Dieu dit: « Combattez ceux qui parmi les scripturaires ne croient pas en Dieu et au dernier jour et n’interdisent pas ce que Dieu et son messager ont interdit, et ne croient pas en la vraie religion, jusqu’à ce qu’ils paient le tribut, tout en étant humiliés. » (Coran, Repentir, 29.) (9:29)
Il dit aussi: « Combattez tous les polythéistes comme ils vous combattent tous, et sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent. » (Repentir, 36.) (9:36)
Le premier verset concerne les gens du Livre, parmi les juifs et les nazaréens [chrétiens], et le second concerne tous les polythéistes. Dieu a ordonné aux croyants de tuer les mécréants, en commençant par les plus proches et ceux qui sont plus dangereux et préjudiciables pour la religion et la vie des musulmans. Dieu a dit: « O croyants! Combattez parmi les mécréants ceux qui vous portent préjudice, et qui trouvent en vous une rudesse. Sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent. » (Repentir, 123.) (9:123)
C’est en s’appuyant sur ces enseignements que le GIA a tué les mécréants de souche de toute confession et ordonné à tout mécréant originel de quitter le pays. Il leur a donné, du temps de l’émirat de mon frère Saif Allah Dja’far [NDT: il s’agit de Dja’far al-Afghani, abattu], un délai d’un mois pour le faire. Il a agi en suivant l’exemple du messager de Dieu, qui avait laissé un sursis de dix jours à la tribu de Bani Nossayr.
Le GIA les a privés de ce qu’ils croyaient avoir comme paix et sécurité. Il a autorisé de liquider ceux qui, parmi eux, se sont obstinés à rester sur notre sol. Certains ont respecté l’ordre donné et d’autres se sont entêtés. Alors les moudjahidine ont commencé à les tuer par groupes ou individuellement. Ainsi d’autres, parmi eux, ont pris la fuite. Il ne restait que ceux qui ont jugé pertinente leur présence ici, afin de combattre l’islam et les musulmans. Parmi eux, il y a des politiciens, des militaires, des évangélisateurs et tant d’autres. Dieu a dit: « Ils ne cesseront de vous combattre jusqu’à votre conversion à leur religion, s’ils peuvent. » (Coran, la Vache, 217.) (2:217)
Le Bon Dieu a aidé les moudjahidine du GIA à tuer un grand nombre de mécréants originels, des juifs, des chrétiens, des polythéistes et des athées. Dieu les a également aidés, depuis plusieurs jours, à enlever sept moines évangélisateurs dans la région de Médéa, et qui sont à ce jour vivants et sains.
En annonçant, après plus de vingt jours, leur enlèvement, nous démontrons que ces impies [NDT: la junte au pouvoir], qui ne sont pas en mesure de se protéger eux-mêmes, sont également incapables de protéger les autres.
Durant les quelques jours passés – notamment depuis que les rangs ont commencé à être épurés des sectaires et des hérétiques – les moudjahidine ont réussi à faire subir de grandes pertes dans les rangs des impies, en les tuant ou en les blessant, dans plusieurs régions du pays.
A Laghouat, nos frères, les moudjahidine, ont réussi à tuer plus de cent impies et à en prendre autant comme prisonniers. Ils ont fait tomber un hélicoptère. Il s’agit du troisième appareil abattu dans la région. A Médéa même – encerclée par les impies – une embuscade a été tendue à un de leurs groupes, venu chercher les moines. Six pistolets-mitrailleurs ont été récupérés et environ dix hommes tués. Les autres ont rebroussé chemin et se sont repliés, vaincus. Dieu a dit: « Si les impies qui vous combattent prennent la fuite, ils ne trouveront point de protecteurs. La loi de Dieu ne change pas et ne changera point. » (Coran, Al-Fath, 22-23.) (48:22-23)
Il faut noter que ces impies [NDT: les forces de l’ordre], après leur flagrant échec pour cerner toute la région où se trouvent les moines, à cause des actions et coups portés par nos frères moudjahidine, sont enclins à utiliser actuellement les bombardements avec des canons, des avions militaires et des hélicoptères, avec l’intention, pour le moins, de tuer les moines, après avoir perdu tout espoir de les retrouver vivants. Cela montre leur faiblesse et le relâchement de leurs forces, Dieu en soit remercié dès le début et jusqu’à la fin.
Ces orgueilleux moines prétendent que le cheikh Abou Younes Atiyya, que Dieu ait son âme, leur a fait la promesse d’épargner leur vie et de leur accorder la sûreté. Mais aucun indice n’est disponible pour confirmer son acte. Néanmoins, il ne faut pas y croire, car aucun témoin ne peut en faire le serment. Même s’il avait fait cela, son acte est antinomique ou illicite, surtout qu’ils n’ont pas cessé d’appeler les musulmans à s’évangéliser, de mettre en exergue leurs slogans et leurs symboles et de commémorer solennellement leurs fêtes.
Tout cela indique une trahison, ainsi qu’il est prouvé par les oulémas qui ont interprété les conditions définies par l’émir des croyants, Omar Ibn al-Khattab [NDT: concernant la tolérance vis-à-vis des chrétiens en terre d’islam]. Cette promesse qu’ils évoquent, même si elle est authentique, ils en ont fait fi. C’est pourquoi ils sont devenus comme ceux qui combattent la religion de Dieu. Ainsi, ils méritent le sort des mécréants originels.
Une autre interprétation est faite par les hérétiques « algérianistes ». Ceux-ci ne considèrent pas comme légitime le meurtre des mécréants originels. Ils dénoncent un tel acte. Ils disent que ceux-ci sont des moines, et le moine ne doit pas être tué.
Nous leur dirons qu’ils se trompent. Tout le monde sait que le moine qui se retire du monde pour se recueillir dans une cellule s’appelle chez les nazaréens un ermite. C’est donc le meurtre de ces ermites qu’Abou Bakr al-Siddiq avait défendu. Mais si un tel moine sort de son ermitage et se mêle aux gens, son meurtre devient licite. C’est le cas de ces moines prisonniers qui ne sont pas coupés du monde. En revanche, ils vivent avec les gens et les écartent du chemin divin en les incitant à s’évangéliser. Leur grief est plus grave encore.
Comme il est licite de combattre pour la religion de Dieu et des musulmans, il est aussi licite de leur [NDT: aux moines] appliquer ce qu’on applique aux mécréants originels lorsqu’ils sont des combattants prisonniers: le meurtre, l’esclavage ou l’échange avec des prisonniers musulmans, selon l’intérêt légal, ainsi que conformément aux recommandations publiées dans le n° 1 de la publication Al-Tâ’ifa al-Mansoura (La Communauté victorieuse) de cheikh Abou Abdallah Ahmad, que Dieu ait son âme.
Le GIA ne croit ni à un dialogue, ni à une trêve, ni à une réconciliation avec les impies. Pour cela, nous ne dialoguons pas avec ces saletés et souillures infâmes. Mais nous adressons ce communiqué à la France et à son président, Jacques Chirac. Nous leur disons: « Vos sept moines sont toujours en vie, sains et saufs. »
Comme il est de mon devoir et de celui de tous les musulmans de libérer nos prisonniers, conformément au hadith « Libérez le souffrant », je vois qu’on peut échanger nos prisonniers avec les vôtres. Nous en avons une liste complète: d’abord, il faut libérer notre frère Abdellaq Layada, et puis nous mentionnerons les autres, si Dieu le veut. Mais nous voulons d’abord connaître votre décision.
Finalement, vous savez que le GIA respecte sa promesse et l’exécute. A titre d’exemple, nous mentionnons le cas de la libération de l’ambassadeur du Yémen et de son homologue d’Oman en échange de la libération de feu le cheikh Abou Abdallah Ahmad. L’autre exemple malheureux est illustré par les otages de l’Airbus d’Air France, où, devant l’entêtement de Mitterrand et Balladur, et leur obstination, le malheur est arrivé. Nos frères ont égorgé un bon nombre des passagers et en ont tué d’autres.
Avec la volonté de Dieu, nous sommes toujours sur la même voie. Vous avez le choix. Si vous libérez, nous libérerons, et si vous refusez, nous égorgerons.
Louange à Dieu…
Jeudi 18 avril 1996.
Signé: l’émir du GIA, Abou Abd al-Rahman Amin.
L’Express
Paris
30 mai 1996