Représentant 10 % de la population égyptienne, nombre de coptes craignent la montée d’un islam radical. (…)
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« La société égyptienne a été un modèle cosmopolite pendant des siècles, capable d’une lecture très libérale des religions. (…) Et depuis les années 80, l’influence wahhabite rapportée par les travailleurs partis dans le Golfe a été très négative. » L’expression de la foi se fait désormais plus démonstrative : certaines rues sont bloquées à l’heure de la prière, les femmes qui ne portent pas le voile sont a priori des chrétiennes… «Face à “l’envoilement” des musulmanes, nous avons dû rallonger nos jupes, éviter les décolletés, témoigne Marie, copte orthodoxe d’Alexandrie.» (…)
Discriminations.
De fait, cette radicalisation s’accompagne de violences. « On observe des campagnes d’islamisation forcée par pression psychologique, mariages contraints de jeunes chrétiennes, avantages professionnels… »
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Les coptes orthodoxes s’estiment aussi victimes de discriminations, notamment à l’embauche, tant dans les entreprises privées que dans l’administration ou l’armée. « Les médias ne laissent pas de place à l’expression des chrétiens (…). Et à l’école, l’enseignement arabe est dispensé uniquement par des musulmans, même dans les écoles chrétiennes, pour mieux diffuser le Coran. » Les coptes s’indignent aussi de l’obligation, pour construire une église, d’obtenir une autorisation de la main même du président Moubarak. Ils s’insurgent contre le fait que la confession soit notée sur la carte d’identité et qu’il soit quasi impossible d’obtenir de nouveaux papiers pour ceux qui passent de l’islam à la chrétienté.
«(…) Je traite 400 dossiers de chrétiens qui demandent la modification de leur carte d’identité » (…) « La majorité affirme s’être convertie à l’islam sous la pression. » Quant aux musulmans convertis au christianisme (…) « du point de vue des musulmans, je suis passible de mort ». Nombre de chrétiens préfèrent fuir aux États-Unis et au Canada.
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