«Il y a plusieurs politiciens dans le monde municipal en Colombie Britannique et dans au moins deux gouvernements provinciaux il y a des ministres de la couronne, qui, nous croyons, subissent l’influence générale de gouvernements étrangers.»
[http://www.cbc.ca/canada/story/2010/06/22/spying-csis.html]
La question légitime que nous devons nous poser c’est à savoir si les Canadiens (et Québécois) puissent avoir la capacité de déterminer qui les gouvernera, et sous quelles conditions ils seront gouvernés. Si les individus élus pour nous gouverner ou chargés de travailler pour le bien-commun dans la fonction publique , que ce soit au niveau fédéral, provincial ou municipal ont des comptes à rendre à Beijing ou Ryad, nous sommes alors face à un sérieux problème d’imputabilité démocratique et de gouvernance. C’est comme si Nous étions kidnappés, et que ceux qui nous gouvenent étaient des marionnettes manipulées par des intérêts étrangers (étatiques ou non) qui sont hostiles à nos intérêts les plus élémentaires. Des intérêts, doit-on le rappeler, qui sont fondés sur nos droits et libertés individuels. Notre souveraineté ainsi que notre destin, individuels et collectifs, ne seraient plus entre nos mains.
À l’écoute de qui ?
Une image saisissante faisant écho aux craintes soulevées par Fadden, c’est le cas de la député Maria Mourani:
Mourani a fait son entrée à la Chambre des Communes après avoir été élue député du comté d’Ahuntsic. Pas moins de six ambassadeurs et trois diplomates, dont ceux de l’Arabie saoudite, du Yémen, des Émirats arabes unis et de la Turquie, ont tenu à souligner ce grand événement et ont assisté à sa cérémonie d’assermentation. La nouvelle députée s’est dite honorée de cet appui et elle leur a lancé: «Je serai à votre écoute». Quinze mois plus tard, lors d’un souper spectacle en son honneur Mourani a «chaleureusement salué toutes les personnes qui l’ont soutenue dans son action depuis son entrée dans l’arène politique», y compris des diplomates de la Turquie, de l’Algérie et du Liban.
[Source: Le Tour du Bloc, 9 mars 2006, p. 3 et Le Tour du bloc, 7 juin 2007, p. 6]
Pour revenir aux propos de Richard Fadden, les réactions ne se sont pas fait attendre et certains se sont vite défendus en exigeant que Fadden, plutôt que de dire des généralités, se devrait de nommer ou de faire accuser les partis visés. Une réaction stratégique ou naïve de la part des individus qui se sentent visés ? En vertu de l’article 19 de la Loi sur le SCRS, le Service doit préparer différents rapports, des évaluations de la menace à l’intention des divers Ministères fédéraux et Organismes qui eux, ont comme mandat de faire appliquer la loi. Pour mieux comprendre sur quoi portent les propos du directeur du SCRS reportons-nous à l’article 2 de la loi qui régit le SCRS:
Loi sur le service canadien du renseignement de sécurité (C-23)
Article 2 par. b) et c) :
Constituent des menaces envers la sécurité du Canada les activités suivantes :
…….
b) les activités influencées par l’étranger qui touchent le Canada ou s’y déroulent et sont préjudiciables à ses intérêts, et qui sont d’une nature clandestine ou trompeuse ou comportent des menaces envers quiconque;
c) les activités qui touchent le Canada ou s’y déroulent et visent à favoriser l’usage de la violence grave ou de menaces de violence contre des personnes ou des biens dans le but d’atteindre un objectif politique, religieux ou idéologique au Canadaou dans un État étranger;
Fadden ne tombe heureusement pas dans la rectitude politique si répandue aujourd,hui et se démarque ainsi d’un nombre certain de ses homologues carriéristes dans la fonction publique. Il a d’ailleurs déjà évoqué clairement la menace qui nous guette en dénonçant le laxisme de nos élites à l’égard de la sécurité nationale:
« Nos élites ont tendance à l’ignorer », disait-il à propos de la sécurité nationale. Il pointait du doigt les « leaders d’opinion » pour tenter de dépeindre le combat contre le terrorisme comme une « réaction exagérée ou une atteinte à nos libertés ». Il ajouta de plus que « ceux qui sont accusés de terrorisme sont souvent dépeints dans les médias comme des héros populaires ».
[National Post 3 nov.2009]
Fadden en aurait heurté certains pour avoir soulevé notre vulnérabilité aux influences étrangères. Toutefois, ses propos sont en parfait accord avec ceux de l’ex-juge Bruguière spécialiste du terrorisme en France lorsqu’il affirmait dans son livre “Ce que je n’ai pas pu dire”, que «le curseur, dans le difficile équilibre à trouver entre sauvegarde de la liberté individuelle et protection de la sécurité collective, est mal positionné» au Canada.
À l’heure de l’internationale islamiste, celle se cachant derrière l’écran de fumée provoqué par le terrorisme, tel le mouvement des Frères Musulmans, l’idée de limiter la menace étrangère à une nation ou un pays n’est plus adéquate. Traditionnellement, les activités d’influences provenant de pays étrangers visaient particulièrement les échanges commerciaux, les intérêts militaires, industriels et technologiques. La donne islamiste a changé cette réalité. En effet, l’influence étrangère ne s’exerce plus aujourd’hui uniquement par l’action d’agents de pays étrangers qui cherchent à «fidéliser» ou «corrompre» nos politiciens et de hauts fonctionnaires de façon classique comme l’URSS le faisait lors de la guerre froide par exemple, mais l’influence s’exerce aussi par des pays islamiques, qui rappelons-le, produisent des sympathisants islamistes, et qui favorisent la propagation de leur idéologie liberticide et totalitaire par l’entremise de groupes qu’ils financent à l’intérieur de nos frontières. C’est ce qui représente la nouvelle menace à notre sécurité nationale et qui différencie la situation actuelle de celle de la guerre froide.
Des Etats, “l’Internationale islamiste”, des groupes de pression
L’islamisme étatique:
Au Québec nous avons aussi d’autres exemples qui viennent à l’esprit pour démontrer l’intervention voire une quasi ingérence étrangère par des pays où l’islamisme est aussi une affaire administrée et gérée par l’État
Depuis quelque temps, le Gouvernement algérien, par l’entremise de son ambassade à Ottawa, finance et commandite des écoles qui sont présentées comme des écoles enseignant «la langue arabe» au public québécois. Son directeur, Salah Bourezak, avait d’ailleurs affirmé au journal La voix de l’Est qu’il s’est donné pour mission de «perpétuer la langue arabe à travers les ères». Mais en réalité, cette école dont les locaux sont situés dans le CEGEP de Granby a pour mission d’enseigner le programme islamiste du Gouvernement algérien. Un programme incluant « l’éducation civique, islamique et l’histoire ».
[Source La Voix de l’Est, Cynthia St-Hilaire, février 2010]
Pensons de plus aux actions de lobbys commandités, voire téléguidés, par le Moyen-Orient dont l’Arabie saoudite et ses voisins, qui ont fait usage de notre système juridique pour censurer la critique de l’islam. Les cas de Mark Steyn, d’Ezra Levant et du Maclean’s sont éloquents à ce chapitre. D’ailleurs ces attaques judiciaires étonnamment similaires d’un pays à l’autre, coïncident parfaitement avec l’agenda de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). L’OCI est le porte-étendard d’un bloc composé de 57 pays musulmans, qui représente aujourd’hui le plus important groupe de pays agissant en quasi unisson dans les instances internationales comme l’ONU, un peu comme l’URSS le faisait dans le passé. L’OCI présente donc des résolutions souvent harmonisées avec les principes de la charia ou la loi islamique qui est aussi la base constitutionnelle dans la majorité de ces divers pays. Pour y arriver, l’OCI emploie des moyens juridiques – préventifs, coercitifs et répressifs – des moyens éducatifs, ainsi que des mesures de contrôle des médias. Il s’agit de limiter la liberté de la presse et la liberté d’expression, comme le faisait les régimes totalitaires, et de faire de la propagande pro-islamisme. L’OCI ne reconnaît pas, certains des principes fondateurs de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, tel que la liberté de conscience, la liberté d’expression et l’égalité entre les personnes et travaille à changer le langage, la définition et carrément à modifier la Déclaration.
Alors que l’OCI se construit sa propre armée, ses propres versions des droits de l’Homme et son propre organisme de promotion des droits «islamiques» de l’hommisme à sens unique, sa propre cour pénale internationale, sa propre armée, le Canada lui ne pratique pas la réciprocité politique (religieuse ?) laissant le champ libre a ces puissances islamistes et l’avantage de répandre leur totalitarisme en condamnant nos efforts de contribuer à promouvoir nos valeurs de libertés.
Lorsque certains des pays membres de l’OIC financent des lieux de diffusion de l’islam militant, – comme La Ligue Islamique Mondiale (LIM) (Arabie saoudite) le fait pour la très vaste majorité des lieux de diffusion de l’islam en Amérique du Nord- , nous ne devrions pas être surpris de découvrir en quelque sorte que nous sommes face à la construction d’un réseau de transmission d’information, de directives et d’ordres synchronisés qui agit d’une ville à l’autre, d’une province à l’autre et d’un pays à l’autre, en parfaite harmonie de langage, d’actions et d’attaques. L’affaire des caricatures de Mahomet en est une ilustration éloquente.
Fadden démontre que Fatima Houda-Pépin disait juste déjà en 2006. La député de Lapinière (Brossard), nous avait bien averti des dangers qui nous guettent si nous ne portions pas attention à l’impact que l’influence «étrangère» peut avoir, entre autre, par l’intermédiaire de cette nouvelle courroie de transmission que sont les réseaux de centres et lieux de cultes islamiques non seulement sur la communauté musulmane mais sur l’ensemble de la population. Elle avait indiqué entre autre que «des gens qui venaient ici comme imams, étaient formés à l’étranger, payés par l’étranger, pour promouvoir au Québec et au Canada un islam de l’étranger qui n’a aucun rapport avec la réalité et les contextes proprement québécois et proprement canadiens ».
Des loyautés conflictuelles
Lors de la première conférence organisée par Point de Bascule en octobre 2008 intitulée: « L’islam politique menace nos libertés» nous avions réuni un panel de musulmans canadiens de rayonnement international dont Raheel Raza, Salim Mansour et Tarek Fatah , tous concrètement menacés de mort parce que leur loyauté est engagée envers les valeurs québécoises et canadiennes de liberté et d’égalité qui fondent notre pays. Des valeurs en conflit avec les celles qui prévalent dans les pays de l’OCI.
Nous avons aussi appris que des partis politiques fédéraux avaient ouverts la porte à des financiers islamistes cherchant à influencer l’orientation d’un parti politique canadien. Fatah, vétéran du NPD au sein duquel il a milité pendant 17 ans regardait avec consternation l’infiltration évidente du parti par le radicalisme. il avait déclaré que « Lors de la dernière course à la direction du parti, j’ai été témoin d’une tentative par un groupe de riches islamistes d’appuyer la candidature d’un député à la direction du parti avec pour objectif déclaré de prendre le contrôle du parti ». Des exemples de candidatures québécoise ont été cités dont le cas de la candidate islamiste Samira Laouni.
Toujours au Quebec, nous apprenions qu’un citoyen dit québécois et aussi toujours citoyen algérien, travaillait sur l’arène politique québécoise en même temps que l’arène politique algérienne. Nous avions appris que Lamine Fourra, qui était membre de Présence musulmane, était candidat aux élections à l’Assemblée nationale d’Algérie en 2007. Son discours conflictuel est on ne peut plus clair :
« Être candidat pour légiférer en Algérie mais aussi pour demander a ce que ces lois soient adaptés au contexte de la communauté a l’étranger, au contexte nord américain, au contexte australien de façon a ce que cette communauté se retrouve dans les lois algériennes…».
Alors qu’en même temps Foura participa à plusieurs Commissions, dont Bouchard-Taylor et une autre sur le racisme au Québec dans le but de critiquer entre autres, les politiques « d’intégration » de sa communauté au Québec.
Les Affaires étrangères du Canada – une affaie étrange !
Les paroles de Richard Fadden à propos de la complaisance de nos nos élites à l’égard des intérêts du Canada nous rappelent que sous le Gouvernement précédent, Le Ministère des Affaires étrangères avait pris l’initiative de soumettre sa politique étrangère à une communauté islamique ( un prévilège dont aucune autre communauté ne jouit au Canada) lorsque venait le temps de transiger avec des pays musulmans où des conflits ou des musulmans étaient impliqués. Un groupe de travail avait donc été créé à cet effet. L’Unité Opérationnelle du Groupe de Travail des Communautés Musulmanes (MCWG) était un groupe qui « devait » être consulté par les instances supérieures et par les unités de travail sur l’éventail des enjeux affectant les relations du Canada avec les communautés musulmanes, « incluant les interventions diplomatiques publiques », et il devait prendre l’initiative de coordonner « la réaction » du département à ces enjeux. En termes simples tout ce qui touche de près ou de loin à l’islam, à un pays musulman ou à une communauté musulmane devait passer par ce comité ( formés de représentants « musulmans » ) et toute décision d’où qu’elle vienne devait recevoir son aval. Cette situation Orwellienne semble avoir été partiellement corrigée sous le Gouvernement actuel.
Ces exemples confirment les inquiétudes de Salim Mansur à l’égard de l’attitude des leaders canadiens face à la montée de l’internationale islamiste: « Il n’y a aucune excuse aujourd’hui justifiant qu’un parti politique au Canada, ou un politicien canadien briguant une charge publique, ignore tout des islamistes et de l’islamisme, tout comme il n’y avait aucune excuse pour ne rien connaître sur les communistes et le communisme pendant la guerre froide. »
Lors de la guerre froide, le Canada n’avait pas d’importantes communautés d’allégeance communiste à la solde de Moscou sur son territoire, même chez les ressortissants Russes. Actuellement, le Canada accueille le plus grand nombre d’immigrants per capita sur la planète. Une proportion importante de cette immigration est issue de pays qui sont en rupture totale avec les valeurs les plus fondamentales de la société canadienne et québécoise. Des membres issus de ces nouvelles communautés vouent toujours une loyauté politique et idéologique à des intérêts étrangers qui sont hostiles à notre mode de vie.
L’exemple de l’imam Al-Hayiti de Montréal qui enseignait (et enseigne toujours) que « renverser les chefs d’Etats non musulmans par le djihad dès que la supériorité militaire est acquise est un devoir pour les musulmans » devrait nous rappeler les paroles de Fatima Houda-Pépin lorsqu’elle nous mettait en garde contre les discours séditieux téléguidés par l’étranger et qui se propagent à travers les mosquées du pays.
Al-Hayiti faut-il le rappeler est l’exemple typique de ce qui arrive à un converti qui se rend en Arabie saoudite pour étudier la « langue arabe » et l’islam. Le site web de l’association musulmane de l’université Concordia (MSA), une organisation qui se finance de plus par l’argent des contribuables québécois nous donne la piste pour mieux comprendre comment un Québécois peut se transformer en un citoyen dont l’allégeance est soumise à une idéologie étrangère vouée à l’application d’un régime liberticide, meurtrier et totalitaire comme celui de Ryad.
“With the increase in conversions to Islam and their desire to learn Islam, MSA found another need it was able to meet. It helped converts get scholarships to study Islam in countries like Saudia Arabia “.
[site web du MSA de Concordia]
* Richard Fadden est directeur depuis juin 2009 du SCRS. Il est bachelier en sciences politiques de l’Université McGill, bachelier en droit de l’Université de Montréal, et détient un diplôme d’études supérieures en droit de l’Université d’Ottawa.
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