Les réfugiés chrétiens frappent un mur de briques à l’Agence des Nations Unies qui traite les demandes d’asile en Irak. Les problèmes commencent lorsque les travailleurs humanitaires de l’ONU, majoritairement musulmans, apprennent que les réfugiés sont chrétiens.
Nous traduisons un article publié sur newsmax.com
Les réfugiés chrétiens qui ont travaillé pour la coalition dirigée par les États-Unis en Irak ont frappé un mur de briques à l’Agence des Nations Unies qui a été engagée en Jordanie par le Département d’Etat pour traiter les demandes d’asile, a appris Newsmax à la suite d’entretiens avec plus de 100 réfugiés, travailleurs humanitaires des Nations Unies, et diplomates américains en Jordanie.
Les problèmes commencent lorsque les travailleurs humanitaires de l’ONU, majoritairement musulmans, apprennent que les réfugiés sont chrétiens.
«Ils nous traitent comme des chiens», est une plainte fréquemment entendue de la part des réfugiés que Newsmax a interrogés séparément et en groupes sur une période de quatre jours à Amman, en Jordanie, ainsi que des membres d’une équipe d’enquêteurs chrétiens américains dirigée par l’ancien gouverneur de Caroline du Sud David Beasely.
Le Président Bush s’est engagé au début de cette année à accélérer la réinstallation d’Irakiens fuyant la violence sectaire, avec un objectif d’admission de 7000 Irakiens comme réfugiés politiques cette année.
500 autres irakiens traducteurs et travailleurs d’ambassade devaient être réinstallés d’urgence aux États-Unis en vertu d’un mandat du Congrès, car ils faisaient face à des menaces de mort en Irak pour avoir aidé la coalition. Mais jusqu’à présent, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui a reçu des dizaines de millions de dollars des États-Unis pour traiter les réfugiés, a recommandé pour réinstallation aux États-Unis juste 2000 sur les quelque 750000 Irakiens qui vivent maintenant en Jordanie.
Sur ce petit nombre, très peu ont effectivement quitté la Jordanie, a dit à Newsmax un haut diplomate américain en Jordanie.
Des dizaines de réfugiés ont dit à la délégation américaine que lorsque le HCR a découvert qu’ils étaient chrétiens, ils ont refusé d’examiner leurs documents. Nombreux sont ceux qui portaient des lettres et des certificats d’appréciation de l’armée US ou d’entrepreneurs américains prouvant qu’ils avaient travaillé pour la coalition, mais n’ont pas été en mesure de les présenter.
Suad Mansour Odish, 51, est venu à Amman à la fin de novembre 2005 avec sa fille de 24 ans qui avait travaillé pour un entrepreneur américain à Bagdad.
Le 15 novembre 2005, Odish a reçu un appel téléphonique d’un groupe musulman disant qu’ils venaient de kidnapper et d’assassiner son fils de 24 ans. Leur véritable objectif avait été sa fille, ont-ils dit. Ils ont pris le fils quand ils ne pouvaient pas trouver la fille et l’ont tué à sa place.
En dépit de son inscription auprès du HCR à Amman, Odish n’a jamais été invité à l’ambassade des États-Unis pour une entrevue.
Comme d’autres chrétiens interrogés à Amman, elle estime que le problème venait des travailleurs musulmans au HCR, qui lui ont dit qu’ils n’avaient aucun intérêt à examiner les documents qu’elle a essayé de montrer.
Jihan George Abdulalhad, 37, est arrivé à Amman avec ses quatre jeunes enfants, dont l’un avait été gravement brûlé dans un accident de voiture et a besoin de soins médicaux urgents. Elle a de la famille aux Etats-Unis et aurait dû être une candidate à l’immigration vers les États-Unis en vertu de procédures de regroupement familial, mais jamais personne au bureau de l’ONU ne lui a dit cela.
Quand Abdulalhad est allée à la délégation du HCR à Amman, elle a été traitée par un agent d’accueil des femmes chiites du Liban, qui portait le foulard islamique. «Son nom était Hannan Hamdan. La première question qu’elle m’a demandé était: Quelle est votre religion? dit Abdulahadt. “Lorsque j’ai dit que je suis chrétienne, elle ne voulait même pas regarder mes documents. Elle a dit qu’elle appellerait plus tard pour fixer un rendez-vous.»
Cinq mois se sont écoulés et le HCR n’a jamais appelé, de sorte qu’ Abdulhahad est retournée à leurs bureaux à Amman et a demandé à voir de nouveau la personne chargée de son dossier. “Hannan a refusé de discuter avec moi”, a-t-elle dit. “Mais j’ai vu les musulmans obtenir l’approbation de se réinstaller aux États-Unis, le premier jour.”
Un groupe de 50 Iraquiens réfugiés chrétiens interrogés dans les bureaux de l’église assyrienne orthodoxe ont dit qu’ils avaient tous été interrogés par des travailleurs musulmans du HCR, et que les employés des Nations Unies ont été uniformément hostiles envers eux en tant que chrétiens.
Chrétiens sur la liste noire
Les réfugiés interrogés à l’église chaldéenne et dans l’église baptiste du Nouveau Testament à Amman, ont relaté des histoires similaires de discrimination religieuse sévissant au bureau du HCR, citant nommément Hamdan et d’autres travailleurs musulmans originaires du Pakistan et du Tadjikistan. Certains de ces réfugiés, une fois qu’ils ont été identifiés comme des chrétiens, ont attendu plus de trois ans juste pour recevoir un retour d’appel téléphonique du HCR pour examiner leurs documents.
«L’intérêt du HCR est d’inciter les gens à remplir les formulaires et s’enregistrer comme demandeurs d’asile, parce que c’est la manière dont ils obtiennent leur argent de l’Oncle Sam”, a déclaré Willlam J. Murray, directeur de Religious Freedom Coalition, qui a accompagné Gov Beasely dans sa mission d’établissement des faits. “Ils n’ont aucun intérêt à aider ces personnes à se réinstaller.»
Une autre affaire dramatique concernait Wadah George Dallo, 36, un chrétien assyrien, qui a été installé à la mairie de Tall Kayf, une ville chrétienne dans la plaine de Ninive au nord de Bagdad, par les forces américaines peu après la libération de l’Irak.
Le maire Dallo a travaillé tellement efficacement à la réorganisation de l’administration locale dans sa région qu’il a eu plusieurs lettres de félicitations du Battle Force Taskforce de la 101e Division aéroportée, alors commandée par le lieutenant général David Petraeus. Dallo a fui vers Amman avec sa famille après deux tentatives d’assassinat en 2004.
«Au début, j’avais peur de dire que j’avais travaillé pour la coalition», a-t-il déclaré à Newsmax. Mais, en février 2006, il a demandé l’asile auprès du HCR. Une lettre qu’il a donnée au HRC le félicitait pour services «méritoires aux soldats de la Battle Force Taskforce au cours de l’opération Iraqi Freedom.” Une autre l’appelait “un véritable ami de confiance des forces de la coalition en Irak.»
Malgré trois visites au bureau de l’ONU pour s’enquérir de son cas, Dallo jamais reçu la moindre indication selon laquelle il était à l’étude.
Après que le Président Bush a annoncé que les Irakiens qui ont travaillé pour la coalition recevraient un «accès direct» aux agents d’immigration américains, Dallo a appris qu’une équipe américaine était en visite à l’Office international des migrations (OIM) à Amman pour mener des entrevues. Dallo s’est rendu directement au bureau de l’OIM, mais on lui a dit qu’il devait retourner au HCR pour une référence. «Ils ont dit que le HCR devait leur envoyer mon dossier, mais ils ne l’ont jamais,» a-t-il dit.
Lorsque l’ancien gouverneur de la Caroline du Sud David Beasely a soulevé des allégations de discrimination à l’encontre des chrétiens avec un haut fonctionnaire du HCR à Amman, il a simplement roulé ses yeux. J«e ne vois pas de discrimination à notre bureau, et nous avons des boîtes où toute personne qui estime avoir été victime de discrimination peut déposer une plainte,» a déclaré Peter Janssen, un citoyen néerlandais qui a travaillé pendant plus d’une décennie à l’agence onusienne pour les réfugiés.
Le gouverneur Beasley et sa délégation ont essayé pendant trois jours d’organiser une réunion avec le chef de la mission du HCR à Amman, Anne Maley, mais elle n’a jamais retourné les appels téléphoniques. Lorsqu’ils ont finalement réussi à la joindre, jeudi dernier, quelques heures avant le début du week-end musulman, elle s’est excusée pour des raisons familiales mais a désigné Janssen pour représenter l’Agence.
Janssen a dit aux Américains au cours du week-end que les réfugiés chrétiens «ne sont pas dans les pires conditions» parmi ceux qui ont fui l’Iraq, et qu’ils recevaient beaucoup de soutien de la part des églises locales et des groupes d’intérêt américains.
Il a balayé du revers de la main les plaintes relatives aux officiers musulmans. «Je ne suis pas inquiet au sujet de ces accusations, car elles sont ridicules», a-t-il dit. Les agents d’admission sont tenus d’examiner toute la documentation à l’appui des demandeurs d’asile qui leur est apportée, a reconnu Janssen. Mais il n’a fourni aucune explication sur le nombre élevé de réfugiés alléguant que les employés des Nations Unies ont refusé d’examiner leurs documents.
Janssen William Murray de la Religious Freedom Coalition a dit que sa vision des chrétiens irakiens était complètement erronée. Il a dit plus tard à Newsmax que la réunion avec Janssen lui a donné une meilleure compréhension de la manière dont le bureau du HCR à Amman fonctionne.
« Il existe une mentalité culturelle dans ce bureau que les chrétiens ont besoin de moins d’aide que d’autres groupes », a dit Murray.
«Il me fait penser à ce que certaines personnes disent à propos des Juifs: les Juifs sont mieux organisés, les Juifs ont plus d’argent – et maintenant, nous voyons que c’est appliqué aux chrétiens qui demandent à quitter l’Irak. Quand vous dites ça sur les Juifs, on parle de l’antisémitisme. Il y a ici un préjugé culturel, mais contre les chrétiens.»
Murray s’est engagé à collaborer avec le Congrès et la Maison Blanche à son retour à Washington plus tard dans la semaine pour trouver des solutions aux problèmes des réfugiés.
«J’ai soutenu le président Bush sur cette guerre. Mais nous l’avons causée. L’ONU n’a pas causé cela. Ces gens sont notre problème et ne devraient pas être livrés aux mains de certains musulmans du Liban ou du Pakistan qui ont obtenu un emploi à l’ONU. Toutes les souffrances que nous voyons ici, c’est parce que certains [juron supprimé] bureaucrates n’étaient pas assez intelligents ou disposés à dispenser de l’information simple,» Murray a dit à Newsmax.
Source : Iraqi Christian Refugees Ignored by U.N., par Kenneth R. Timmerman, newsmax.com, le 24 octobre 2007