«Est-ce que les fonctionnaires de l’État ont peur d’être intimidés et victimes de chantage pour être anti-liberté de pensée?» demande Al Gharib.
Al Gharib a également demandé pourquoi Saadawi s’en prenait à l’islam sans attaquer le christianisme. «Est-ce qu’elle oserait parler de Jésus-Christ, considéré par les chrétiens comme Dieu ou le fils de Dieu?»
Il a également dit, «Saadawi et ses pairs qui prétendent être des personnes de pensée, se sont vendus aux ennemis de l’islam, et sont utilisés pour cibler l’islam et les musulmans».
Saadawi a suscité un large débat et la controverse au cours des années avec ses opinions sur les traditions au sein de l’islam. Elle a appelé le Hajj (pèlerinage à La Mecque) une «habitude païenne» et référait à Dieu au féminin.
Mais elle maintient sa position et a acquis sa réputation en défendant les droits des femmes et en critiquant la répression politique en Égypte.
En ce qui concerne les accusations des Frères musulmans, Saadawi a dit à Menassat dans un article au début du mois, «je ne réponds pas aux ignorants».
Le principal gardien de l’orthodoxie islamique en Égypte, l’Académie de recherche islamique, a déposé une accusation de blasphème auprès du Procureur général à la fin de juin contre la diffusion prévue de la pièce de théâtre de Saadawi, Dieu Démission du Sommet.
Le tribunal attend présentement que soient complétées les accusations portées contre Saadawi par l’Académie.
(Sources: Sobhi www.almesryoon.com Abdallah et MENASSAT)
Voir aussi:
Égypte – Un acteur musulman qui joue le rôle d’un chrétien copte est accusé d’apostasie
Comment Internet défie le gouvernement égyptien, par Ahmad Zaki Osman
L’enjeu de Durban II : la liberté d’expression
L’islam wahhabite progresse en Égypte, des fillettes portent le niqab
Égypte – Moubarak déplore le manque de respect des symboles de l’islam et des sentiments arabes
Islamisation du droit occidental : “diffamation” signifie “blasphème”
Un religieux saoudien décrit les dangers de la liberté de penser